Yvelines | Condamné pour téléchargement de plus de 400 000 fichiers pédopornographiques

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Quatre hommes arretés dont un multi-récidiviste
Quatre hommes ont été arrêtés par les cyber enquêteurs de la Section de recherches de Versailles. Sur le Darknet, ils téléchargeaient des fichiers pédopornographiques.

C’est un record qui donne envie de vomir.

Deux hommes, âgés de 36 et 40 ans, ont été arrêtés pour une consultation, une utilisation et un partage répétées d’images pédopornographiques.

Le premier avait plus de 28 000 fichiers dans son ordinateur. Le second en détenait plus de 400 000 !

Leur interpellation est à mettre au crédit de la Section de recherches de Versailles.

L’unité de gendarmerie dispose de cyberenquêteurs chargés de traquer les pervers sur Internet, et notamment dans la partie invisible du grand public : le darknet.

Les deux hommes ont rapidement été repérés dans leurs usages très fréquents de certains réseaux.

L’un, serrurier de son état, a été arrêté à La Queue-lez-Yvelines.

L’autre dans une résidence de La Celle-Saint-Cloud (Yvelines).

C’est ce dernier qui a été présenté au tribunal de Versailles le mercredi 6 mars 2024.

Il a replongé lors du confinement

Barbe et cheveux blanchissants, chemise gris pâle, l’homme titube en entrant dans le box.

Il se rattrape de justesse, appuyant ses doigts très fins sur la rambarde.

Entre octobre 2023 et février 2024, il a téléchargé plus de 28 000 images.

Mais face aux enquêteurs, il a expliqué qu’il avait « replongé » lors du confinement lié au Covid en mars 2020, ce qui a allongé le délai de prévention retenu par la justice à quatre années.

Pourquoi ce terme de replonger ? Pour le comprendre, il faut regarder son casier judiciaire.

Le 23 février 2007, il avait déjà été condamné pour des faits similaires.

Plus inquiétant, le tribunal pour enfants l’avait déjà jugé pour des téléchargements similaires, alors qu’il n’avait que 16 ans. Il y a plus de 20 ans donc…

« Cet homme est devenu informaticien. Il téléchargeait, consultait, échangeait puis effaçait les données en pensant que personne ne les retrouverait. Cela n’a pas été le cas pour beaucoup de fichiers qui montraient des enfants de 10 ans et un peu plus. Nus. »

Son homologue a déjà été condamné

Face à ce profil, tous les acteurs du dossier se sont accordés sur la nécessité de renvoyer l’affaire.

L’expertise psychiatrique réalisée en garde à vue a été jugée insuffisante pour une telle personnalité.

Le trentenaire a lui-même confirmé.

« J’ai le sentiment que l’entretien avec l’experte a été très court. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas eu le temps de dire. »

Le tribunal de Versailles a donc sollicité un autre expert qui devra rendre un travail plus complet avant le 2 avril 2024.

L’homme devrait être jugé le lendemain, mercredi 3 avril. En attendant, il a été placé en détention provisoire.

En prison, il risque probablement de retrouver l’autre téléchargeur, le serrurier, qui a été condamné le vendredi 1er mars 2024 pour ses 400 000 fichiers téléchargés entre mai 2020 et février 2024.

Lui a écopé de 12 mois de prison avec incarcération immédiate.

Deux autres hommes, originaires d’Herblay (Val-d’Oise) et de Conflans-Sainte-Honorine, également arrêtés par la Section de recherches, doivent prochainement faire l’objet d’une autre procédure.

Ils ont été pris dans le même coup de filet. L’un possédait 21 000 fichiers. Des investigations complémentaires doivent être menées sur les supports numériques saisis.

« Les parquets de Versailles et Pontoise, comme les gendarmes spécialisés dans les enquêtes numériques, sont déterminés à traquer ce type de délinquance car derrière les écrans, il y a des enfants en souffrance », soutient le colonel Denis Hebinger, commandant de la Section de recherches.

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