Saint-Nazaire | Un animateur condamné pour agression sexuelle sur une ado de 13 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 23/04/2024
- 22:02
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Elle avait 13 ans, et son côté « fleur bleue » a été très attendri par les belles paroles de l’animateur du club ado du camping Capfun Eve à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où sa famille avait prévu de passer une belle semaine de vacances.
Scarifications aux avant-bras
Mais les belles paroles ont fait place à des propos salaces et son prince charmant, de 17 ans son aîné, s’est retrouvé le mardi 9 avril 2024 à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, pour répondre d’agression sexuelle.
Fin août 2022, elle retrouve son séducteur au bloc sanitaire.
La première fois, elle a attendu que sa maman dorme pour le rejoindre.
La seconde, elle a reconnu la voix de son père qui l’appelait. Le couple s’est enfui.
La maman a regardé le téléphone de sa fille et relevé de nombreux messages.
Si ceux de l’adolescente étaient du genre : « Je t’aime à l’infini », ceux de l’adulte étaient « souvent à connotation sexuelle ».
La jeune fille s’est ensuite montrée triste et souffrante, notamment le lendemain « lors du pot de départ ».
« Je ne suis pas un prédateur »
Blême pendant tout son procès, le mis en cause a multiplié les regrets et les demandes de pardon, bien que la victime soit absente, affirmant : « Je n’avais pas conscience de la situation. »
Ce qui a surtout traumatisé l’adolescente, c’est d’avoir été embrassée avec la langue, comme le dira l’avocat de la famille, Maitre Morgan Loret :
« Elle devrait s’en souvenir comme d’un moment de tendresse. On n’a pas le droit de voler les souvenirs des jeunes. Il s’est totalement moqué d’elle. »
Il mentionne d’ailleurs que si les faits ont eu lieu le mercredi et le pot de départ le vendredi, « le jeudi, le prévenu avait une relation sexuelle avec une quadragénaire, amie de la maman de la victime ».
Maitre Loret appuie : « Les conséquences ne sont pas loin d’être catastrophiques. Le prévenu reste arc-bouté sur sa position. Il ne s’intéresse pas à l’autre, s’excusant platement ».
En effet, complètera la maman de l’élève de troisième en période de brevet blanc : « Son sommeil est perturbé, elle s’est scarifié les avant-bras… »
Les parents sont venus de l’Aisne la veille pour assister au procès.
« Des propos lourds et scabreux »
Le prévenu a réfuté la qualification de prédateur prononcée par le procureur : « Je reconnais mon erreur, mais je n’ai pas cette étiquette ».
Le ministère public a déploré l’attitude de ce professionnel, dont le personnel disait qu’il avait « des propos lourds et graveleux ».
À ses yeux, il était impossible que le trentenaire puisse ignorer l’âge de la jeune fille, à savoir 13 ans la semaine suivante. Ce qui n’est pas l’avis de Maitre Allali :
« Ça peut faire sourire, mais non, il ne s’est pas posé la question de son âge. »
L’avocate de la défense déplore des lacunes dans l’enquête : « Aucune de ses ex n’a été entendue ». Elle plaide la relaxe.
Le tribunal suit les réquisitions du parquet : trois ans de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.
L’homme, de presque 34 ans désormais, a interdiction de tout contact avec la jeune fille et sa famille ; de travailler au contact de mineurs durant dix ans.
Il devra poursuivre les soins psychologiques qu’il a entamés.
Il est condamné à payer à l’adolescente : 280 € de remboursement de frais de santé, 1 150,80 € de déficit fonctionnel et 6 000 € pour les souffrances endurées.
Quant à ses parents, il devra leur verser 3 000 € à chacun et 3 895 € pour les frais d’avocat, de déplacements et d’hébergement occasionnés par ce procès.
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