Vergongheon | Perte d’agrément pour une assistante sociale sadique
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 30/05/2025
- 10:40
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Il y a des confiances que l’on donne comme un trésor. Pendant près de deux ans, Solène et Nicolas (*) ont confié leur petit garçon à une assistante maternelle.
Certains de le laisser entre les mains d’une professionnelle aimante chargée de l’aider à grandir avec tendresse et bienveillance.
Mais derrière les sourires de façade, leur fils vivait un cauchemar feutré, dissimulé entre les murs d’un quotidien d’apparence bien ordinaire.
Un calvaire silencieux, jusqu’au jour où la vérité s’est imposée.
Brutale, crue, captée par un micro glissé en secret dans le sac de l’enfant.
« En septembre 2022, nous avons décidé de confier notre fils à une nounou. Pour la trouver, j’ai suivi le circuit classique. J’ai contacté le Relais d’assistante maternelle de Vergongheon, en Haute-Loire, qui m’a fourni une liste. »
Les premiers mois, tout se passe bien. Théo (*) a un an. Il marche à peine, ne parle pas encore.
Douze mois passent.
« Fin 2023, nous remarquons que son comportement a changé, se souvient Solène. Il devient méchant. Violent. Il casse des jouets, il mord, il tape… »
Surtout, Théo parle désormais. Mais mal, très mal. Parfois de façon vulgaire.
« Son vocabulaire, c’était la cata… Dans le cocon familial, même si parfois nous laissons échapper un ou deux gros mots, nous faisons plutôt attention. Mon mari, lui, est déjà persuadé qu’il se passe quelque chose chez nounou. Ce doit être l’instinct paternel. Lui, il l’a vu venir… »
Théo souffre. Change. Et au fil des jours s’éteint doucement.
Quelques semaines plus tard, un échange va semer un peu plus encore le doute dans l’esprit des parents. Alors que la maman de Solène récupère Théo, l’assistante maternelle tient des propos déplacés :
« Elle dit à ma mère : “Bon débarras. Il a été infect aujourd’hui ! Il a manqué d’en prendre une”. »
Le doute s’installe…
Solène et Nicolas vont voir la professionnelle qui nie avoir tenu ces propos. Mais pour les parents, le lien de confiance est distendu. Le doute s’installe. Et un jour, les mots vont trop loin…
« Théo jouait sur les genoux de son père et il lui a dit : “Lâche-moi ! De toute façon, je peux plus voir ta gueule”.
Ça… dans la bouche d’un enfant de 2 ans… Le soir, au calme, je discute avec mon fils. Je creuse. Et il finit par me dire très naïvement : “Ben c’est nounou qui me dit ça, pourquoi ?”. »
Pour Solène, c’est la goutte d’eau.
« Le soir même, j’allume l’ordinateur et nous commandons un micro. Nous voulons en avoir le cœur net. On le reçoit le lendemain. Je fais coudre une petite poche dans la doublure du sac de Théo, dans laquelle je glisse le micro. »
« Ce qu’on découvre est inimaginable »
Il suffira d’une journée d’enregistrement à Solène et Nicolas pour comprendre. Une poignée d’heures pour réaliser.
« Ce qu’on découvre le soir même est absolument inimaginable. Sa journée avait été faite de cris, d’humiliations, d’insultes et de punitions. J’étais à dix mille lieux d’imaginer ce que mon fils vivait chez elle… »
Cet enregistrement, c’est huit heures d’insultes. D’une violence et d’une vulgarité insoutenables pour un enfant de deux ans.
La preuve audible que chez nounou, la brutalité est quotidienne et l’abus de pouvoir glaçant.
« “Putain tu vas te prendre une paire de claques” ;
“Ferme ta bouche et tournes toi, je veux plus te voir” ;
“Toi j’ai envie de te frapper toute la journée” ;
“Si tu t’endors, je te balance un coup de seau d’eau moi” ;
“T’es débile toi” ;
“Tu es un gros porc” »…,
Liste Solène, encore abasourdie.
On entend que mon fils réclame beaucoup son père tout au long de la journée. Elle lui répond :
“Je m’en fou de ton père tu vas pas me faire chier toute la journée” ;
“Ton père je l’emmerde” ;
“Si je t’entends dire encore une fois je veux mon papa je te fous dehors tu vas plus me soûler”.
À l’écoute de ces mots, la mère de famille perd pied. « Je fais une crise d’angoisse, j’ai du mal à respirer. »
Elle écoute dans la nuit l’intégralité de l’enregistrement. Et au petit matin, bien que sous le choc, elle reprend ses esprits :
« Je vais à la gendarmerie de Sainte-Florine et immédiatement j’envoie un mail au Relais d’assistante maternelle pour les prévenir et leur dire l’urgence qu’il y a à enlever l’autre enfant gardé par cette femme. »
Une plainte est déposée. L’agrément de l’assistante maternelle suspendu par la PMI le temps de l’enquête administrative.
Après quatre mois et à l’issue d’une commission, il lui est définitivement retiré.
D’autres parents sont auditionnés. Une ou deux familles relèvent son « incompétence ».
D’autres, en revanche, évoquent une « nounou géniale », « exemplaire ».
Aucun autre cas de violences verbales n’est mis en lumière par l’enquête.
En garde à vue, l’assistante maternelle évoque sa propre détresse psychologique.
L’assistante maternelle condamnée
Finalement poursuivie par la justice pour violences ayant entraîné plus de 8 jours d’ITT sur un mineur de moins de 15 ans par une personne ayant autorité, l’assistante maternelle a comparu, il y a quelques jours, au Puy-en-Velay dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
Elle a été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans et à 90 jours-amendes.
Une peine que Solène et Nicolas jugent « plus que clémente ».
« Pour notre fils, le mal est fait. Il a été vu par un médecin légiste puis par une pédopsychiatre au sein de l’Unité d’accueil pédiatre des enfants en danger de Lyon qui lui ont notifié 10 jours d’ITT. Il est également suivi par une psychologue spécialisée en victimologie à Estaing. C’est tout notre quotidien qui a basculé à cause de cette femme. Il a perdu confiance en l’adulte. En nous. En ce monde. Il ne dort plus sereinement. Il a peur des adultes qu’il ne connaît pas. Il ne joue plus comme avant. Il a assimilé le mal à la femme et la méchanceté à l’adulte. »
« Nous devons presque tout lui réapprendre. Lui dire qu’il n’a pas le droit de taper. Que crier ce n’est pas normal, que casser ce n’est pas normal, que cacher de la nourriture ce n’est pas normal… C’est comme si on devait tout recommencer, tout lui réapprendre. Clairement, cette “nounou” a détruit notre famille. »
En livrant ce témoignage, le couple souhaite briser le silence,
« Crier notre colère, notre tristesse, notre honte d’avoir mis notre enfant entre les mains de son agresseuse. Nous avions envie de dire que même avec un agrément, même avec de beaux discours, certaines personnes ne devraient jamais approcher des enfants. »
Surtout, Solène et Nicolas le font pour leur fils.
« Pour qu’il sache que nous n’avons jamais cessé de l’aimer. Que nous l’avons entendu et que nous avons agi pour lui. Pour lui rendre sa voix. Son droit à l’enfance. Sa dignité. »
Et de délivrer un message à tous les parents :
« Parlez. Écoutez vos enfants. Écoutez votre instinct. Et n’ayez jamais peur de déranger. »
(*) Les prénoms ont été changés.
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