Verdun | Accusé d’agression sexuelle il y a 18 ans

Le prévenu qui dirigeait une association de cirque à Verdun est poursuivi pour agression sexuelle entre 2000 et 2001 envers une fille âgée de 7 ans.

Délibéré le 3 octobre. Photo d’illustration Alexandre MARCHI

« Je m’en suis rendu compte à l’adolescence, c’était la première personne à me toucher le corps, la prise de conscience est très dure quand vous construisez votre vie avec votre compagnon. »

Noémie*, aujourd’hui âgée de 25 ans, a du mal à retenir ses larmes.

Elle avait 7 ans en septembre 2000 lorsqu’elle a découvert le cirque à travers une association verdunoise dirigée par Didier*, le prévenu. « Cela se passait au moment où l’on restait en équilibre sur une boule chinoise ». dit Noémie.

« À ce moment-là, ses pouces glissaient sur mon sexe ». Sa grande sœur qui a un an de plus, se plaint également du comportement de Didier et prévient ses parents.

Lesquels décident en février 2001 de retirer leurs deux filles de l’association, mais ne déposent pas plainte, de peur des conséquences médiatiques qu’engendrerait une telle affaire.

Mais arrivée au moment de l’adolescence, Noémie va très mal. Elle s’automutile, connaît des problèmes alimentaires, des vomissements et des insomnies. « Je me suis confiée à l’infirmerie du lycée Margueritte. » dit-elle. « Des personnes m’accompagnent aujourd’hui et il y a 6 ans, j’ai décidé de porter plainte au commissariat. »

Déjà condamné pour une affaire similaire

Mais la justice est lente. Mais l’affaire date d’il y a 18 ans. Surtout le prévenu a déjà été condamné pour des faits identiques durant la même période à deux ans de prison ferme par le tribunal de Verdun en 2004. Il a été reconnu coupable pour avoir commis de tels attouchements à l’encontre de huit autres enfants de l’association qu’il dirigeait.

Cela n’empêche pas Didier de nier les faits : « Je retenais cette enfant pour qu’elle ne tombe pas. Il se peut que j’ai touché ses parties intimes accidentellement. » Il affirme la même chose pour les autres victimes pour lesquelles il a été condamné : « Je n’ai pas fait appel du jugement en 2004 pour ne pas davantage faire souffrir mes proches qui étaient à bout. » dit-il.

Pour Me Hechinger, sa cliente a souffert dès le cours élémentaire 2 où ses résultats scolaires ont enregistré une baisse. « À l’adolescence, elle a recroisé le prévenu au sein d’une autre association. » Précise-t-il.

« Ce qui lui a fait revivre les faits et finalement l’a encouragée à déposer plainte. »

La partie civile ne réclame pas que le prévenu soit condamné à une peine, mais seulement qu’il soit déclaré coupable et que le préjudice de Noémie soit reconnu.

Pour le procureur, l’expertise psychiatrique qui a été effectuée sur Noémie confirme qu’il y a des indices qui, accumulés permettent d’entrer en voie de condamnation. Il requiert 5 mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve.

Pour Me Vautrin, les faits datent d’il y a longtemps et il n’y a de pièces dans le dossier, seulement une expertise psychiatrique sur la victime et ses déclarations.

Il demande la relaxe. Si son client est déclaré coupable, il réclame une confusion de peine avec celle de 2004. L’affaire a été mise en délibéré au 3 octobre.

Source : estrepublicain.fr

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