Montbard | Résumé de trois jours de procès pour une affaire d’inceste hors norme

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L’idée d’introduire le godemiché dans le vagin de la fillette de 2 ans venait bien d’elle
L’horreur à l’état pur : âmes sensibles, merci de vous abstenir de lire cet article. Cela dit, notre cause aura vraiment avancé, le jour où la presse nationale mettra en “Une” ces tragédies. Pour l’instant, il faut scruter la presse régionale pour s’informer …

Dans leur petite maison isolée au milieu des bois, perdue entre Montbard et Avallon,ils sont soupçonnés d’avoir commis les pires horreurs.

Et sur leurs propres enfants : viol, agression sexuelle,corruption de mineur.

Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle.

Le procès des deux quadragénaires s’est ouvert hier, devant la cour criminelle départementale de l’Yonne, à Auxerre.

Et cette journée a livré son lot de vérités.

En 2018, au domicile familial où le couple vit avec ses deux enfants en bas âge, le sexe est omniprésent.

Les adultes s’y promènent nus et les portes restent ouvertes même pendant les moments intimes.

Alors quand la petite dernière, 2 ans, monte l’escalier:

«On la laisse venir. Et on la déshabille », reconnaît son père.

Puis tour à tour,«on lui caresse et lèche le sexe».

Mais sans pénétration digitale ou pénienne.

«C’était inconcevable. Il était hors de question qu’elle hurle, hors de question qu’elle saigne »,assure son père.

L’experte gynéco confirme «L’hymen est intact» «Inconcevable », mais il admet «y avoir pensé», reconnaissant avoir utilisé l’enfant comme «un jouet».

Sa compagne propose même d’utiliser un godemiché. Mais il l’en empêche.

En revanche, d’après lui, sa coautrice «a pris les doigts de la petite et elle les a mis dans le vagin».

La mise en cause, elle, reconnaît avoir pratiqué une fellation sur son fils et avoir léché le sexe de sa fille. Elle sera entendue sur les faits aujourd’hui.

Après avoir longtemps nié les faits, l’accusé semble être dans une démarche d’aveux.

« Reconnaître pour les enfants. On leur doit ça. Il y a eu trop de dégâts»

Mais pour ce faire, il faut le prendre par la main. Plus l’interrogatoire avance, plus il se livre.

Il admet face aux juges avoir pratiqué 2 fellations sur son fils âgé de 4 ans.

«Vous savez que depuis la loi du 31.8.18, les actes d’une quelconque pénétration sont des viols sur le plan pénal ?» ,lui rappelle l’avocat général.

« Ah non, ça, je ne savais pas », répond, étonné,l’accusé au crâne rasé et à la barbe épaisse.

Englué dans ses contradictions, le père finit par admettre qu’il a «une attirance pour les enfants», mais ne parvient pas à en expliquer l’origine.

Son enfance difficile, entouré d’une mère qui «le frappait à coups de câbles électriques» et d’un père qui «l’enfermait dans sa chambre sans qu’il puisse aller aux toilettes »,sont peut-être de 1ers éléments de réponses.

Il évoque aussi une agression sexuelle qu’il aurait subie à l’âge de 6 ans.

«Dans cette famille je n’avais le droit à rien», résume-t-il.

Après de multiples placements en foyers et des années d’errance à travers la France, il rencontre la coaccusée sur internet, en 2012.

Ils s’installent dans l’Yonne en 2017, dans une maison dont elle a hérité.

Fin 2020, alors que le couple sortait de 3 ans de mesures éducatives, c’est un signalement de l’école primaire, où étaient scolarisés les enfants, qui va déclencher la procédure.

Le petit garçon révèle d’abord que son père «se met nu sur le canapé » et que sa sœur « lui lèche le zizi ».

Puis il mime une fellation à une camarade de classe avant de faire des attouchements et de tenter de faire une fellation à la cantine.

Âgés de 8 et 9 ans aujourd’hui, les deux enfants victimes, placés à l’ASE depuis 2020, sont «agités», «en difficulté d’apprentissage» et leur comportement est «encore très sexualisé», décrit la référente de leur placement.

Des enfants qui ne seront pas entendus au cours du procès pour leur éviter un nouveau traumatisme.

La mère , lors de 2ème jour de procès révèle qu’elle avait un pacte au cas où les faits étaient révélés….

Des enfants « apeurés »,« nerveux », « agités ».

« Qui sursautent au moindre bruit ». Qui craignent de devoir « rentrer chez eux ».

Une psychologue et une assistante familiale ont pris la parole hier, au deuxième jour du procès.

Le procès prendra fin ce jeudi 7 mars au soir, les accusés encourent vingt ans de réclusion criminelle.

Les professionnels ont décrit l’attitude « hypersexualisé » d’enfants âgés d’à peine six ans, au moment où ils les rencontrent.

«Il avait des comportements débordants de voyeurisme, en regardant à plusieurs reprises sous mon bureau, alors que j’étais en jupe », se souvient la psychologue,à propos de l’aîné qui a développé des mécanismes de défense comme celui d’« idéaliser sa famille pour ne pas s’effondrer », explique-t-elle.

« Il m’a demandé pourquoi je ne me déshabillais pas moi et mon mari, alors que lui était habitué à cela », a complété la famille d’accueil du même petit garçon.

« Introvertie », sa sœur a tendance à « déshabiller frénétiquement ses poupons », et à « explorer leur corps ».

Elle est «agressive » et elle a du mal à « faire confiance à l’adulte ».

