Pays-Bas | Des Juifs néerlandais enquêtent sur un rabbin de Brooklyn pour abus sexuels

L’enquête a été décidée après qu’un journal local a publié deux accusations contre Mendel Levine remontant à l’époque où il travaillait comme conseiller de la jeunesse.

Meyer Seewald, fondateur de l’observatoire Jewish Community Watch. (Crédit : Meyer Seewald via JTA)

Le groupe de coordination des communautés juives néerlandaises a lancé une enquête suite aux allégations selon lesquelles un rabbin local aurait agressé des enfants aux États-Unis.

L’organisation des communautés juives aux Pays-Bas, NIK, a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête contre le rabbin Mendel Levine de Brooklyn, New York, qui a commencé à officier dans la communauté de la ville orientale de Nijmegen en 2009.

L’annonce fait suite à un article du journal De Telegraaf évoquant les accusations contre Levine à partir de 2011.

Cette année-là, Meyer Seewald, un militant de Crown Heights contre les agressions sexuelles dans les communautés juives religieuses, a publié un compte-rendu en ligne des mauvais traitements qu’il aurait subi en 2000 alors qu’il était jeune garçon participant au camp d’été du réseau Gan Israël, où Levine avait travaillé comme conseiller.

Seewald a écrit qu’il avait été voir Levine « à propos d’une coupure sur les parties intimes », et a ajouté que Levine « l’avait alors touché de manière inappropriée.

De plus, il avait l’habitude de se promener dans le mikveh (bain rituel) avec mes camarades avec une érection.

Beaucoup de gens ont prétendu que ce n’était pas de l’agression, mais je peux vous dire qu’à ce moment-là, il a détruit ma vie de plusieurs façons jusqu’à aujourd’hui. »

Contacté par des journalistes aux Pays-Bas, Levine a refusé de commenter les allégations qui, selon le Telegraaf, sont hors délai de prescription aux États-Unis ainsi qu’aux Pays-Bas.

Les groupes communautaires juifs nationaux, régionaux et locaux « pensent qu’il est important que des recherches sérieuses et approfondies soient effectuées et, si nécessaire, que des mesures soient prises » en ce qui concerne les allégations, selon une déclaration de NIK.

Le NIK a ajouté que cela ne constitue « aucun jugement sur le contenu » des allégations contre Levine alors qu’elles sont encore en cours de révision.

L’article du Telegraaf inclut le témoignage d’une deuxième victime présumée et anonyme de Levine, un rabbin Habad qui a maintenant la trentaine.

« J’ai entendu l’histoire de Seewald et j’ai été choqué.

C’était exactement ce qui m’était arrivé.

Dans le Michigan, en 2001 », a déclaré le témoin.

« Le moniteur Levine m’a pris à part, m’a déshabillé et a commencé à étaler de la lotion sur mes parties intimes.

Je me demandais ce qu’il se passait.

Je ne cherche pas à me venger, mais ça m’a traumatisé. »

L’enquête initiée par la NIK à la suite de l’article de Telegraaf n’est pas la première réalisée aux Pays-Bas contre les actions de Levine, selon Binyomin Jacobs, grand rabbin Habad et rabbin en chef du Rabbinat interprovincial des Pays-Bas, incluant Nijmegen.

« J’ai examiné la question avec attention, et des gens en Amérique se sont intéressés à la question », a déclaré Jacobs au Telegraaf.

« Le résultat est que rien de criminel ne semblait s’être passé. »

Mais Jacobs a également dit au journal qu’il n’était pas au courant de l’existence d’un deuxième plaignant contre Levine, ajoutant que cela devrait susciter un nouvel examen du comportement de Levine.

Selon le Telegraaf, Seewald est en possession d’un enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il avait eu avec Levine dans laquelle Seewald confrontait Levine avec ses allégations.

Dans l’enregistrement, on entend Seewald demander à Levine de retirer sa candidature au poste de directeur de la jeunesse d’une synagogue d’Amsterdam.

Il a nié les allégations, mais a ensuite déclaré que toucher un enfant pour lui était un acte « d’amour » et a avoué avoir des « taivos » – le terme Yiddish pour « pulsion ».

Levine a retiré sa candidature pour le poste de directeur de la jeunesse en 2011, évoquant des « raisons personnelles ».

 

Par ailleurs, le tribunal d’Amsterdam a jugé le mois dernier qu’un Juif hollandais de 30 ans, accusé d’avoir agressé des enfants, restera en détention pendant la durée de son procès pour des actions présumées contre quatre enfants, notamment des viols et des abus sexuels.

Ephraim Schrijver, 30 ans, a immigré en Israël en 2012 après avoir été licencié de son poste d’enseignant à l’école juive orthodoxe à Buitenveldert, près d’Amsterdam.

Il a été extradé aux Pays-Bas en 2016.

Schrijver a nié les allégations.

Source : Times of Israël

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