Villeneuve-sur-Lot | trois ans ferme pour un octogénaire pédo

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Sur son disque dur, des milliers de fichiers exhibent des sévices sexuels imposés à des enfants
Il détenait plus de 50 000 fichiers à caractère pédocriminel dans ses ordinateurs : l’octogénaire récidiviste écope de trois ans de prison ferme.

Confronté à ses incohérences par le tribunal, le prévenu de 80 ans – d’une apparence presque frêle – n’a jamais manqué d’apporter une justification.

En plus de la détention d’images à caractère pédocriminel entre août 2021 et avril 2023, puis novembre 2024 et septembre 2025 à Villeneuve-sur-Lot, l’octogénaire présenté devant le tribunal d’Agen mercredi 22 octobre était poursuivi pour avoir manqué – entre juillet 2023 et septembre 2025 – de justifier son adresse auprès du commissariat de Villeneuve-sur-Lot comme le requiert son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) ; puisqu’il ne s’agissait pas de la première fois que ce Villeneuvois se trouvait face à cette juridiction pour répondre de tels faits.

Consultation de sites sordides dans des restaurants

Ce dernier s’est donc une nouvelle fois trouvé dans le viseur des enquêteurs au mois d’avril 2023, période à laquelle il aurait été aperçu dans un café, consultant des images à caractère pédocriminel sur son ordinateur avant que l’une de ses connaissances – choquée par la scène – ne s’empare de l’objet pour le remettre au commissariat de Villeneuve-sur-Lot.

30 823 fichiers de même nature y sont observés.

“J’avais acheté cet ordinateur d’occasion, je n’ai pas fait changer le disque dur. Il était pratiquement impossible de s’en servir” se défend le prévenu, remettant en doute la parole du témoin. “Il y a un contentieux financier entre cette dame et moi”, ajoute-t-il.

Resté introuvable pendant des mois, d’autant plus que celui-ci avait subitement cessé de renseigner sa localisation auprès des policiers avant de déménager, l’octogénaire a finalement été interpellé dans un appartement squatté de la ville d’Agen le 2 septembre dernier pour être placé en détention provisoire deux jours plus tard, tandis que ses trois téléphones, ses deux ordinateurs et sa clé USB – perquisitionnés dans sa chambre – étaient examinés.

Dans ces appareils, 22 027 images et vidéos montrant les sévices sexuels imposés à de jeunes enfants, parfois même à des animaux, viennent s’empiler aux milliers de documents trouvés dans le premier ordinateur.

Mais aussi, l’utilisation suspecte d’un VPN et d’une plateforme “d’assistance, de conseils et de chats pédophiles”, que le mis en cause ne se serait pas privé de côtoyer dans l’enceinte de restaurants Mc Donald’s, où il s’approvisionnait de la connexion Wi-fi.

“On peut y observer des conversations où monsieur demande à d’autres utilisateurs comment obtenir la fellation d’un enfant par exemple”, rapporte le ministère public.

Déclarations en désaccord avec les expertises informatiques

À l’image des dossiers constatés dans le premier ordinateur, le prévenu ne serait, selon ses mots, pas à l’origine de ces téléchargements ni visionnages.

Le matériel informatique saisi dans le squat appartiendrait à l’homme avec lequel le vieil homme a un temps partagé le logement, jusqu’à son décès en décembre 2024.

“Comment expliquez-vous, dans ce cas, que des photos aient été enregistrées sur l’ordinateur entre le décès de votre colocataire et votre interpellation, si vous n’avez rien fait dessus ?”, questionne le président.

Quid de sa précédente comparution pour des faits similaires ? Là encore, l’octogénaire sait y répondre.

 “J’avais consulté ces sites car des personnes qui s’adonnaient à ces pratiques m’avaient causé des soucis. Je voulais les trouver. Ce n’est pas parce que je suis attiré par les enfants”, justifie-t-il.

Jusqu’au terme de son procès, et ce malgré les nombreuses contradictions mises en exergue par les magistrats du siège comme du parquet, l’homme de 80 ans n’aura pas trahi son positionnement.

Il a toutefois été condamné à trois ans de prison ferme avec une injonction de soins, un suivi socio judiciaire de cinq ans et la somme de 2 000 euros à verser à l’association La Mouette qui s’était constituée partie civile dans le dossier pour la construction des salles Mélanie.

 

 

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