Toulouse | Soupçons de viols et d’agressions sexuelles à l’institut des jeunes aveugles

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Pédocriminel En liberté

Le veilleur de nuit embrasse, sous ses yeux, un jeune aveugle âgé de 7 ans
Illustration | Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse - Google Maps
Un surveillant de nuit et un éducateur de l’institut des jeunes aveugles de Toulouse sont visés par des plaintes. Le parquet des mineurs a ouvert une enquête pour viols et agressions sexuelles sur des jeunes pensionnaires.

Sordide, écœurant, glauque. Les mots manquent pour qualifier ces révélations.

Depuis le mois de février, au moins trois plaintes ont été déposées contre un vigile et un éducateur de l’Institut des jeunes aveugles de Toulouse. Les jeunes victimes dénoncent des viols et des agressions sexuelles.

Le procureur de la République a saisi les enquêteurs de police de la sûreté départementale. 

L’Institut des jeunes aveugles (IJA) de Toulouse, créé en 1866, accueille aujourd’hui 500 enfants, adolescents et adultes déficients visuels. Certains sont aussi atteints par des troubles autistiques ou une déficience intellectuelle, qui les empêchent de bien s’exprimer. D’après les plaignants, les deux suspects auraient profité de cette situation pour répéter leurs actes dans le plus grand silence, pendant des mois. 

Écarté de ses fonctions

L’affaire commence le mardi du 7 février. Ce soir-là, de passage dans un des couloirs, une salariée est surprise par le comportement inadapté d’un vigile. Ce veilleur de nuit embrasse, sous ses yeux, un jeune aveugle âgé de 7 ans. À la suite de cet événement, l’employée signale les faits à la direction.

Très vite, les langues se délient. Il semble que le surveillant de nuit visite régulièrement la chambre du garçon, qui dort sur place deux fois par semaine. Des huis clos au cours desquels il aurait agressé sexuellement la victime. 

Par mesure de précaution, l’une des administratrices dépose plainte au commissariat et le vigile est écarté de ses fonctions. 

La mère de la victime apprend les faits un mois après ! 

Pendant plusieurs semaines, les faits auraient pourtant été cachés à la mère du jeune enfant.

Comme il a des difficultés à s’exprimer, cette maman sentait que son fils rencontrait un problème mais elle n’arrivait pas à l’identifier. Tout s’est emballé début mars, un mois après l’agression, quand un salarié l’a enfin prévenue. À partir de ce moment-là, cette maman a retiré son garçon de l’institut des jeunes aveugles (IJA) .

“J’ai envoyé un mail à tous les parents pour les informer de l’incident”

, confirme cette femme. 

Suite à ce courriel, deux familles se sont, à leur tour, manifestées. Elles assurent que leurs enfants ont également été violés et agressés sexuellement par un autre éducateur. En quelques jours, trois plaintes ont été déposées entre les mains de la police nationale. Et des parents ont créé un collectif pour recenser un maximum de victimes et dénoncer l’omerta qui règne dans cet établissement. 

Les investigations, confiées par le parquet des mineurs aux policiers de la sûreté départementale, ne font que commencer.

La direction de l’institut n’a pas répondu à nos sollicitations mais elle devrait rapidement être auditionnée par les enquêteurs.

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