Soissons | Mohamed Aboulmahassine condamné à 8 ans de prison pour viol et séquestration

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Un homme accusé d’avoir violé et séquestré une écolière de 11 ans
photo d'une fillette de dos avec son nounours
« Je le connaissais juste de vue. (…) il a commencé à s’approcher de moi. Il m’a demandé mon adresse et je n’ai pas répondu. J’ai essayé peu à peu de partir mais c’est compliqué quand quelqu’un vous parle. Il m’a attrapée par le poignet et commencé à m’emmener près de chez lui »

Actualisation du 8 mars 2021 :

Huit ans de prison ferme pour le viol d’une écolière

La cour d’assises a condamné mercredi dernier un homme de 41 ans à huit ans d’emprisonnement pour la séquestration et le viol d’une écolière, à Soissons en 2018.

L’accusé de la séquestration et du viol d’une écolière de 11 ans à Soissons, le 16 mai 2018, s’accroche toujours à la proclamation de son innocence.

Mohammed Aboulmahassine, 41 ans, sait qu’aucune preuve formelle ne l’accable. La victime s’est énergiquement lavée après le drame et ses vêtements ont été nettoyés. Après tout, c’est parole contre parole.

La défense, représentée par Me Martins, requiert un acquittement « non au bénéfice du doute », mais parce que « rien ne permet de considérer l’accusé coupable ».

L’avocate s’étonne d’ailleurs que la scène de l’enlèvement se soit déroulée sans témoin, un mercredi, vers midi, au milieu des HLM du quartier de Presles à Soissons. Selon Me Martins, son client est « le coupable idéal ».

Depuis sa détention en mai 2018, l’accusé présente un profil rassurant. Derrière les barreaux, il est sage comme une image.

Une apparence qui n’impressionne pas l’avocat général Julien Morino-Ros. Ce représentant de la société considère l’accusé comme coupable en se fondant sur l’attitude de la victime.

Il observe :

« Elle est constante dans ses déclarations ».

Mais la défense portée par Me Martins et Me Tainmont s’insurge encore. Pour la première d’entre elles, c’est tout le contraire :

« La victime n’est pas crédible et elle a menti ».

Cette déclaration se fonde sur le récit du drame raconté selon elle avec des éléments différents. Mais la même scène est perçue d’une toute autre façon par Me Diot.

Chargée de la partie civile, elle prend la parole à la place de la victime :

« Qu’est ce qu’il va me faire ? Il me déshabille, me fait mal. Je n’ai jamais eu aussi mal. J’ai bien essayé de crier, je n’ai pas pu. Pour moi, cela a été une éternité. J’ai juste entendu ce qu’il me disait : tu n’en parles pas sinon tu es morte ».

L’avocat général requiert une peine de 12 ans de réclusion criminelle avec une injonction de soins, et il tient compte de l’altération du discernement de l’accusé.

Le diagnostic d’un psychiatre à son sujet pointe « un discours incohérent » et « un trouble mental grave », relevant de la schizophrénie.

Pour lui, il faut procéder « à une hospitalisation sous contrainte ».

Le psychiatre note que :

« Il se décrit comme un personnage charismatique. Il est persuadé que toutes les adolescentes du quartier succombent à ses charmes ».

Un autre spécialiste, sans tenir exactement le même discours, confirme que l’accusé est particulièrement perturbé. Mais il l’estime apte à répondre de ses actes.

Après 4 heures de délibéré, Mohamed Aboulmahassine est condamné à huit ans d’emprisonnement pour viol, séquestration, et menace visant à empêcher un dépôt de plainte.

La peine est assortie d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec l’interdiction de venir à Soissons. À l’énoncé du verdict, il reste impassible, comme étranger à son propre sort.

Article du 27 février 2021 :

En mai 2018, au moment de quitter son établissement, elle avait été agressée sexuellement. La victime a témoigné devant la cour d’assises de l’Aisne à Laon, lundi 22 février.

Depuis lundi, un homme, accusé du viol d’une écolière âgée de 11 ans, comparaît devant la cour d’assises à Laon.

Les faits se sont déroulés le 16 mai 2018 dans le quartier de Presles à Soissons.

Le mardi matin, l’accusé, 41 ans, qui clame son innocence, aura la parole.

Trois jours de débats sont prévus devant la cour d’assises de l’Aisne pour juger un homme, âgé de 41 ans, accusé d’avoir violé et séquestré une écolière de 11 ans. Une vive émotion a traversé la salle d’audience lorsque la victime présumée, âgée aujourd’hui de 14 ans, a raconté son viol.

La scène se déroule le 16 mai 2018 dans le quartier de Presles à Soissons.

La fillette vient de quitter son établissement scolaire peu après midi. Intimidée par le cadre solennel de la cour d’assises, une grande salle décorée d’une immense tapisserie ancienne, elle lâche d’abord.

« J’ai peur ».

Puis elle se lance :

« Je le connaissais juste de vue. Je suis passée par les bois et il a commencé à s’approcher de moi. Il m’a demandé mon adresse et je n’ai pas répondu. J’ai essayé peu à peu de partir mais c’est compliqué quand quelqu’un vous parle. Il m’a attrapée par le poignet et commencé à m’emmener près de chez lui ».

La présidente de la cour d’assises demande :

« Quelle est votre réaction ? »

La collégienne répond :

« J’ai essayé de m’échapper, de lui enlever la main. J’ai essayé de crier mais je n’ai pas réussi. Cela a duré cinq minutes. Je suis partie en courant mais il m’a rattrapée et emmenée ».

Elle est conduite dans l’appartement de l’accusé.

« Il a commencé à me déshabiller ».

L’odieuse agression se déroule en silence.

La présidente dit encore :

« Qu’est ce qu’il vous fait ? »

La collégienne ne répond pas. Ses épaules se figent, ainsi que tout son corps.

Puis elle décrit le viol en étant maintenue avec une main sur son épaule et estime « que cela a duré longtemps ».

La victime présumée ajoute :

« J’ai essayé de le repousser » mais elle n’y parvient pas.

« Je lui ai demandé d’arrêter et il m’a dit de ne le dire à personne d’une façon assez menaçante ».

De retour chez elle, elle se lave ainsi que ses vêtements. Elle veut tout effacer et elle retourne à l’école.

Deux jours après, elle s’y effondre en pleurs.

Elle raconte :

« J’étais paniquée par le fait d’en parler. Je ne savais pas ce qui allait se passer. J’avais peur de ne pas être crue. J’aimerais bien tout oublier ».

L’accusé persiste à nier. Déjà condamné à quatre reprises, parmi lesquelles une affaire d’exhibition sexuelle, il affirme :

« Je n’ai rien fait ».

Déterminée, la jeune victime présumée assène :

« Il raconte n’importe quoi ».

Son discours est conforté par les experts qui écartent la manipulation.

Jamais l’accusé n’a cédé à des aveux.

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