Ronchin | Un récidiviste qui n’aurai pas “toutes ses facultés mentales” condamné à 4 ans avec sursis pour avoir violé pendant 4 ans un garçon de sa famille

De 2008 à 2012, un habitant de Ronchin, aujourd’hui âgé de 50 ans, a abusé d’un enfant de sa famille. Il a échappé à la cour d’assises uniquement parce qu’après de multiples expertises psychiatriques, il semble ne pas avoir toutes ses facultés mentales.

Illustration – LOCVDN

Sur le banc de la partie civile, Paul (*) retient difficilement ses larmes. Il voudrait tant ne plus entendre parler de cette histoire qui a bousillé son enfance. Le procès réveille sa souffrance.

Les agressions se sont déroulées entre mars 2008 et août 2012.

La mère de Paul avait toute confiance en Jean-Michel M., elle lui confiait parfois son fils qui avait 7 ans, la première fois.

Jusqu’au jour où le petit garçon raconte à sa sœur.

Les scènes qu’il décrit sont des scènes de viol.

Son abuseur en reconnaîtra quatre, face aux policiers.

Au tribunal, lundi, devant la cinquième chambre correctionnelle, le discours de l’homme est haché.

Il comprend difficilement les questions et répond avec un vocabulaire indigent.

La procureure Laurence Le Gall s’interroge sur la capacité réelle de Jean-Michel M. à mesurer la gravité des faits.

« Mais vous savez que ce que vous avez fait est interdit ? », demande la présidente Audrey Bailleul.

Le prévenu hoche la tête.

La magistrate poursuit :

« Pourquoi vous recommencez alors que le petit garçon pleurait et vous disait d’arrêter ? »

Jean-Michel M. ne bronche pas.

Lorsque les faits ont été dénoncés en 2012, il est condamné dans le même temps pour d’autres agressions sexuelles perpétrées entre 2009 et 2010, sur une petite fille, également de la famille.

La procureure s’inquiète des propos qu’il a tenus aux enquêteurs, à qui il a expliqué avoir « fait ça parce que je suis jaloux de mes frères et sœurs et que je n’ai pas de femme  ».

Plusieurs experts psychiatres l’ont examiné.

Un premier avait conclu à l’abolition du discernement, les trois suivants ont conclu à une altération, qui permet à Jean-Michel M. de répondre de ses actes devant la justice.

Me Marion Nivelle, l’avocate du jeune homme, fera valoir que l’homme s’est attaqué à un enfant qui était alors particulièrement vulnérable :

« La psychologue qui l’avait alors reçu a mentionné qu’il était incapable de s’opposer à l’emprise d’autrui. »

Et, poursuit l’avocate, Jean-Michel M. a crié et usé de son autorité pour arriver à ses fins.

Pour Me Charles Cogniot, en défense, le tribunal doit tenir compte de la personnalité du prévenu et de ses problèmes psychiatriques.

L’avocat insistera sur la nécessité de soins.

La procureure avait requis quatre ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve.

Jean-Michel M. a été condamné à quatre ans de prison entièrement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans.

Il a une interdiction de contact avec la victime, une obligation de soins et est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

(*) Prénom d’emprunt.

Source : La Voix du Nord

Source(s):