Témoignage | Son fils affirme avoir été violé dans une école du Perche

Une enquête est en cours concernant une affaire de viol présumé sur un enfant de 7 ans. La mère de la victime présumée a accepté de témoigner

Âgé de 7 ans au moment des faits, l’enfant déclare avoir été violé dans les toilettes de l’école. (©DR)

Au moment où elle décide de nous rencontrer, Nathalie*, la mère du petit Henri* est une femme désemparée. Voilà deux ans qu’elle a entendu son fils lui affirmer qu’il a subi un traumatisme dans les toilettes de son école primaire située dans le Perche.

C’était en février 2018. Elle comprendra plus tard qu’il s’agirait d’un viol par un adulte salarié de l’établissement. Suivant toujours des cours par correspondance, Henri se remet peu à peu de ce traumatisme, mais le mal reste bien présent dans famille.

En raison de procédures, le dossier patine mais les parents veulent se battre jusqu’au bout pour que toute la lumière soit faite dans cette histoire.

« Il a fait pipi du lait »

Scolarisé pour sa première année dans cette école primaire, Henri, 7 ans, est un « élève avec de bonnes notes, et un petit clown plein de vie», précise sa maman.

Un jour de mars 2018, cette dernière observe un changement dans le comportement du troisième enfant de cette grande fratrie. Henri ne veut plus manger, a des diarrhées et passe des nuits sans sommeil. « Même sa maitresse a vu qu’il y avait un souci », rembobine Nathalie, qui retrouve souvent son fils complétement tétanisé à l’école. Mais Henri ne veut pas parler de ce mal qui le ronge.

 “Il me dit qu’il fait des cauchemars la nuit, se met la tête dans les draps… “

En avril alors qu’il prend un bain, je le retrouve en train de gratter le plâtre du mur. « Il était complétement raide, perdu. Ni mon mari ni moi n’avons pu le sortir du bain tout de suite. » Son état inquiète les parents qui consultent un spécialiste. Ce dernier diagnostique un syndrome post-traumatique.

Dossier bloqué

Ce n’est qu’après plusieurs jours que Henri va se décider à parler à sa mère. C’est alors qu’Henri va décrire avec ses mots l’horreur qu’il aurait subie :

il m’a serré le zizi dans les toilettes, a mis ses doigts dans mes fesses et il a fait pipi du lait ».

Nathalie est désemparée. Elle décide d’appeler sa mère pour chercher des solutions.

« Il avait 7 ans, il ne pouvait pas avoir inventé ça », se souvient Nathalie. Sur les conseils du pédopsychiatre, le couple porte plainte rapidement à la gendarmerie pour agression sexuelle sur mineur, et le petit Henri sera entendu ainsi que plusieurs autres personnes.

Aux enquêteurs, Henri va se livrer plus en détails, mais jamais les parents n’oseront poser les questions à leur enfant : « on est presque dans le déni car on ne veut pas tout savoir, la douleur est trop vive », précise Nathalie.

Les parents apprendront donc par un psychologue mandaté par la gendarmerie, que Henri aurait décrit des scènes d’attouchements et de pénétration par cet adulte de l’école.

S’en suit un long chemin judiciaire.
La famille dépose une première plainte, qui a été classée sans suite en avril 2019, faute de preuves.

La famille et son avocat décident de déposer une deuxième plainte contre X et de se porter partie civile.

Qualifié en affaire de viol, le dossier est transmis à Caen et à un juge d’instruction qui le prend en charge le 25 septembre 2019.

Problème, le parquet d’Alençon tarde à transmettre les PV d’audition au juge d’instruction. L’avocat de la famille et le juge d’instruction relancent régulièrement le procureur d’Alençon, sans succès.

“On croit en la justice, mais cela va faire deux ans que l’on attend, que l’on ne fait pas d’histoire. Mais aujourd’hui c’est insoutenable “

Contacté ce 23 janvier par le journal Le Perche, le procureur d’Alençon n’avait pas souhaité s’exprimer.

Nous apprendrons que le juge d’instruction de Caen, en charge du dossier, a finalement reçu les pièces manquantes quelques jours plus tard. De quoi permettre à l’affaire de reprendre son cours.

« Aujourd’hui Henri a 9 ans et se remet peu à peu. Il recommence à sourire, mais suit des cours par correspondance », détaille sa maman.

Après avoir tenté de le scolariser de nouveau dans une école à la rentrée 2018, Henri avait tenté de fuguer au bout de trois jours.

« Si mon fils dit vrai, et je le crois à 100%, cette histoire va le suivre toute sa vie », conclut Nathalie.

Source : actu.fr

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