Hérouvillette | Un père agresse sexuelle sa fille de 7 ans pendant deux années et est condamné à 6 mois de prison ferme

Alors qu’un père agresse sexuellement sa fille de 7 ans pendant deux années, son avocate considère que la prison ferme n’est pas justifiée, et plaide une « misère affective sur fond de solitude et de dépression ». Il écopera de 24 mois de prison dont 6 mois ferme.

 

Un père condamné à six mois de prison ferme pour avoir commis des attouchements sur sa fille de 7 ans. Illustration (©Liberté – Le Bonhomme libre.)

 

Durant deux ans, un père s’est livré à des caresses sexuelles de plus en plus précises sur sa fillette âgée de 7 ans. Il a été jugé jeudi 14 février 2019, à Caen (Calvados).

Un homme de 45 ans a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir commis des attouchements sur sa fille de 7 ans, près de Caen.

Michel*, un homme de 45 ans, a comparu jeudi 14 février 2019 devant le tribunal correctionnel de Caen, pour agressions sexuelles sur mineure par ascendant. Les faits ont eu lieu à Hérouvillette, une petite commune située à 12 km au nord-est de Caen, entre janvier 2014 et décembre 2015.

Autre chose que des câlins de père

À la suite d’une séparation, la garde d’une fillette de 7 ans est confiée à sa mère, la petite fille rendant visite à son père chaque week-end. Comme tous les enfants, elle le rejoint dans son lit chaque matin pour lui faire un câlin. Mais, peu à peu, l’attitude de l’homme va générer autre chose que des câlins paternels. Cela dure deux ans. L’enfant grandit et s’insurge le jour où il la soumet à des caresses encore plus prononcées :

« Stop ! Tu es mon père ! Tu n’as pas le droit ! »

L’homme s’arrête aussitôt.

« J’ai reporté tout mon amour sur ma fille, ça a dérapé »

La petite en parle à sa mère qui porte plainte. Aux enquêteurs, l’enfant raconte :

« Plus petite, je croyais que c’était normal et puis j’avais peur de sa réaction si je le disais. Il était tellement malheureux depuis le départ de maman. Une fois, il a dit qu’il allait se tirer une balle dans la tête. Il n’a pas fait grand chose dans mon corps, quand j’ai dit qu’il arrête, il l’a fait »

À l’audience Michel est anéanti :

« J’étais tellement mal, j’ai reporté tout mon amour sur ma fille. Je dormais nu, quand elle venait me rejoindre le matin, j’étais en érection. Je suis parti en vrille, elle ressemblait tellement à sa mère. J’aurais dû aller voir un psy ».

L’avocate de la partie civile explique que l’intégration du traumatisme pour l’enfant reste à faire afin qu’elle puisse se reconstruire. « Pour le moment, elle pleure beaucoup et a des problèmes de scolarité »

Le procureur Jean-Pierre Triaulaire considère que, pour ce genre de faits, il est :

« inconcevable de ne pas aller en prison. En dehors de l’acte de pénétration, tous les attouchements y sont. Il y a graduation dans les actes »

Pour Madame Véronique Demilliere, l’avocate de la défense, la peine ferme n’est pas justifiée. Elle parle d’un dossier de misère affective sur fond de solitude et de dépression.

« Savoir son papa en prison ne peut qu’ajouter au mal-être de la petite victime »

Michel écope de 24 mois de prison dont 6 mois ferme aménageables. Il devra verser 500 euros de dommages et intérêts à la victime ainsi que 300 euros de provision car il y a renvoi sur intérêts civils pour déterminer les répercussions sur la santé de l’enfant. Il a injonction de soins et se voit inscrit au fichier des délinquants sexuels.

* Prénom d’emprunt.

 

source : actu.fr

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