Entendue hier, la mère des victimes a reconnu la majorité des faits reprochés, notamment avoir fait une fellation à son fils qui avait alors à peine quatre ans.

«Son père m’a dit : “essaye, tu verras ça fait bizarre”. » Alors elle s ’est exécutée , «par peur ».

La quadragénaire assure avoir été « sous l’emprise» de son conjoint.

Mais d’après l’expert psychiatre cité, «rien ne permet de mettre en évidence une emprise qui lui aurait fait perdre son libre arbitre ».

Malgré « la faiblesse de ses capacités d’analyses, il n’y a pas eu d’agissements sous la force ou la contrainte. »

L’idée d’introduire le godemiché dans le vagin de la fillette de 2 ans, un soir d’automne 2018, venait bien d’elle.

Elle dit aussi ne pas l’avoir utilisé « par peur de lui faire mal ».

Mais l’accusée réfute d’avoir utilisé ses enfants comme des jouets.

Elle balaye l’idée selon laquelle son conjoint l’aurait dissuadé, ce que ce dernier expliquait la veille.

En revanche, elle reconnaît avoir déshabillé la petite et lui avoir léché le sexe.

Poussée dans ses retranchements par la cour, la mère avoue également avoir pris la main de sa fille pour la glisser dans son propre vagin.

« Pourquoi de tels agissements? s’interroge le président, estomaqué par ce qu’il entend. Vous vous êtes dit qu’en tripotant les enfants, votre conjoint vous laisserait davantage tranquille ?»

«Non… », répond-elle.

Violée dans sa jeunesse par un cousin et victime des violences de son ex-conjoint, l’accusée avait établi une sorte de pacte avec son conjoint :

« C’était de lui mettre tout sur le dos si les faits étaient révélés, pour que je puisse m’occuper des enfants derrière. »

Seulement, les mis en cause n’avaient pas envisagé un autre scénario : celui où les enfants révéleraient les faits. C’est ce qui s’est passé, en décembre 2020, après le signalement fait par l’école primaire où étaient scolarisées les deux jeunes victimes.

A Auxerre, le verdict de la Cour Criminelle Départementale est tombé vers 16 heures, ce 6 mars.

Le couple, respectivement 40 et 44 ans, jugé depuis le 4 mars pour des agressions sexuelles et viols incestueux surs leurs 2 enfants en bas âge entre 2018 et 2020, a été reconnu coupable de l’ensemble des crimes sexuels et des violences relevant de l’indicible qu’ils avaient tous les deux quasiment intégralement reconnus au cours des débats.

Ils encouraient 20 ans de prison. L’Avocat Général avait requis 18 et 15 ans.

Ils seront condamnés à 16 et 13 ans de réclusion criminelle.

Leurs peines sont assorties d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans pour le père et 5 ans pour la mère.

À leur sortie de prison, ils auront l’interdiction d’entrer en contact avec leurs enfants et d’exercer une activité en lien avec les mineurs, sous peine d’une nouvelle incarcération respectivement de 5 et 3 ans.

Par ailleurs, le tribunal a prononcé le retrait de leur autorité parentale .

À l ’énoncé du verdict, les parents indignes n’ont pas manifesté de réaction particulière.

En fin de matinée, l’avocat général avait requis des peines plus fortes : 18 ans de réclusion criminelle contre le père et 15 ans contre la mère.

«Initialement, je voulais demander la peine max. : 20 ans contre monsieur», précisant qu’à ses yeux, ses aveux étaient «un petit pas d’homme, mais un grand pas judiciaire».

Il avait décrit le père comme «un personnage cynique, capable de dénigrer, d’insulter, de frapper» et son ex-compagne comme «un poisson-pilote, métronome, capable d’appeler les services sociaux, les gendarmes et de s’affranchir de monsieur».

Julien Quere, le président de la cour criminelle, a souligné au moment du verdict «l’indiscutable et extrême gravité des faits sur des enfants particulièrement jeunes, considérés comme des jouets ou objets sexuels».

Il a indiqué que la cour avait pris en compte «le parcours de vie chaotique» des accusés, mais aussi «la démarche de reconnaissance des faits du père et de la mère», même si celle de la mère était « moins spontanée ».

Avant le délibéré, les avocats de la défense avaient fait leur possible pour plaider un dossier «de l’horreur», dont les actes jugés «sont incompréhensibles » d’après leurs mots.

Me Antoine Audard, conseil de la mère, avait retracé le parcours de sa cliente qui a «subi toute sa vie la violence» :

«Je vous demande de la regarder : il suffit de poser le regard dans ses yeux noirs, d’où transpire la peur et non pas la haine, pour y voir un animal battu ».

Refusant de «plaider l’emprise » du conjoint, balayée par l’expertise psychiatrique et l’avocat général, il a soutenu l’idée d’une « domination » exercée sur elle.

Me Leïla Bouchrou avait, elle, rappelé le chemin de vie cabossé de l’accusé, «placé de foyer en foyer», dès son plus jeune âge, «abandonné de tous».

Lui aussi est une victime d’abus sexuels présumés dans son enfance.

«Il a voulu que cette boucle infernale s’arrête. Ce qu’il a fait est juste abominable, il faudra le condamner. Mais lui mettre 18 ans,c’est lui envoyer le message que ses aveux n’ont rien
changé », avait-elle plaidé.

Au moment de prononcer le dernier mot, l’accusé a présenté ses excuses à sa mère présente dans la salle et souhaité à ses enfants qu’ils «ne reproduisent pas le même schéma» que lui, notamment grâce à ses aveux.

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