Pays Bigouden | Un homme récidiviste de 39 ans condamné à 8 ans de prison pour le viol de sa voisine mineure

Huit ans de prison pour viol sur mineure

PHOTO FRANCOIS DESTOC / LE TELEGRAMME

Un trentenaire comparaissait, depuis jeudi, devant la cour d’assises du Finistère, accusé d’avoir violé sa voisine, mineure, dans le Pays bigouden, entre 2012 et 2014. Ce vendredi soir, l’altération du discernement a été retenue. Il a été condamné à 8 ans de prison.

Depuis le début de son procès, le trentenaire rondouillard se tient le nez collé à la vitre. L’air hagard, parfois bienheureux, toujours la tête sur des bras croisés. Souvent, il ferme les yeux. Il a été placé dans des institutions spécialisées quand son handicap mental a été décelé, au gré des mutations de sa mère qui l’élève seule, après le décès de son père. Des établissements où il aurait été victime d’abus.

« Son histoire, son enfance, c’était un mélange de Zola et de Victor Hugo »,

souffle sa tante à la barre.

Présentant une

« déficience mentale légère »,

il va sur ses 39 ans. Il ne sait pas lire, à peine écrire. Passionné par les pompiers, il fait de sa chambre « un monde de héros et de victimes », s’enferme dans les jeux vidéo, se nourrit de sodas, bonbons et chips. Sa curatrice le présente comme

« un adolescent dont les besoins doivent être satisfaits immédiatement ».

Il se renfrogne. Une habitude depuis la veille où il s’est fait accusateur, sous l’œil réprobateur puis désabusé de son conseil, Me Céline Éon. Arguant que tout le monde ment, sauf lui. Avant que « la défense qu’il s’est choisie », à base « de contradictions, de mensonges et de revirements » ne s’effrite, jeudi soir.

Déjà condamné en 2002 pour agression sexuelle sur mineur, inquiété pour exhibition et atteinte à la dignité avant un classement sans suite en 2008, il reconnaît un des deux viols commis sur sa voisine, entre 2012 et 2014.

« Si d’autres enfants croisent son chemin, ils ne s’en sortiront pas ».

« Quand est-ce qu’il devient sincère ? Quand est-ce qu’il ne ment pas ? »,

lance l’avocate générale, Béatrice Nectoux, prenant la suite de Me Pierre Gentric, avocat des parties civiles, qui demandait de

« mettre fin à cette cavale perverse ».

Elle s’appuie sur l’expertise psychiatrique présentant un accusé

« capable de construire, certes maladroitement, un système de défense »,

« qui a la perception de la gravité des faits mais qui tente de les atténuer »,

dont

« le caractère de récidive est préoccupant »

et la

« dangerosité criminologique ».

« Qu’est-ce qui va l’empêcher de recommencer ?, déroule-t-elle. Si d’autres enfants croisent son chemin, ils ne s’en sortiront pas ».

Prenant compte de « l’altération légère » du discernement, l’avocate générale requiert 13 ans de réclusion avec exécution immédiate, une peine de sûreté de dix ans, assortis d’un suivi sociojudiciaire de la même durée et quatre ans de prison si l’accusé ne le respecte pas. Elle propose, en peines complémentaires, l’interdiction de réaliser une activité impliquant des mineurs et l’inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

Pour Me Eon, l’expertise psychiatrique

« donne beaucoup trop de crédit aux capacités intellectuelles »

de son client :

« On est au stade nul ! Vous voyez une coiffure, un rasage, un jeans et une chemise ? Non. Il s’en fout. Cela reste un enfant dans un corps d’adulte ».

Pour elle, l’expert psychiatre « n’a pas fait son travail », en 2008.

« Il avait déclaré une abolition et désormais une altération, or mon client n’a pas évolué ! Si cela n’avait pas été fait à la va-vite, peut-être que mon client et la victime n’en seraient pas là ».

Aux termes de près de trois heures de délibéré, le trentenaire a été condamné à 8 ans de prison. Le reste des réquisitions sera suivi avec une interdiction de réaliser une activité impliquant des mineurs, dans un délai de dix ans.

Source : letelegramme.fr

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