États-Unis | 368 gymnastes victimes d’abus sexuels face au silence de la fédération

D’après une enquête du «Indianapolis Star», au moins 368 jeunes gymnastes membres de la Fédération américaine de gymnastique auraient été abusées sexuellement par des entraîneurs ces 20 ans dernières années.

© REUTERS/Jessica Rinaldi Etats-Unis : 368 gymnastes victimes d’abus sexuels face au silence de la fédération

Il a fallu neuf mois d’enquête pour arriver à cette terrible conclusion : au moins 368 petites gymnastes auraient été agressées sexuellement par des entraîneurs ou autres membres de la Fédération américaine de gymnastique. «USA Today» et le «Indianapolis Star» révèlent vendredi les détails de cette accablante affaire.

«C’est une agression tous les 20 jours et c’est un nombre moyen bas», explique «USA Today» qui fait état de vidéos et photos d’enfants nues prises par des coaches, de viols durant des entraînements ou de relations sexuelles entre gymnastes et entraîneurs. Dans une précédente enquête, le «Indy Star» avait découvert que la fédération avait choisi de garder secrètes plusieurs plaintes, préférant donc ne pas alerter la police.

Mais aujourd’hui, le journal affirme que les entraîneurs accusés, au lieu d’être mis à pied ou renvoyés, ont eu le droit de changer de gymnases grâce à un système de surveillance particulièrement laxiste. Des faits démentis par la fédération qui affirme tout faire pour protéger les enfants licenciés dans les différents clubs du pays.

«Rien n’est plus important pour USA Gymnastics, les directeurs le président Steve Penny que protéger nos athlètes, ce qui réclame une vigilance de la part de tous – entraîneurs, athlètes, parents, administration et officiels. Nous sommes attristés d’apprendre que des athlètes ont pu être blessés au cours de leur carrière», peut-on lire dans un communiqué. La fédération ajoute que de nombreuses mesures ont été mises en place pour offrir un environnement sûr aux gymnastes.

Pourtant, dans leur enquête, «USA Today» et le «Indianapolis Star» dévoilent une toute autre histoire. USA Gymnastics aurait en effet choisi de centrer ses efforts sur l’éducation de ses membres pour éviter tout abus sexuel mais n’aurait aucune règle stricte à leur encontre arguant que les clubs sont «des entreprises indépendants et que les lois fédérales provoquent des restrictions à l’encontre des organisations olympiques».

Il est également dit que les propriétaires de gymnases craignent de rapporter des abus et ont donc renvoyés des entraîneurs sans prévenir quiconque, leur permettant ainsi de se faire embaucher ailleurs. La Fédération américaine de gymnastique n’aurait donc pas tracé les entraîneurs qui posaient problèmes.

L’exemple d’un entraîneur ayant été renvoyé de six clubs dans quatre états est ainsi donné. Tout comme celui d’entraîneurs ayant été accusés par des enfants mais renvoyés uniquement à la fin de la saison. Doug Boger, élu coach de l’année, a ainsi participé à des compétitions internationales alors qu’une enquête à son encontre avait été ouverte.

«Des histoires de victimes ont aussi été reçues avec scepticisme par les officiels. D’anciennes gymnastes, Charmaine Carnes et Jennifer Sey affirment avoir été mises sous pression par Steve Penny pour qu’elles n’aillent pas au bout de leur plainte déposée à l’encontre de deux entraîneurs stars, Don Peters et Doug Boger», indique l’enquête.

Source : www.msn.com

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