Reims | Jason, un homme de 26 ans, condamné à 30 mois de prison dont 24 avec sursis pour agressions sexuelles sur une vingtaine de victimes dont au moins 5 mineures

Prison pour avoir agressé cinq adolescentes

Archives l’Union

Condamné à 30 mois de prison, ce jeune homme, incapable d’expliquer ses « pulsions », avait soufflé aux enquêteurs qu’il aurait en réalité commis « une vingtaine » d’agressions.

Le président Creton fixe le jeune homme à la barre :

« Mais pourquoi vous avez fait ça ?

– J’ai honte de moi…, murmure-t-il. J’ai honte de moi ! Je ne manque pourtant de rien, je travaille et… »

La voix de Jason se casse, son visage se tord dans une curieuse grimace. Ce jeune homme de 26 ans était jugé mardi 3 décembre à Reims pour avoir commis cinq agressions sexuelles sur des adolescentes en moins de trois mois, toujours « à moins de six kilomètres de son domicile », précise la substitut du procureur Boyer.

À chaque fois, Jason a usé d’une même stratégie : il demandait de l’aide à sa victime pour ouvrir une porte avant de se coller à son postérieur et de laisser traîner ses mains. Parfois, il a pris soin de leur montrer une photo de son bébé pour les mettre en confiance.

Une victime a déposé plainte. Les policiers ont fait le lien avec de précédents signalements. En garde à vue, Jason, formellement identifié par les victimes, a corrigé les enquêteurs : selon son estimation, il aurait en réalité commis « une vingtaine » d’agressions.

Placé sous contrôle judiciaire au terme de sa garde à vue, Jason a encore été pris à toucher « seulement le genou » d’une Allemande de 15 ans. Le président relance le prévenu :

« Vous dites que ce sont des pulsions. Comment faut-il faire pour les contrôler ? »

Pour seule réponse, Jason pleure son « dégoût de moi-même ». Il redoute que la mère de son enfant le quitte.

“Ne t’inquiète pas, je suis papa, je ne te ferai pas de mal…”

Le psychiatre qui l’a expertisé diagnostique « une absence de dangerosité psychiatrique ». La substitut pointe une contradiction :

« Vous parlez de “pulsion frénétique” mais à chaque fois, vos agressions ont été savamment planifiées. Les victimes sont choisies, les lieux également, vous montrez des photos de votre bébé pour dire aux victimes : “Ne t’inquiète pas, je suis papa, je ne te ferai pas de mal”… »

Des répercussions psychologiques très importantes ont été relevées chez les jeunes victimes

« pour lesquelles l’espace public apparaît désormais dangereux (…) Alors que ce prévenu ne parle que de lui ! »

Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public résume :

« On peine à comprendre les ressorts psychologiques de Monsieur. »

30 mois de prison requis, dont 12 avec sursis. La substitut réclame aussi le placement en détention de Jason. L’avocat de la défense, Me Chalot, prend le temps de compatir à la « détresse qu’ont pu ressentir les victimes » lorsqu’elles ont croisé la route de ce client « parfaitement inséré » pour lequel il demande de la clémence.

Si Jason a déjà été condamné, il ne l’a jusqu’alors jamais été pour des faits de nature sexuelle. Invité à s’exprimer une dernière fois, Jason demande « un grand pardon aux victimes, je suis outré par ce que j’ai fait, je me dégoûte, j’ai honte de moi ».

À l’issue du délibéré, les juges rendent un jugement plutôt clément : 30 mois de prison, dont 24 avec sursis. Puisque le mandat de dépôt n’est pas ordonné, Jason évite la prison.

Obligations de se faire soigner et de travailler, interdiction d’entrer en contact avec ses victimes, ni d’exercer pendant cinq ans la moindre activité, bénévole ou salariée qui impliquerait un contact avec des mineurs.

Enfin, son nom sera désormais inscrit au FIJAISV – Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Source : abonne.lunion

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