Rodez | Un père condamné à 1 an avec sursis pour agressions sexuelles sur sa fille de 6 ans

Une petite fille raconte à sa grand-mère que son papa, chez qui elle va un week-end sur deux, lui fait la toilette sans le gant et lui met le doigt sur et dans ses parties intimes.

«Il rentre le doigt dedans et il me griffe. Il appuie avec la main et ça fait mal».

Effectivement des rougeurs sont constatés, effectivement elle fait des cauchemars et depuis qu’elle ne le voit plus ses nuits sont moins perturbées, elle a tendance aussi à vouloir éviter les hommes.

La psychologue prétend que le discours de la fillette de 6 ans est cohérent, qu’elle exprime une souffrance affective, et qu’il n’y a pas de facteurs qui pourraient l’influencer.

Face à elle, les dénégations du père qui dit avoir sa conscience pour lui car il ne ferait jamais de mal à ses enfants.

Séparé de sa compagne, il pense que c’est elle et le beau-père qui ont instillé ses idées dans la tête de l’enfant ou alors que c’est le beau-père qui commet ces agressions sexuelles qui ont eu lieu depuis plusieurs mois.

Mais pourtant la petite fille dit bien «c’est papa», en citant son prénom.

Le père, lui, s’est un peu embrouillé dans ses versions lors de la garde à vue qui lui aurait fait peur.

Pourtant il en a déjà vécu pour d’autres affaires.

Un coup il reconnaît la toilette, puis non, oui mais… avec un gant, finalement sans le gant.

«Je suis innocent», résume-t-il.

«C’est une opposition de paroles», déclare le procureur de la République.

«Moi je crois la petite fille, c’est une victime, sa parole doit être entendue.

Elle dit avec des mots clairs ce qu’elle a vécu et désigne son agresseur.

Le père dit non parce qu’il ne peut accepter ses agissements à l’égard de sa fille.

C’est lourd d’accepter d’être l’agresseur de son propre enfant», analyse le procureur.

Une expertise psychiatrique fait état de troubles graves de la personnalité chez le père.

Le professionnel parle d’une «hétérosexualité sans déviance particulière mais il semble rechercher un plaisir en les lavant alors qu’ils (ndrl : la victime et son jeune frère) sont en âge de le faire tout seul. C’est un maniaque de l’hygiène».

Pour le procureur, «M.S. doit commencer un travail de réflexion» et requiert une sanction de 3 ans de prison dont deux tiers avec sursis et interdiction d’entrer en contact avec l’enfant.

L’avocate du prévenu, Stéphanie Boutaric, n’a pas la même lecture du dossier que le procureur.

Pour elle, lors des auditions de l’enfant, «ses réponses ont été induites».

L’avocate prétend aussi que la mère de l’enfant ne s’est pas pliée aux décisions du juge des affaires familiales et que la plainte pour agression sexuelle est arrivée juste après la présentation d’une requête pour appliquer ces décisions.

Le tribunal a reconnu le prévenu coupable et l’a condamné à 1 an de prison avec sursis, mise à épreuve sur 2 ans et obligations de soins.

Source : La Dépêche

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