Domfront-en-Poiraie | Un homme de 32 ans abuse d’une ado de 14 ans déficiente mentale, 10 mois avec sursis

Mardi 21 mai 2019, un homme de 45 ans, a été condamné par le tribunal d’Argentan à 10 mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement une mineure de 14 ans.

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Le 16 novembre 2006, un éducateur spécialisé en IME (institut médico-éducatif) rapporte qu’une jeune fille a voulu lui confier un secret. Elle lui explique avoir été violée en 2004 au cours de vacances à Royan.

Elle ajoute que sur le chemin du retour, son agresseur, qui la ramenait, lui a proposé de dormir chez lui vu l’heure tardive.

Il lui propose une chambre libre.

Au cours de la nuit, il la rejoint et l’agresse sexuellement.

Cet homme lui a demandé de ne rien dire.

L’éducateur déclare que Cathy (prénom d’emprunt) est une jeune fille lourdement handicapée.

Elle souffre d’une déficience mentale et d’une surdité.

Elle n’est pas affabulatrice, elle souffre d’un retard scolaire.

Elle lui aurait avoué être soulagée de lui en avoir parlé.

Informée des faits, la mère ne semble cependant pas étonnée.

Tous les témoignages indiquent que Cathy n’est pas menteuse.

Un examen psychologique révèle qu’elle présente une grande fragilité psychologique et souffre d’un syndrome anxio-dépressif.

Elle rêve souvent de ce qu’il s’est passé et son discours reste cohérent.

C’est sans hésitation que cet homme de 45 ans répond aux questions du tribunal.

« Je ne l’ai jamais ramenée chez sa tante en 2004, mais je reconnais les attouchements commis en 2005.

Je suis allé la chercher, on a dormi ensemble et ce n’est que 15 jours après en rentrant de vacances que j’ai commis les faits, je l’ai touchée ».

Après une longue route, fatigué il explique qu’il ne pouvait plus conduire et a proposé à cette adolescente de dormir chez sa belle-mère à environ 10 km du domicile de cette jeune fille.

« Ma belle-mère m’avait préparé le canapé en bas et j’ai proposé à Cathy de dormir avec moi.

Après avoir discuté quelques minutes avec elle, j’ai commencé à l’embrasser, à lui caresser les seins et c’est lorsque je l’ai touchée en bas que j’ai vu que je faisais une bêtise ».

« Vous aviez quel âge à ce moment-là monsieur » interroge la présidente ?

« Moi 32 ans et elle 14 ans ».

« Et pourquoi avoir arrêté » ?

« Je me suis dit qu’elle pouvait être ma fille, je ne pouvais pas. J’avais tellement honte ».

« Vous êtes qui par rapport à elle ? »

« Je ne suis rien, je ne l’ai connu que par son oncle et sa tante ».

« Vous étiez attiré par cette jeune fille » ?

« Non, même pas ».

« C’était quoi cette jeune fille à côté de vous à ce moment-là ? » reprend le tribunal.

« Cathy et rien d’autre ».

« Cela aurait pu être quelqu’un d’autre » ?

« Oui ».

Un examen psychiatrique révèle chez le prévenu une absence d’anomalie mentale ou psychique donc pas d’abolition ou altération du discernement.

Pour l’avocat de la partie civile, le prévenu « est quelqu’un qui a de l’expérience, il a 32 ans à l’époque des faits, il connaît la vie et le respect qu’il doit à l’autre ».

Il rappelle que la victime n’a, elle, que 14 ans, qu’elle est mineure.

De plus, elle souffre d’un retard intellectuel.

« Alors comment pouvait-elle être intéressée par les paroles d’un homme de 32 ans, tard dans la nuit ?

Aujourd’hui mariée et mère de trois enfants, elle souffre toujours de troubles.

Il reste plein de questions sans réponse ».

Il sollicite une indemnité de 5 000 €.

Le Procureur de la République ne peut que regretter le rythme qu’a pris ce dossier passant de juridictions en juridictions.

Tout ça a pris des délais qui sont bien regrettables.

« Si le prévenu se déclare aujourd’hui apaisé, il est apaisé de quoi, il est incapable de dire ce qu’il s’est réellement passé cette nuit-là.

On a l’impression que le prévenu avait parfaitement préparé les faits.

Il banalise tous les faits alors qu’ils sont extrêmement traumatisants ».

Il demande au tribunal de juger ce dossier en tenant compte de la violence et le traumatisme infligé à cette jeune victime et le manque d’explication.

Il requiert une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve avec obligations de soin.

« Il est indispensable que cet homme consulte et qu’il prouve à votre tribunal qu’il a bien pris en compte la gravité de ses faits ».

Pour la défense « rien n’a été prémédité et ce n’est pas la peine de rajouter des éléments qui n’existent pas ».

Son client est pleinement conscient de ce qu’il a fait et le regrette.

Après en avoir délibéré, le tribunal reconnaît cet homme coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec la double obligation de soins et d’indemnisation de la victime à la hauteur de 2 000 € pour le préjudice et 450 € pour les frais de justice.

Source : Actu

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