Lisieux | 3 salariés jugés pour harcèlement et comportement à connotation sexuelle

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Le stagiaire était le souffre-douleur de trois salariés d’un garage
Trois salariés d’un garage de Lisieux (Calvados) ont été jugés mardi 17 janvier 2023 pour harcèlement et comportement à connotation sexuelle à l’encontre d’un stagiaire de 16 ans.

Soulignant leur incompréhension de l’évolution de la société et de la loi, le procureur a lancé aux trois prévenus :

« Non seulement ce genre de comportement n’est plus drôle, mais il est inacceptable »

Sans préjuger de la sanction pénale qui sera prononcée à leur encontre, leur employeur les a licenciés dès qu’il a eu vent de l’affaire.

Souffre-douleur

L’adolescent de 16 ans, stagiaire en 2e année de CAP mécanique dans une concession automobile lexovienne, semble   avoir été le souffre-douleur des trois prévenus entre le 1er septembre et le 1er décembre 2020.

Sa première année de stage s’était déroulée sans problème et ce n’est qu’à la rentrée de sa seconde année qu’il sera victime de leur comportement pour le moins déplacé.

Une vidéo détruite opportunément

Ses parents avaient remarqué qu’il se rendait à contrecœur au garage.

Surmontant la crainte de représailles, le garçon a fini par se confier à un collègue qui informera aussitôt le gérant.

Les trois mis en cause, âgés de 25 à 51 ans, ont été immédiatement licenciés, de même qu’une salariée qui avait filmé une scène de « chahut ».

La vidéo ayant été détruite opportunément peu après, les enquêteurs n’en sauront pas plus sur le dit chahut.

Le doigt dans l’anus « accidentellement »

La présidente a énuméré les brimades et les attouchements sexuels que l’adolescent a subis, principalement dans la salle de pause de l’entreprise à l’heure du déjeuner, ou encore dans les vestiaires.

Croche-pieds, moqueries, incitation à lui faire boire de l’alcool, claques sur les fesses, tentatives d’introduction d’un doigt dans l’anus par-dessus la cote de travail, « chopé  » par les testicules… sans compter les menaces de lui faire un mauvais rapport de stage, rien ne lui sera épargné pendant ces 3 mois.

Le médecin qui l’a examiné a diagnostiqué un stress aigu, des troubles du sommeil et une détresse émotionnelle justifiant une ITT de 5 jours sous réserve de consolidation.

Des déconnades

Pour les mis en cause, il ne s’agissait que de taquineries sans arrière-pensée.

Le plus jeune du groupe relate une scène qui s’est produite dans le vestiaire :

« Je suis tombé par terre en chahutant avec lui.

Il est possible que j’aie mis mon doigt accidentellement dans son anus en me retenant à son caleçon »

Le prévenu de 28 ans lance :

« Des déconnades sans intentions malveillantes »

Il insiste :

« Il n’y avait aucune connotation sexuelle, que de la déconnade.

Tout le monde déconnait avec tout le monde »

Exaspérée, la magistrate gronde :

« Arrêtez avec ce mot, plus vous allez le dire, plus ça va m’énerver »

Les trois prévenus sont déclarés coupables et condamnés à 8 mois de prison avec sursis.

Le tribunal prononce la privation de leurs droits d’éligibilité pendant 3 ans.

Ils devront verser solidairement 1000 € au plaignant à titre de provision et 900 € au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale.

L’affaire est renvoyée sur intérêt civil au 12 mai 2023.

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