Donde Vamos | Abus sexuels sur mineur : la France, pays de l’impunité pour les pédocriminels

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Le fléau des classements sans suites
Depuis plusieurs années, il apparaît que la justice classe massivement sans suite les affaires de pédophilie, particulièrement lorsqu’il s’agit d’inceste. On apprend au détour d’une étude récente que depuis 2007, le nombre de condamnations pour viol chaque année a baissé de 40%.

Pendant ce temps on veut parler de sexualité aux enfants dans les écoles et on refuse un âge de présomption de non-consentement. Mais dans quel pays vit-on ? Comment peut-on penser qu’on ne prépare pas là une bombe à retardement, un véritable fléau de santé publique ?

Faut-il le rappeler ? Les “abus sexuels”, ou violences sexuelles détruisent les enfants.

L’ambiance aujourd’hui est certes à sexualiser les gosses, mais pour récolter depuis des années les témoignages de victimes, je peux assurer que “non”, les abus sexuels, viols et agressions, ne sont pas anodins pour les enfants.

Un des pédophiles condamnés récemment, un animateur qui a quand-même pris 15 ans fermes, a déclaré à l’audience avoir été abusé quand il était chez les scouts. A Nîmes, un collectionneur de pédopornographie âgé de 24 ans aurait été lui-même victime d’un viol par un oncle à l’âge de 5 ans. L’avocat d’un pédophile séropositif qui a pris 4 ans pour des viols (vous avez bien lu) en 2017, a plaidé “la vie difficile de l’accusé, déjà victime lui-même d’agressions sexuelles dans son passé” …

Vrai ou pas, c’est toutes les semaines que des pédophiles déclarent avoir eux-mêmes été victimes.

On estime qu’environ un tiers des pédophiles ont été abusés enfants.

En effet : puisque les victimes ne sont quasiment jamais reconnues comme telles, et encore moins suivies correctement sur le plan psychologique, elles sont laissées face à elles-mêmes et il n’est pas étonnant que certaines reproduisent des comportements déviants.

Si ce pays se préoccupait véritablement des abus sexuels sur les mineurs, ce n’est pas des “cours d’éducation sexuelle” qu’il mettrait en place : il investirait d’urgence dans la formation de la justice, des sévices sociaux, ferait un tri urgent dans les “experts” trop souvent bidons qui hantent les procédures judiciaires, investirait dans le suivi des victimes, et ouvrirait des tas de prisons pour y coller les pervers qui violent et agressent sexuellement les mineurs.

En février 2017, Bastamag titrait :En France, moins de 2% des affaires de viols aboutissent à une condamnation en cour d’assises” [1]. Eh bien on apprend aujourd’hui que le nombre de condamnations est en baisse malgré un nombre de plaintes en hausse.

Depuis 10 ans, le nombre de condamnations pour viols a baissé de 40%! On n’a pas le détail de la part des abus sur mineur, mais ils représentent plus de la moitié des plaintes.

On ignore aussi le pourcentage précis de plaintes classées sans suite. D’après une étude menée il y a quelques années dans les tribunaux du nord de la France, deux tiers des plaintes pour viol seraient classées sans suite. Mais d’après la pratique de professionnels qui suivent des enfants victimes, ce serait plutôt 95%. On va revenir sur ces chiffres de classements sans suite.

Et en une dizaine d’années, alors que le nombre de plaintes a explosé, celui des condamnations pour viol a baissé de 40%, de sorte qu’elles ont été moins nombreuses en 2016 qu’en 1994“, résument Les Inrocks, “De même, le nombre de condamnations pour agression sexuelle a chuté de 20%, et pour atteinte sexuelle sur mineur de 24%“. Où vit-on là ? A pédoland ?

L’affaire Outreau s’est conclue en 2006. Depuis, les enfants qui dénoncent des abus sexuels passent pour des menteurs alors qu’à Outreau 12 enfants ont été reconnus victimes à l’issue de la procédure en appel, dont certains pour proxénétisme.

Le travail des Bensussan, des Duponpon, des Gijseghem, et j’en passe a porté ses fruits : la parole des enfants était déjà niée, elle est aujourd’hui carrément bafouée.

En parallèle, deux enfants meurent chaque jour de maltraitances en France.

De mon côté, j’ai calculé qu’en 2012, on avait environ 6.000 plaintes pour viol sur mineur et… 383 condamnations pour viol sur mineur.

Oui, ce sont les chiffres officiels.

