Etretat | Le maire Franck Cottard reconnu coupable d’agressions sexuelles reste en liberté

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Pédocriminel En liberté

Trois ans d’instruction et de nombreux traumatismes contre une remise en liberté
Ancien instituteur à Criquetot-l’Esneval et ex-maire d’Étretat, Franck Cottard, a été condamné ce lundi 28 juin 2021 au Havre à de la prison avec sursis et au port d’un bracelet électronique à domicile pendant un an. Il était poursuivi pour attouchements sexuels sur mineure de moins de 15 ans.

Actualisation du 2 juillet 2021 :

L’ancien maire d’Etretat condamné pour agressions sexuelles sur mineures

Franck Cottard, professeur des écoles et ancien maire d’Etretat (Seine-Maritime), a été condamné lundi 28 juin par le tribunal judiciaire du Havre.

Il était accusé d’ agressions sexuelles sur plusieurs mineures de moins de 15 ans à l’époque des faits.

L’ancien élu n’a cependant pas écopé de prison ferme. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis, une mise à l’épreuve de deux ans, ainsi qu’un an ferme à purger à son domicile au moyen d’un bracelet électronique.

En 2018, alors que l’homme de 61 ans enseignait dans des écoles primaires, les parents d’une écolière de 11 ans ont porté plainte contre lui.

Interpellé en juin 2018, il a reconnu une partie des faits lors de son audition par les gendarmes mais a affirmé que la fillette, scolarisée en CM2, était la seule concernée.

L’enquête et l’instruction ont finalement duré trois ans, permettant d’identifier six victimes parmi les anciennes élèves de Franck Cottard, qui a été maire d’Etretat entre 2008 et 2016.

Trois d’entre elles ont finalement porté plainte pour attouchements sexuels sur mineure et se sont constituées parties civiles au procès.

L’Education nationale avait suspendu le sexagénaire dès 2018 au début de l’enquête. Outre sa peine, l’homme devra se conformer à une obligation de soins et devra indemniser les victimes. Il a désormais interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs et a écopé d’une peine d’inéligibilité de cinq ans.

Article du 28 juin 2021 :

Ce lundi 28 juin 2021 au Havre, les juges du tribunal judiciaire ont aggravé les réquisitions du procureur de la République, qui avait déjà estimé que Franck Cottard avait profité de sa position de force.

Le verdict prononcé est ainsi de trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, un an de prison ferme avec port du bracelet électronique, obligation de se soigner, d’indemniser les victimes, interdiction de mener des activités avec les mineurs et une peine d’inéligibilité sur une période de cinq ans.

L’homme de 61 ans était jugé pour agression sexuelle imposée à un mineur de moins de 15 ans.

6 écolières concernées, 3 ans d’instruction

Les faits remontent à 2018, et concernent six élèves scolarisées alors en école primaire, lorsque l’ancien édile d’Etretat était aussi professeur des écoles à Criquetot-l’Esneval et Heuqueville.

A l’époque, les parents d’une écolière de Criquetot-l’Esneval avaient été les premiers à porter plainte contre l’ancien maire.

Leur fille de 11 ans, élève en CM2 accusait Franck Cottard d’attouchements sexuels.

Une procédure judiciaire avait alors été enclenchée et l’Education Nationale avait suspendu l’instituteur de ses fonctions.

A la tête d’Étretat de 2008 à 2016, il avait été entendu par les gendarmes le jour de son arrestation, le 17 juin 2018.

Nos confrères de Paris Normandie avaient à l’époque recueilli son témoignage :

” il a reconnu une seule partie des faits, durant ses deux jours de garde à vue, avouant alors qu’une seule petite fille était concernée, celle qui l’a dénoncé. Et qu’il avait une attirance pour elle, mais rien de sexuel.”

Les premières auditions de la victime et de l’ancien instituteur aboutiront finalement à trois ans d’instruction, durant lesquelles les enquêteurs avaient lancé un appel pour retrouver ses anciennes élèves.

Les gendarmes retiendront ainsi les déclarations de six victimes, aujourd’hui âgées de 14 à 25 ans.

