Arras | Il se faisait passer pour un ado pour obtenir des photos pornos de jeunes filles

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Il utilisait Snapchat, TikTok et Instagram pour piéger ses victimes
Illustration | Tribunal Judiciaire d'Arras
Jeudi, le tribunal correctionnel d’Arras était saisi d’une lourde affaire mettant en cause un prédateur sexuel se faisant passer pour un adolescent sur les réseaux sociaux. Il a été condamné à trois ans de prison.

L’adolescence est une période sensible durant laquelle garçons et filles se mettent parfois en danger. En particulier sur les réseaux sociaux, où rôdent des personnes mal intentionnées. C’est ce qu’ont découvert à leur insu trois adolescentes de 14 à 16 ans, deux de l’Arrageois et une du Boulonnais, tombées dans le piège tendu par Christophe Ducoulombier.

Jeudi, le tribunal reprochait à cet homme de 42 ans de nombreuses infractions. D’avoir multiplié les appels malveillants par exemple, jusqu’à 587 en un mois ! Des appels passés avec une voix masquée électroniquement. On lui reprochait surtout plusieurs propositions sexuelles faites à des collégiennes sur Internet, invitées à venir chez lui.

Il les faisait « chanter » en menaçant de diffuser des images pornographiques qu’elles avaient faites d’elles et envoyées à celui qu’elle pensait être un jeune de 15 ans. Menaces parfois mises à exécution. Il envoyait des photos extorquées à ses victimes directement à leurs contacts, notamment des amis fréquentant leurs établissements scolaires. M. Ducoulombier était très à l’aise sur les réseaux sociaux et disposait de multiples comptes sur Instagram, TikTok ou Snapchat.

Honte et culpabilité

Depuis la révélation de ces trois affaires en 2020 et 2021, les victimes souffrent de stress post-traumatique et vivent avec un sentiment de culpabilité et de honte, disent les rapports psychologiques. « Ma cliente a fait une barrière mentale suite aux faits qu’elle a subis, explique Pierre-Nicolas Decat, avocat. Elle avait 16 ans. Aujourd’hui, elle tente de reprendre une vie normale avec ses cicatrices, un sentiment de culpabilité, une inhibition sexuelle. Elle manque de confiance en elle et dans les hommes ».

Alors qu’il avait reconnu les faits en garde à vue, M. Ducoulombier a ensuite nié en bloc, jusque devant les juges. Il a même assuré qu’une personne de passage chez lui avait utilisé son téléphone. Le vice-procureur Cyril Delhaye a requis quatre ans de prison contre cet homme, dont le casier comportait sept mentions. Dont une condamnation en 2004 pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans.

Jugement : trois ans de prison avec maintien en détention et sept ans de suivi sociojudiciaire. Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels et devra se soigner. La peine est assortie d’une interdiction de contact avec les victimes et avec tous les mineurs (sauf ses enfants). Il ne pourra exercer d’activité professionnelle ou bénévole avec les mineurs. Il a déjà passé seize mois en détention provisoire.

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