D’après une analyse des articles de presse en 2017, Wanted Pedo a calculé que « les deux tiers des pédophiles condamnés ne vont pas en prison », ce qui est corroboré par l’étude du ministère de la justice, selon Dalloz :

« S’agissant des agressions et atteintes sexuelles, « 44 % des condamnés majeurs sont sanctionnés par une peine d’emprisonnement ferme, le quantum ferme le plus fréquemment prononcé se situant entre un et deux ans », sauf circonstances aggravantes alourdissant la peine ».

Le délire profond de l’ “éducation sexuelle” n’est qu’un leurre, la réalité c’est ce qu’il y a derrière ces chiffres.

N’oublions pas qu’à peine un fait sur 10 est suivi d’une plainte, mais je trouve ce chiffre extrêmement optimiste. Et pourquoi amener une victime à porter plainte quand on sait que la plainte sera classée, et que si elle ne l’est pas le pédophile aura une peine dérisoire après des années de procédure des plus pénibles pour la victime ?

La justice veut des preuves matérielles. Sauf que dans ces dossiers, surtout dans les affaires d’abus sur mineur, on n’en a pas. Et comme on va le voir, les enquêtes étant réduites au strict minimum, peu de procédures parviennent jusqu’à un jugement.

Comment procède-t-on à Pédoland pour laisser les pédophiles en paix ?

Il n’y a pas qu’Outreau à avoir joué contre les victimes de viols, il y a aussi la loi Perben de 2004, qui empêche les tribunaux correctionnels de se déclarer incompétents quand on leur refourgue des affaires de viol qui devraient être jugées aux assises comme des crimes :

“la loi de 2004 dite Perben II a modifié l’article 469 du code de procédure pénale dans le but de limiter les possibilités, pour un tribunal correctionnel, de se déclarer incompétent et de renvoyer une affaire aux assises.

“Même si la correctionnalisation est juridiquement illégale, elle est incontournable, car nos moyens sont insuffisants. Les assises sont dans l’incapacité d’absorber tous les crimes sexuels”, atteste M. Benjamin Blanchet, juge et chargé de mission à l’Union syndicale des magistrats. “.

Donc parce qu’on a une justice indigente et qu’on veut qu’elle le reste, mais aussi parce qu’on est dans un pays de pédophiles où la protection des mineurs n’a aucune valeur, on classe à tour de bras, et quand les affaires de viols ne sont pas classées, elles sont dans 60 à 80 % des cas “correctionnalisées  illégalement !

En 2017, le nombre de plaintes pour viol a augmenté de 12% (16.400 plaintes adultes + mineurs confondus), celles pour agressions sexuelles de 10% par rapport à 2016 (24.000 plaintes adultes + mineurs confondus).

En 2016 déjà, le nombre de plaintes pour viol avait bondi de 14 %. Evidemment, on nous a expliqué qu’il fallait “prendre les statistiques avec prudence“, que les chiffres n’augmentent pas parce qu’il y a davantage de viols mais parce que les victimes parlent davantage. Sauf qu’on n’en sait rien et qu’affirmer une chose pareille est dangereux dans un contexte où la quasi-totalité des victimes restent inconnues de la “justice”.

Les classements sans suite sont endémiques, parce que les enquêtes sont minimalistes, pour utiliser un euphémisme.

« En 2016, 70% des plaintes pour viols ont été classées sans suite, essentiellement faute de charges suffisantes, relevait le service statistique du ministère de la Justice dans une précédente étude, parue en mars. Seuls 38% des personnes mises en examen pour viol cette année ont été renvoyées devant une cour d’assises, 15% ont été renvoyés en correctionnelle pour agression sexuelle et 34% ont bénéficié d’un non-lieu » lit-on cette semaine dans Capital, qui reprenait les données parues sur Infostat.

Donc en matière de viol en 2016 :

 

Au final en 2016, il y a eu 1.003 condamnations pour 14.000 plaintes (dont 6.400 plaintes pour viol sur mineur), même si l’auteur est identifié dans 80% des cas[2]. Et ce fromage au-dessus ne prend en compte que les plaintes reçues par la police, la gendarmerie ou les parquets.

Toujours pour 2016, l’ensemble des plaintes pour violences sexuelles (viols + agressions sexuelles) a concerné 32.706 auteurs (dont 29.500 ont été “identifiés”). Quid de leur traitement par la justice ?

