Territoire de Belfort | 3 ans de prison pour avoir violé sa belle-fille

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Agressions sexuelles sur sa belle-fille : un homme condamné à 3 ans de prison ferme
enfant dans une petite pièce avec les mains levées pour échapper aux coups
Pendant 10 ans, cet homme s’est livré à des agressions sexuelles sur la fille de sa seconde épouse. Les faits d’agression auraient pu être qualifiés de viol, et passibles de la cour d’assises, puisqu’il a reconnu des pénétrations. Mais au moins, la victime est reconnue en tant que telle.

« J’attends qu’il soit reconnu coupable et qu’il soit sanctionné ».

Ce sont les seuls mots que la victime, digne, prononce à la barre.

« Ses excuses, c’est avant qu’il fallait les faire ».

Personne ne comprend vraiment pourquoi ce dossier se retrouve en correctionnelle, ce mercredi matin, à l’audience du tribunal judiciaire. Les faits ont été qualifiés d’agression sexuelle, alors que le prévenu a reconnu des pénétrations. S’agissant de viol, il aurait dû passer devant la cour d’assises.

Des agressions crescendo

La victime était préado, lorsque les agressions sexuelles ont commencé. Elle était en classe de 5e. Du haut de ses 12 ans, elle n’a pas osé s’opposer, parce qu’elle avait peur, expliquera-t-elle aux enquêteurs.

Peur de ce beau-père qui s’est transformé en prédateur sexuel. Les agressions sont allées crescendo. D’abord des attouchements. Puis des pénétrations vaginales. Pendant 10 ans.

Devant les enquêteurs, ce beau-père aujourd’hui âgé de 71 ans, avoue même que les attouchements ont commencé plus tôt, lorsque la petite avait 6-7 ans, sous la douche. Ce dont elle n’a aucun souvenir.

D’ailleurs, à part une fois où elle avait tenté d’en parler à sa mère, la jeune femme avait tout gardé pour elle. Lorsqu’elle rencontre son compagnon, ce dernier se rend compte que quelque chose cloche, lors de leurs relations intimes.

Elle avouera l’horreur qu’elle a subie. Puis portera plainte. Une plainte enregistrée en 2018, la jeune femme ne sera entendue qu’1 an plus tard.

Tout dans ce dossier transpire la médiocrité chez cet homme-là…

Me Darey, avocat de la victime

« Est-ce que vous pensez qu’une ado de 12 ans peut consentir à un acte sexuel ? Est-ce que c’est normal d’avoir des relations avec sa belle-fille ? ».

Le tribunal essaie de comprendre ce qui a amené cet homme à commettre ces actes. Peu de réponses. Quelques regrets à peine crédibles.

Me Darey, l’avocat de la victime, souligne le traumatisme important de la victime.

« Tout dans ce dossier transpire la médiocrité chez cet homme-là ».

Même s’il a peiné à chiffrer les préjudices, il demande 8 000 € au titre des dommages et intérêts et 800 € pour les frais de représentation.

Excuses du Parquet

Le procureur de la République tient à présenter ses excuses pour

« la lenteur des investigations ».

Il parle de faits graves et remercie la victime d’avoir déposé plainte, la reconnaît surtout en tant que victime. Il requiert 5 ans d’emprisonnement dont 36 mois avec sursis probatoire pendant 3 ans, un mandat de dépôt différé, une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs pendant dix ans, une inéligibilité de 5 ans, son inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le tribunal, en allant au-delà des réquisitions, condamne cet homme à 3 ans de prison ferme et 2 ans avec sursis probatoire. Il suit le procureur pour les sanctions complémentaires, sauf pour l’interdiction d’exercer une activité en relation avec des mineurs, qu’il prononce définitivement.

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