Roumanie | Le meurtre d’adolescentes force le ministre de l’Intérieur à la démission

Les autorités gouvernementales et policières sont sous le feu des critiques depuis le viol et le meurtre d’adolescentes, que la police aurait pu empêcher


Une victime de 15 ans avait appelé trois fois le numéro d’urgence et donné des indices pour la trouver. Inquam Photos George Calin via REUTERS

L’affaire a bouleversé la Roumanie. Le ministre de l’Intérieur, Nicolae Moga, a annoncé sa démission mardi après l’échec de la police à sauver une adolescente enlevée la semaine dernière, dont les appels de détresse avaient été ignorés.

Un suspect arrêté samedi à Caracal (sud) a reconnu avoir séquestré, violé et tué cette adolescente, ainsi qu’une autre jeune fille qui avait été portée disparue en avril.

“J’ai décidé de quitter mes fonctions afin de sauvegarder le prestige du ministère, gravement entamé par l’action défaillante de plusieurs de ses employés”, a déclaré le ministre.

Alexandra, 15 ans, avait appelé trois fois jeudi le numéro d’urgence 112 pour dire qu’elle avait été enlevée et violée par un homme, donnant des indices sur le lieu où elle était séquestrée.

La police avait toutefois mis douze heures à retrouver cette maison, puis attendu l’aube avant d’y pénétrer, invoquant des contraintes légales, alors qu’il s’agissait d’une urgence ne rendant pas ces précautions nécessaires.

Le chef de la police lui aussi démissionnaire

Des restes humains calcinés ainsi que des bijoux appartenant à Alexandra ont été découverts dans un fût en tôle. Le propriétaire de la maison, Gheorghe Dinca, 65 ans, a été inculpé de meurtre et placé en détention provisoire pour 30 jours.

Il a brièvement comparu mardi devant un tribunal local, précisant qu’il ne faisait pas appel de son arrestation.

Selon les médias, il aurait également été interrogé sur le meurtre d’une troisième jeune fille, dont le corps décapité avait été retrouvé dans un parc de Craiova (sud), une affaire remontant à 2015.

Nicolae Moga, qui était en poste depuis une semaine à peine, est le troisième haut responsable à démissionner en lien avec cette affaire, après le chef de la police, Ioan Buda, et le directeur du Service des télécommunications spéciales (STS), Ionel Vasilca.

Trois chefs de la police du département d’Olt dont dépend Caracal ont également été limogés tandis que huit agents de police font l’objet d’une procédure disciplinaire pour des manquements dans leur enquête.

Le président de centre droit Klaus Iohannis a dénoncé mardi “une longue série d’erreurs” des autorités et demandé des mesures urgentes pour que de “telles tragédies puissent être évitées”

Source : lexpress.fr

 

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