Vous avez bien lu : on compte moins de 9.000 poursuites pour 32.000 auteurs. Un auteur de viol sur quatre environ est poursuivi !

Le système d’étouffoir est donc efficace.

Pourquoi un tel nombre de classements sans suite et de non-lieux ? Tout simplement parce qu’on évite de trouver les preuves : dans les cas d’inceste paternel, par exemple, je n’ai jamais entendu parler d’une saisie des ordinateurs, disques durs etc, encore moins de mise sur écoute. En général on se contente d’entendre l’accusé, qui nie, d’entendre l’enfant mais on s’en fout, de mettre un expert qui croit sur parole l’accusé, et hop on classe sans suite.

Quant à la victime, au lieu de faire un examen non-intrusif comme un IRM des voies basses, capable de détecter des lésions plusieurs années après les faits, on va juste l’envoyer chez le légiste du coin qui regardera s’il y a des traces. Et comme l’examen est généralement réalisé des jours, voir des semaines après les faits, le légiste ne constate généralement rien. Même s’il constate quelque chose, comme des rougeurs, ou même des hématomes, cela ne prouvera jamais rien aux yeux de nos tribunaux.

D’où les 72,3% de classements sans suite de plaintes pour viols en raison d’ “infraction insuffisamment caractérisée” [3].

Quand une plainte pour viol passe le barrage digne d’une première année de médecine du classement sans suite, qu’advient-il ensuite, d’après les chiffres de 2016 ?

Eh bien tout d’abord 33,8% des mis en cause finissaient par obtenir un non-lieu. Parmi les instructions qui se concluent par un non-lieu, il y a 27,6 % des mis en cause pour “viol sur mineur de moins de 15 ans”.

On a aussi 32 % des mis en cause pour “Viol par personne ayant autorité ou par ascendant” et 45% de ceux poursuivis pour “Viol sur personne vulnérable” qui ont un non-lieu à l’issue de l’instruction.

Le tableau suivant est des plus inquiétants :

Qu’advient-il une fois que la plainte a passé le barrage du classement sans suite, puis celui du non-lieu ? Eh bien en 2016 toujours, seulement 47 % des mis en cause restaient inculpés pour “viol” et étaient renvoyés aux assises, environ 20% étaient renvoyés en correctionnelle. Les autres passaient ailleurs, peut-être dans les “atteintes sexuelles”, ou je ne sais pas trop où.

Enfin, pour ceux qui étaient finalement condamnés pour viol sur mineur (de moins de 15 ans), on arrive au chiffre hallucinant de 343 condamnations au total. Parmi ces 343 “condamnations”, 102 “condamnés” ont bénéficié d’un sursis total, et 53 un sursis partiel. 

Les “enquêtes” sont inutiles, à moins que l’objectif soit de ne rien trouver. Parfois il y a des enquêtes, quand il s’agit d’un proche, mais dans les cas d’inceste paternel je n’ai jamais vu d’enquête sérieuse.

Le mode d’audition des mineurs, formalisé par un certain Van Gijseghem pour qui les enfants mentent a priori quand ils dénoncent des abus sexuels, est aussi une catastrophe. Ce n’est pas avec une audition de 20 minutes devant des inconnus, à laquelle ils sont souvent amenés par le parent abuseur, que les enfants vont tout déballer. S’ils parlent, ils disent seulement le moins grave, ce qui leur fait le moins peur. Pour qu’un enfant parle, il faut qu’il se sente en sécurité, et c’est pour cette raison que les abus sont souvent dénoncés après la séparation des parents.

On sait depuis longtemps que ce type d’audition est contre-productive, mais allez savoir pourquoi on continue à en faire l’alpha et l’oméga de la procédure d’abus sexuels sur mineur. [4]

Mais, au-delà de l’indigence de la justice et du fait que les viols en général, et sur mineurs en particulier, ne sont pas une priorité, il faut encore tenir compte de l’incompétence crasse des intervenants dans ces dossiers, depuis les magistrats jusqu’aux “experts” psy appelés en renfort pour étouffer les affaires, et aux sévices sociaux qui sont formés pour s’en prendre aux parents protecteurs, souvent les mères mais pas toujours.

Ils sont incapables de recueillir correctement la parole des enfants, n’ont aucune idée de ce qu’est la psychologie des victimes ou des pervers, ignorent absolument tous les résultats des enquêtes de victimologie et des autres travaux, et prennent des décisions qui vont souvent dans le sens des pédophiles.

