Pont-Sainte-Maxence | Dénoncé par ses proches, le père de famille écope de 18 mois ferme

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Pédocriminel En liberté

Une peine de 18 mois de prison ferme, qu’il effectuera à domicile, sous surveillance électronique
Un père de famille, aujourd’hui âgé de 71 ans, comparaissait devant le tribunal judiciaire de Senlis, ce 5 juillet, pour des agressions sexuelles commises sur ses enfants et corruption de mineur de moins de 15 ans. Des faits qui se sont déroulés entre janvier 2015 et novembre 2016 à Pont-Ste-Maxence

Tout commence avec le dépôt d’une plainte de son ex-compagne qui, après avoir été informée par son fils de 14 ans et sa fille de 11 ans des agissements du père, se rend à la gendarmerie et explique que son ancien compagnon se promène souvent nu devant la fillette et n’hésite pas à lui raconter avec beaucoup de détails, les relations qu’il entretient avec des très jeunes filles aux Philippines.

Interpellé à son retour des Philippines

Un témoignage encore plus accablant pour le sexagénaire lorsque l’on apprend qu’il a tenté à plusieurs reprises de la pénétrer tout en passant ses journées à regarder des films pornographiques.

Interpellé à l’aéroport de Roissy en provenance de cet archipel du Sud-Est-Asiatique, l’on découvre dans les bagages du mis en cause, des revues pédopornographiques sans que cela ne soit de nature à le déstabiliser.

Il affirme alors qu’il est victime d’un complot familial et qu’il est attiré par les jeunes femmes qui sont, selon lui, toutes majeures.

Mis en examen, il persiste dans ses dires mais des proches viennent affirmer qu’il est très porté sur le sexe et qu’il a connu celle qui allait devenir sa femme lorsqu’il avait 40 ans et elle seulement 16.

Dans le disque dur de son ordinateur, les enquêteurs retrouvent des photos et des vidéos explicites ainsi que des fichiers pédophiles.

Il accuse son fils

Pas vraiment un problème pour cet homme qui réfute, tout au long de ses nombreuses auditions, les accusations portées contre lui.

Devant la barre du tribunal, il s’exprime longuement :

«Mes enfants n’ont jamais regardé des vidéos pornos avec moi dans la chambre pour la bonne et simple raison que je ne regarde pas ce genre de films.

Par contre mon fils a pu télécharger, dans mon dos, ces vidéos.

Je lui avais pourtant bien dit de ne pas regarder ces trucs là.

Quant à moi, je n’avais pas besoin de cela car j’étais avec une femme qui avait un gros appétit sexuel.

Mon fils, il est génétiquement comme sa mère.

Il n’y a jamais eu d’agression sexuelle, regardez les russes, ils embrassent leurs enfants sur la bouche…»

«Ils voulaient me renvoyer derrière les barreaux»

« La réalité, c’est qu’ils ont tout inventé, ils ont monté cette machination pour récupérer la maison.

J’avais déjà fait 10 ans de prison et ils voulaient me renvoyer derrière les barreaux.

Si j’y retourne, c’est le jackpot pour eux.

Pourtant, j’aimais ma fille, comment pouvez-vous penser que j’ai pu la violer…

Quand je suis aux Philippines, c’est pour monter une association.

Là-bas, je voulais aider les pauvres qui dorment dans la rue.

C’est un pays aussi où l’on peut rencontrer des jeunes filles.

Comme d’autres, j’étais un «sugar baby».

Ma fille a tout inventé car elle est jalouse, elle souffre d’un complexe d’Electre.

Quand mes enfants venaient chez moi, ils n’adoptaient pas un comportement très sain entre eux…»

Appelé à témoigner, le fils, aujourd’hui majeur, livre une version radicalement différente de celle de son géniteur :

« Il ne m’a jamais aimé, il avait une forte préférence pour ma sœur.

Quand elle m’a expliqué qu’il avait voulu la pénétrer et que je voyais qu’elle allait très mal, j’ai décidé de tout dire à notre mère.

A 11ans, j’ai souffert d’une addiction à la pornographie et je pouvais me masturber 7 fois par jour.

Cela a duré pendant trois années…»

Absence d’empathie

Première à plaider,  l’avocate de la mère, s’étonne du manque d’empathie du mis en cause :

«Si on écoute monsieur, le tribunal se trompe car la victime, c’est lui…

Cela n’a pas été facile pour ma cliente d’apprendre ces choses par la bouche de ses enfants et elle n’a pas hésité une seconde pour se rendre à la gendarmerie.

Elle a été accusée par son ex-mari de tous les maux alors que c’est lui et seulement lui qui a menti en parlant d’un hypothétique complot.

A aucun moment, ce grand humaniste n’a eu un mot de réconfort pour les victimes…»

L’avocate des enfants, insiste ensuite sur le caractère particulier de l’inceste :

«Vous allez juger en humanité, un philanthrope, un bon père de famille…

Les enfants n’en ont pas rajouté dans leurs déclarations et ont toujours eu une attitude exemplaire.

Depuis le début, il prend tout le monde de haut.

S’il reconnaissait, ce serait un effondrement psychique.

L’inceste, ce n’est pas une agression sexuelle comme les autres.

Son silence est la preuve de sa culpabilité…»

«Il voulait que sa fille reste pure»

Un prévenu qui se réfugie dans le mensonge pour le procureur de la République :

« Cette fable de la machination ourdie contre lui contraste avec la constance de la petite victime tout au long de la procédure.

Le fils, aussi, a été très précis dans ses déclarations.

Face aux plaignants, vous avez cet homme très violent qui ment tout le temps dans un délire paranoïaque.

Je requiers une peine de 18 mois de détention à domicile sous surveillance électronique, un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans et le retrait de son autorité parentale…»

Pour l’avocat de la défense, maître Fabrice Ayikoue, ce dossier est celui de la parole de l’un contre la parole de l’autre :

«J’ai l’impression d’avoir un monsieur immonde mais il a eu plusieurs vies.

Il vous dit qu’il n’a pas pu commettre cette tentative de viol car il aurait été vu de l’extérieur.

Il crie son innocence et affirme qu’il n’a rien fait car il voulait que sa fille reste pure.

Il déclare aussi qu’il n’a plus d’érection.

Dans la mesure où un doute subsiste sur la matérialité des faits, je plaide logiquement sa relaxe…»

In fine, le tribunal suit entièrement les réquisitions du représentant du ministère public.

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