Le Perche | Pas de prison pour le père pédocriminel qui a agressé sa fille de 4ans

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Pédocriminel En liberté

” Papa a baissé ma culotte et m’a touché la nénette. Il m’a montré son zizi “
Dans le Perche, une jeune fille a subi des attouchements sexuels par son père, au printemps 2021, alors qu’elle n’avait que 4 ans. Ce dernier a écopé d’un an avec sursis.

Un homme de 37 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Alençon, ce jeudi 6 juillet 2023, pour des attouchements sexuels imposés à sa fille, en novembre 2021, dans le Perche.

Des réponses courtes et des silences pesants. Pendant deux heures, un père de famille a éprouvé toutes les peines du monde à justifier les faits qui lui étaient reprochés.

Cet homme de 37 ans était jugé par le tribunal correctionnel d’Alençon (Orne), jeudi 6 juillet 2023, pour avoir agressé sexuellement sa fille, au printemps 2021, dans une commune du Perche, dans l’Orne. Au moment des faits, la victime n’était âgée que de 4 ans.

Le prévenu a reconnu un épisode d’attouchements sexuels, à savoir des caresses sur le sexe de son enfant.

« J’ai regretté tout de suite », a-t-il déclaré à la barre.

Mais il pourrait ne pas s’agir d’un acte isolé. Entendue par les enquêteurs, la fillette a évoqué d’autres faits :

« Papa a baissé ma culotte et m’a touché la nénette. Il m’a montré son zizi. Il a aussi fait du mal à mon frère. »

C’est le premier fils de la compagne du prévenu, qui aurait également été victime, qui a signalé les attouchements.

« Ce n’est pas moi qui ai fait ça. Ça s’est peut-être passé chez quelqu’un d’autre », s’est défendu le trentenaire, qui nie en bloc tous les autres faits.

Lors des auditions, longues et décousues, la jeune fille a mimé des gestes, des bruits…

« Elle décrit une scène […]. Une petite fille de 5 ans ne raconte pas de telles choses comme ça », a lancé Romuald Dano, le président de l’audience.

Me Guillaume Chesnot, l’avocat de la victime, a complété :

« Elle ne peut pas inventer, elle décrit simplement ce qu’elle a vécu ».

Mais pour Me Agathe Gauthier, l’avocate de la défense, certaines accusations de la victime posent question.

« Elle est revenue sur une déclaration en disant que c’était une blague. Elle n’arrive plus à faire la différence entre le vrai et le faux, entre ce qu’elle a vu et ce qu’elle a vécu. »

Depuis ces faits d’inceste, la jeune fille porte les traces de ce que le président de l’audience a qualifié de « traumatisme ».

« Elle en subira les conséquences toute sa vie », s’est désolée Hélène Tardif, la procureure.

Dans son rapport, une psychologue a constaté un trouble du développement affectif, le « mimétisme » de certaines scènes vécues par la victime, « comme si elle y était », et des connaissances sexuelles « supérieures » à celles d’enfants de son âge.

« Elle n’a pas relevé d’indices qui pourraient suggérer que sa parole ait été influencée », a poursuivi Romuald Dano.

La fille, retirée à ses parents, est placée en famille d’accueil depuis l’été 2021.

Aujourd’hui installé en Eure-et-Loir, le prévenu présentait jusqu’ici un casier vierge. Et a révélé avoir lui-même été victime, enfant, d’attouchements sexuels par une nourrice.

« Il n’a pas commis de nouveaux faits. Ce n’est pas un prédateur sexuel », a insisté son avocate.

Jusqu’ici impassible, le prévenu a fondu en larmes :

« J’aimerais que ma fille me pardonne un jour ».

Le Ministère public a requis une peine de cinq ans, dont trois sursis. Et a demandé le retrait de l’autorité parentale.

« Le chemin va être très long. Il faut qu’elle grandisse en paix », a justifié la procureure.

Le prévenu a été condamné à un an de prison avec sursis. Il devra respecter un suivi socio-judiciaire de trois ans avec, notamment, l’interdiction de rentrer en contact avec sa fille, sous réserve des décisions d’un juge des enfants.

Il a été inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et n’a plus l’autorité parentale.

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