Comme il n’y a pour ainsi dire pas d’enquête et que les “experts” sont mal formés, il n’y a en effet que peu d’éléments tangibles en bout de course, à part la parole d’un enfant contre celle d’un adulte.

Pour expliquer le niveau où l’on en est dans certaines procédures, un exemple vécu à plusieurs reprises. On a donc l’enfant qui réside toujours chez sa mère et doit être auditionné par la police. Evidemment, sa mère lui dit avant quelque chose comme “tu dis bien toute la vérité/ tu répètes ce que tu m’as dit…”.

Eh bien lors de l’audition, on a des “policiers”, ou même des “experts”, capables de demander, parfois 5 ou 10 fois en l’espace de 30 à 45 minutes : “c’est maman qui t’a demandé de dire ça ?” et le gamin répond “oui”. Cela devient pour les “enquêteurs” une maman qui pousse son enfant à raconter n’importe quoi et hop ! classement sans suite. On peut croire que j’exagère mais cela arrive assez souvent.

Enfin, parmi les freins à la reconnaissance des abus sur mineur, il y a le caractère hyper restrictif de la définition du “viol”, qui ne correspond pas à la réalité des abus sexuels sur mineur: Selon une étude menée à Paris sur les années 2013-2013 [5],

Il apparaît que les viols commis sur les mineurs sont rarement “commis avec violence” au sens du code pénal, c’est-à-dire avec des violences physiques cherchant à imposer un acte sexuel : seulement 9 % des faits déclarés. Concernant les victimes mineures, la plupart des actes résultent d’une contrainte ou d’une menace exercée à l’égard de la victime (49 % des faits) ou d’un stratagème (par exemple, un ” jeu”) profitant de la difficulté de la victime à appréhender la situation (42 % des cas)“.

Les enfants mentent-ils, comme le déclare le lobby pédophile ?

Venons-en maintenant à ce fait qui pose réellement problème : combien y a-t-il de fausses accusations dans les cas d’abus sexuels, notamment chez les mineurs ?

Parce qu’après tout si on sait que la 80% des plaignants sont des menteurs invétérés, aucun problème, mais si ce n’est pas le cas, alors nous avons un problème. Parce qu’un paquet de criminels se baladent en parfaite impunité, et qu’un paquet de victimes sont abandonnées par la société.

D’abord, il faut savoir que depuis une trentaine d’années, des théories anti victimes sont répandues dans le monde judiciaire ainsi qu’au niveau des professionnels de l’enfance : Syndrome d’aliénation parentale, syndrome des faux souvenirs, rumeur selon laquelle la plupart des enfants mentent dans les cas d’abus dénoncés lors de séparations, etc.

On peut penser cela aberrant, mais le coup des “faux souvenirs” a été utilisé pas plus tard qu’en 2015 lors du procès de Daniel Legrand à Rennes, dans les suites de l’affaire d’Outreau, justement. Cela a été très pratique puisque grâce à cet “argument” massue, le parquet a pu mettre sous le tapis les déclarations des trois frères concernant l’implication de Daniel Legrand dans les viols en réunion dont ils ont été victimes.

Déjà, il faut savoir qu’aucune étude n’a été faite en France pour connaître la proportion de fausses accusations dans les plaintes pour violences sexuelles, ni sur les mineurs, ni sur les adultes. Donc ceux qui avancent des chiffres pour la France racontent n’importe quoi. Et les autorités se gardent bien de le faire, car on serait alors obligés de réagir.

Aux USA, pour les femmes adultes, la police estime que sur 200.000 plaintes, environ 20.000 seraient de fausses accusations, effectuées en parfaite connaissance de cause.

D’autres études aux USA montrent que d’abord, les accusations d’abus sexuels sont très rares (il y en a dans 2% des cas de séparation). Les fausses accusations le sont donc encore plus : une étude a “conclu que le taux de fausses allégations s’élevait à 5% pour celles qui étaient commanditées par l’adulte et à 1% pour celles faites par l’enfant lui-même. En 2000, Oates et al. ont poursuivi cette étude, le taux de fausses allégations commanditées par un adulte s’élevait à 0,2 % et à 2.5 % provenant de l’enfant lui-même. Des résultats similaires ont été trouvés par d’autres chercheurs”. Pire : aux USA toujours, “une étude menée par les services de protection de l’enfance a conclu que seulement 0,1% des accusations rapportées aux services de l’enfance étaient délibérément fausses“.

