Armentières | Il devait être jugé dans un mois pour agression sexuelle, Thierry Fernandez est mort

Thierry Fernandez est décédé, de mort naturelle. Le quinquagénaire placé sous contrôle judiciaire devait être jugé le 18 mars au tribunal de Lille pour des faits d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Il y a trois ans, le club de rugby avait été marqué par des révélations impliquant cet entraîneur.

L’information a été confirmée par son avocate : Thierry Fernandez est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. Alors qu’il était au travail, jeudi, il s’est plaint de douleurs au niveau de la poitrine, puis est rentré chez lui.

Il a été retrouvé le lendemain matin, inanimé dans son lit.

L’acte de décès a été signé dans la foulée et l’homme serait mort d’un malaise cardiaque.

« Je l’ai eu au téléphone la semaine dernière, confie son avocate.

Il était très stressé à l’approche du procès.

C’était très compliqué pour lui, le fait de comparaître en public.

Il semblait le craindre. »

Le quinquagénaire devait en effet être jugé le 18 mars pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et détention d’images pédopornographiques, par la cinquième chambre correctionnelle de Lille.

Pour rappel, Thierry Fernandez, alors employé municipal, mais aussi entraîneur de rugby au Club Léo-Lagrange d’Armentières (CLLA), a d’abord été mis en cause le 25 mars 2016 pour viol et agression sexuelle sur mineur de moins de quinze ans.

Une information judiciaire avait été ouverte à la suite de dénonciations désignant des faits de nature criminelle.

En début d’année et au final, la prévention n’a pas retenu le viol, mais une agression sexuelle aggravée.

Avant sa mise en examen le 25 mars 2016, l’entraîneur était une personnalité connue et appréciée dans l’Armentiérois.

Son arrestation, la perquisition à son domicile, sa libération, son éloignement de la région et les différentes auditions de la police avaient à l’époque suscité l’émoi dans la cité de la Toile.

Le quinquagénaire, sans casier judiciaire, avait été placé en détention provisoire puis libéré une vingtaine de jours plus tard.

Parmi ses obligations, il avait l’interdiction d’entrer en contact avec le plaignant, et de paraître dans le secteur pour éviter tout trouble à l’ordre public.

Avec cette disparition prématurée qui entraîne l’extinction de l’action publique, ce sont un grand nombre de questions qui ne trouveront jamais réponses.

Le mineur, victime de l’agresseur présumé, et sa famille auront attendu près de trois ans et resteront au final avec cette incompréhension, et sans doute ce sentiment terrible de n’être même pas victimes.

Source : La Voix du Nord

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