St-Quentin | Pas de prison pour le détenteur d’images pédopornographiques

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Pédocriminel En liberté

« Je vais faire appel, s’indigne-t-il une dernière fois. En plus, je donne pour l’Ukraine »
L’Ukraine, internet, les jeunes dépravés, un Saint-Quentinois aura tout tenté pour se défausser de ses responsabilités à la barre du tribunal de Saint-Quentin.

« Je ne reconnais pas les faits. C’est du virtuel tout ça. Et puis vous savez ce que les jeunes demandent ? Eux ne sont pas condamnés parce qu’ils ont 13 ans », commence le prévenu de 58 ans devant le tribunal de Saint-Quentin.

Avant d’enchaîner :

« Oui, j’ai échangé avec elle et son amie. C’est elles qui m’appelaient. Ces jeunes dépravés et leurs jeux pervers. Moi, quand j’étais jeune, je jouais au football. »

Entre le 15 octobre 2019 et le 9 octobre 2020, l’homme a échangé avec des mineures de moins de 15 ans sur une application de messagerie. Il se faisait passer pour Baptiste, un ado de 16 ans de Bordeaux.

Au cours des échanges, il posait des questions à caractère sexuel, comme la taille de la poitrine des jeunes adolescentes, demandait des photos d’elles en échange de réponse à leurs questions. Il leur a envoyé une photo d’un sexe masculin, « trouvée sur internet » précise l’homme. Sur des sites de notation de numéros de téléphone, le sien a 37 avis négatifs d’internautes qui indiquent qu’il demande des photos d’ados nues. Deux plaintes ont été déposées à Paris et les enquêteurs ont pu remonter jusqu’à lui.

Lors des échanges avec les juges, le prévenu coupe continuellement la parole aux magistrats.

« Je ne suis pas insolent, mais direct. »

« Quel est votre intérêt à envoyer des messages à des jeunes ados ? »

« Pour discuter. Quand je vais au basket, je parle avec tout le monde. Les jeunes sont dépravés sur internet. Vous voyez ce qu’il se passe dans le monde, en Ukraine ? »

Quand il est interrogé sur le fait qu’il se fait passer pour un ado, il répond :

« Tout le monde fait des fausses identités. Je ne suis pas quelqu’un comme ça. Est-ce que je fais les sorties d’école ? Les jeunes ne prennent pas leurs responsabilités. Moi, oui. »

Au cours de l’enquête, les services de police ont retrouvé dans la mémoire de son téléphone deux vidéos où une très jeune adolescente s’exhibait. Et c’est de nouveau un flot de justifications embrouillées qui se déverse dans la salle d’audience :

« Je reconnais la vidéo de la fille de 11 ans. »

Et quelques minutes plus tard, sa version change :

« Je ne la connais pas. C’est arrivé par le site sur mon portable. Ce n’est pas moi qu’il faut condamner mais le site. J’y suis allé que trois fois. Ça ne devrait pas exister. C’est un malheur. Mon seul tord, c’est d’avoir été sur le net. »

Le tribunal n’a pas été convaincu par sa défense et l’a condamné à un an de prison assorti d’un sursis probatoire de trois ans, l’obligation de suivre des soins et l’interdiction d’exercer un métier au contact de mineurs, ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Il devra indemniser les parties civiles à hauteur de 1 600 euros.

« Je vais faire appel, s’indigne-t-il une dernière fois. En plus, je donne pour l’Ukraine. »

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