Accessoirement, il a été démontré que les pères sont bien plus enclins que les mères à faire de fausses accusations :

“Parmi les allégations formulées par des mères, seulement 1,3 % étaient considérées par le tribunal comme délibérément fausses par rapport à 21% d’allégations faites par des pères et considérées délibérément fausses par les juges“.

Les choses ne doivent pas être bien différentes en France. Si ces chiffres sont valables chez nous, ça veut dire que chaque année la justice laisse en liberté plus de 12 ou 13.000 violeurs dont environ 6.000 pédophiles, qui auraient pu être arrêtés car une plainte a été déposée.

On se demande aussi : “mais à quoi sert donc cette justice ?”, et puis on a froid dans le dos en imaginant le nombre de victimes qui ne sont pas reconnues ni aidées, et le nombre de violeurs qui ne peut faire qu’augmenter. En effet, on estime à 250.000 le nombre de victimes de viols chaque année en france, dont 150.000 mineurs

Cela fait des années que les spécialistes de l’enfance, les associations de protection des mineurs, de nombreux psychiatres et pédopsyciatres, dénoncent ce qui aujourd’hui explose à la face du public. Mais peut-être que cela arrange aussi que les viols restent largement impunis dans ce pays: il y a les économies, certes, mais il y a aussi une banalisation de la pédocriminalité, qui est de moins en moins perçue comme un crime, et de moins jugée comme tel.

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Malgré les nombreuses alertes depuis plus de 20 ans, pourquoi les choses ont-elles empiré ? Pourquoi ces affaires des viols sur mineur ne sont-elles toujours pas prises au sérieux par la justice ?

Serait-on passés à une forme de dépénalisation de la pédophilie ? Je rappelle que cet été on a bien failli décriminaliser le viol sur mineur avec cette notion aberrante d’ “atteinte sexuelle avec pénétration“, et qu’on n’a pas été capables dans ce pays des droits de l’homme de protéger les mineurs des actes pédophiles.

Par contre, on est très pressé d’imposer une “éducation à la vie sexuelle” et cela “dès le plus jeune âge”, on se demande bien pourquoi si la protection des mineurs est à ce point de délabrement.

Serait-on entrés dans une société pédophile ? Ou est-ce simplement un signe de notre sous-développement rampant ? On aime bien nous parler d’Etat de droit. Oui, mais l’Etat de quel droit?


[1] Cela, sur la base de l’ensemble des viols commis, y compris ceux qui ne font pas l’objet d’une plainte : “En France, entre 5 et 10% des victimes de viol portent plainte et seulement 1 à 2% des viols aboutissent à une condamnation des auteurs en cour d’assises”.

[2] La même année, on comptait 23.580 plaintes pour agression sexuelle, dont 14.930 pour agression sexuelle sur mineur.

[3] Là aussi les chiffres des classements sans suite semblent augmenter. Pour comparer avec des années précédentes : “Au niveau national, 37% des auteurs de viol ont été poursuivis en 2012, et 36% en 2013. Les deux tiers ont vu leur affaire classée par le parquet : la justice estime qu’elle manque d’éléments pour poursuivre l’agresseur présumé“, selon Bastamag. En 2016, on en serait à 30,8% (3.774 auteurs de viols poursuivis pour 12.263 auteurs de viols présumés suite à des plaintes au total, cf. tableau figure 2).

[4] A ce sujet, une jeune femme qui vient de gagner une procédure pour faute contre l’Etat parce qu’elle a été violée pendant toute son enfance à son domicile, malgré deux “enquêtes” de police et la présence des services sociaux dans l’environnement. Cette femme a donc été entendue deux fois par la police quand elle était mineure, et explique dans Le Parisien du 17/09/2018 : “Quand on m’a interrogée, j’étais petite, j’avais tellement peur de René (NDLR : son père), de leurs violences à tous les deux, que je ne pouvais rien dire. Je savais que, sinon, j’allais me prendre une bonne gifle en sortant. Une fois, ils ont même organisé une sorte de sketch, la veille d’une audition, pour être sûrs que je réponde bien aux questions. Après, pour me récompenser, ils m’ont emmenée chez Mc Donald’s… La seconde fois, c’était chez Flunch.”

[5] Une étude publiée par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), Grand angle n° 37 (janvier 2016), Les viols commis à Paris en 2013 et 2014 et enregistrés par les services de police.

 

Source : Donde Vamos – le 16 septembre 2018

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