Suisse | Un employé de crèche, aussi baby-sitter, arrêté

Soupçonné d’avoir diffusé du matériel pédopornographique, l’employé d’une garderie st-galloise est en détention. Il offrait aussi ses services en tant que baby-sitter.

Le suspect, un homme de 32 ans, travaillait aussi comme baby-sitter.

«Nous aimerions vous informer personnellement et immédiatement qu’un employé de la garderie a été arrêté hier (ndlr: début juillet) par la police cantonale», a écrit Jacques Hefti, le directeur des crèches Fiorino à Saint-Gall, dans une lettre adressée aux parents des enfants pris en charge dans la garderie concernée, et que «20 minuten» a pu se procurer.

L’employé concerné est soupçonné d’avoir distribué du matériel pédopornographique sur Internet dans sa sphère privée.

La crèche n’a pas donné plus de détails sur l’étendue de l’infraction. L’affaire est maintenant aux mains du parquet de Saint-Gall. Mais ce dernier a confirmé à la crèche qu’il n’y avait jusqu’à présent aucune preuve de mauvaise conduite sur le lieu de travail, ou que les enfants pris en charge étaient concernés.

«Nous sommes choqués et profondément affectés par cet incident», poursuit Jacques Hefti dans sa lettre. Le salarié concerné a été licencié sans préavis et l’office cantonal des affaires sociales a également été informé de l’affaire. Actuellement en détention provisoire, le suspect n’a pas de casier judiciaire, a précisé le parquet saint-gallois.

Aussi baby-sitter «affectueux et qualifié»

Selon les recherches de nos collègues alémaniques, M. N.* (32 ans), était non seulement actif dans une garderie, mais offrait également ses services en tant que baby-sitter sur diverses plateformes en ligne. Sur l’annonce, il se décrivait comme «affectueux et qualifié», spécialiste de la garde d’enfants.

«Nous avons fait sa connaissance par le biais d’une plateforme en ligne de garde d’enfants», explique une mère sous le couvert de l’anonymat. «Le fait qu’il travaillait pour une garderie était un gros plus dans notre choix. Cela nous a donné confiance», précise-t-elle. L’homme s’est ensuite présenté à elle.

Aucun soupçon

Lors d’un entretien, N. a laissé une grande impression, se rappelle la mère. «Il était très respectueux et semblait normal», explique la Saint-Galloise. Sans hésitation, elle l’aurait pris comme baby-sitter, mais pour une raison inconnue cela n’a pas fonctionné. Et de préciser une chose curieuse: «lorsqu’il s’est présenté à moi, il m’a dit qu’il faisait semblant d’être une femme sur la plateforme pour trouver un emploi, puis finalement en tant qu’homme.»

Depuis, la mère de famille a confié ses enfants à une collègue. Désormais, elle est encore plus prudente qu’avant, indiquant que pour le moment elle ne laissera pas un étranger s’occuper de ses petits.

Lutter contre les préjugés

Fait marquant dans cette histoire: par le passé, N. s’était plaint lors d’entretiens professionnels que les hommes travaillant avec de jeunes enfants étaient généralement soupçonnés de mauvaises intentions.

«20 minuten» s’est rendu mercredi dans la crèche où travaillait le trentenaire. Une mère de 27 ans s’est dite rassurée que l’homme ait été arrêté: «Je ne laisse mon fils de quatre ans qu’aux femmes, juste parce que ça me rassure.» D’autres parents soulignent toutefois «que tous les hommes ne peuvent pas être supprimés après cet événement.»

Le message est identique du côté de la Fédération suisse pour l’accueil de jour de l’enfant. Nadine Hoch, présidente de l’association, espère que l’incident ne dissuadera pas les hommes à travailler dans le domaine et ne jettera pas un mauvais éclairage sur les employés de crèche masculins.

* Nom connu de la rédaction

Source : 20min.ch

 

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