Sambre | Un père incestueux condamné à huit ans de prison

Viols requalifiés en agressions sexuelles pour désengorger les assises du Nord

Illustration – Photo ER /Lionel VADAM

Un père qui n’a plus la garde de ses deux filles, mais qui dispose d’un droit de visite surveillé de trois heures par semaine, plus une heure supplémentaire où il peut se retrouver seul avec elles. Pendant ce créneau, les petites assurent avoir vu le sexe de leur père, l’avoir caressé avant qu’il ne soit introduit dans leur bouche. Les fillettes ont aussi été l’objet d’attouchements. 

Mercredi 4 décembre, le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe a condamné un père de famille à huit ans de prison. L’homme était jugé pour inceste sur ses deux filles qui étaient âgées de 5 ans, à l’époque des faits.

Rares sont les dossiers d’une telle gravité à être jugés dans l’antre du palais de justice d’Avesnes.

« D’ailleurs, si nous avions eu une vision orthodoxe des textes de lois, le prévenu aurait été jugé devant une cour d’assises où il aurait encouru une peine de 20 ans de réclusion », tonne le procureur.

Oui mais voilà, pour désengorger les assises du Nord, et aussi « parce que les victimes n’auraient pas supporté un procès devant une cour criminelle », selon l’avocat des parties civiles, le dossier a été requalifié en agression sexuelle.

Avec une circonstance aggravante : les faits ont été commis par un ascendant.

Car dans le box des prévenus, c’est bien le père sambrien de deux fillettes qui se tient debout.

« Je leur demande pardon », bougonne-t-il d’une voix fluette, stigmate de son traitement pour castration chimique.

L’affaire a commencé en septembre 2016 par un signalement au parquet. Celui d’une assistante de famille. Depuis leur plus jeune âge, cette professionnelle a la garde des deux enfants âgés de 5 ans. Leur père dispose d’un droit de visite surveillé de trois heures par semaine. Plus une heure supplémentaire où il peut se retrouver seul avec les fillettes.

C’est durant ce créneau que les faits se seraient répétés à plusieurs reprises avant que les petites victimes ne se confient. Leur témoignage fait froid dans le dos.

Avec leurs mots, elles assurent avoir vu le sexe de leur père, l’avoir caressé avant qu’il ne soit introduit dans leur bouche. Les fillettes ont aussi été l’objet d’attouchements.

« Vous allez tenter de les corrompre en leur offrant des œufs en chocolat en échange de leur silence », révèle la présidente du tribunal.

Raté, les langues vont finir par se délier.

Le père reconnaît uniquement des caresses, il nie en bloc tout le reste.

« Alors comment des enfants aussi petits peuvent décrire de telles scènes avec leurs dessins ? , s’interroge le conseil des victimes. Même les experts assurent que c’est impossible au regard de leur développement psychique ».

La défense du père est un peu alambiquée :

« C’est moi qui leur ai raconté ce que j’avais envie de leur faire à cause de mes pulsions, mais je ne l’ai jamais fait ».

Le procureur a bien du mal à croire à cette version. Lors de ces réquisitions, le magistrat demande sept ans de prison. Le tribunal aura la main plus lourde.

Le père de famille sera condamné à huit ans de prison ferme, accompagné d’un suivi socio-judiciaire de vingt ans. Le préjudice pour chacune des fillettes a été fixé à 10 500 €.

Le prévenu a aussi été déchu de son autorité parentale.

 

Source : lavoixdunord.fr

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