Trois d’entre elles ont aussi décidé de porter plainte et de se constituer partie civile.

L’une d’entre elles était présente au Havre ce lundi, les deux autres représentées à l’audience par leurs parents et avocats.

Une “affection surdimensionnée”

L’unique victime présente ce lundi déclare:

“Quand on revenait en classe en début d’après-midi pour faire de la lecture, il demandait souvent à une élève de venir sur ses genoux. Il nous caressait discrètement au niveau des fesses, des cuisses, de la poitrine… Toute la classe pouvait le voir. Mais on n’avait jamais osé en parler.”

La jeune fille à la barre poursuit, la voix pleine de trémolos :

 “J’ai été soulagée en quittant cette classe et je n’ai plus aucun contact avec mes camarades de l’époque ; si ce n’est une autre fille avec qui on a hésité à parler de tout ça en 2016…”

Une ancienne collègue aurait également déclaré avoir surpris l’instituteur à califourchon sur une élève ou encore avec la main des élèves dans sa poche lors de sorties scolaires “.

Lui continue de parler “d’effleurements” et “pas de caresses appuyées” :

“A l’époque, j’ai pu prendre ces gestes d’affection surdimensionnée à la légère.

Certains sont déjà venus sur mes genoux aussi, par exemple pour des photos souvenirs.

C’était de la complicité.”

Les deux périodes où les jeunes filles dénoncent des faits correspondent grosso-modo à celles où Franck Cottard s’occupait de classes de CM1-CM2, tandis qu’il était davantage sur des classes de CE1-CE2 entre 2008 et 2018, en parallèle de son mandat de maire.

Sur quoi un des juges questionnera:

“Vous préfériez être plus tactile avec des filles de 11 ans plus formées ?”

Franck Cottard, dont le matériel multimédia saisi n’a pas révélé de contenus pédopornographiques justifiera:

“Peut-être qu’il y avait un besoin de ressentir quelques formes, mais sans désir sexuel”

Si plusieurs témoignages font état de ces caresses des fesses ou de la poitrine, sur ou en dessous des vêtements selon les versions, reste qu’un témoignage fait état d’un toucher au niveau du vagin d’une jeune élève.

L’avocate de la Défense a déclaré:

 “Un seul témoignage, une seule fois, pour un contact furtif et peut-être involontaire tandis que les élèves avançaient en rang”.

Les parties civiles ont, elle, insisté sur le traumatisme encore présent chez les victimes, certaines continuant d’être suivies psychologiquement.

L’un des avocats assènera:

“Ces témoignages ont permis de protéger les nouvelles générations de CM2”

Son collègue enchaînera:

“Monsieur Cottard avait un groupe d’élèves brillantes qui était un peu sa cour : on en est presque à une image de prédation”

Le procureur de la République abonde :

“Il y a eu des comportements pédophiles, même si quand on a cette envergure, on accepte difficilement cette étiquette. On a quelqu’un qui a réussi sa vie, qui est apprécié par ses élèves et son environnement, mais qui a aussi une face sombre.”

Finissant par craquer en larmes à la barre, Franck Cottard conclut :

” Je m’excuse auprès des victimes. Je ne me rendais pas compte, à l’époque, que ce que je faisais n’était pas normal. Ce n’est pas comme aujourd’hui, nous n’étions pas formés sur les comportements à adopter. Grâce à la procédure judiciaire et à la thérapie que j’ai entreprise, j’ai compris que cela n’était pas normal. Mais à l’époque, je ne me rendais pas compte”

Une attitude et des arguments visiblement beaucoup trop légers au goût des juges qui n’ont pas été du tout convaincus.

Le tribunal l’a finalement condamné à trois ans de prison dont deux années avec sursis et obligation de soins. L’année ferme restante est aménagée sous forme de bracelet électronique. A cela s’ajoute une interdiction définitive d’effectuer une activité en contact avec les mineurs et une peine d’inéligibilité de cinq ans.

Les parents de la victime qui a déclenché l’affaire en 2018 « se sont réjouis qu’elle ait parlé pour que tous ces agissements puissent cesser ».

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