Pavilly | Un prédateur sexuel piégé par un gendarme

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Ses explications convainquent le ministère public qui requiert six mois de prison avec sursis
Un Pavillais de 25 ans a été condamné à deux mois de prison avec sursis : croyant parler avec une jeune fille de 14 ans, il avait adressé à un cyber-patrouilleur de la gendarmerie des messages sexuels sans aucune ambiguïté

Les adolescents, comme les prédateurs sexuels, connaissent bien ce réseau social de rencontre : coco.fr.

Chacun y prend un pseudonyme, échange quelques propos, avant de, possiblement, aller plus loin.

Mais ce réseau est souvent fréquenté par des prédateurs sexuels en quête de très jeunes femmes, sachant que le site est plébiscité par les moins de 18 ans.

C’est aussi pourquoi les cyber-patrouilleurs de la police et de la gendarmerie y déploient leurs antennes pour traquer des majeurs qui feraient des propositions indécentes à des mineurs.

Les 29 et 30 janvier 2020, un jeune homme de 25 ans, qui adopte successivement des pseudonymes féminins et masculins, entre en contact avec le profil numérique d’une certaine « Élisa ».

Il s’agit en fait d’un cyber-gendarme.

Rapidement, dans le dialogue, le gendarme signale à l’internaute pavillais qu’il n’a que 14 ans, pour voir si cela décourage les propositions sexuelles.

C’est tout le contraire puisque le Pavillais lui demande si « elle » a déjà connu une pénétration digitale.

« Cette technique de recueil de preuves est tout à fait autorisée »,

souligne la présidente du tribunal en toisant le jeune homme perclus de honte quand il comparaît, le mardi 7 décembre 2021, devant le tribunal correctionnel de Rouen.

« J’ai des remords. J’ai été influencé par une autre fille que j’avais rencontrée comme ça sur internet »,

détaille le prévenu qui reconnaît l’intégralité des messages et sa responsabilité.

– « Mais alors, vous êtes un prédateur ? Vous vouliez aller jusqu’où comme ça ? »

– « Je ne sais pas. En fait ; si j’ai écrit ces messages, c’était pour essayer de décourager cette adolescente d’aller dans des réseaux sociaux comme ça »,

tente de se justifier le prévenu.

Personne n’est obligé de le croire.

– « Vous avez de drôles de méthodes. Vous deviez savoir que vos propositions étaient illégales. La preuve, vous n’aviez pas mis votre photo, vous vous êtes alternativement fait passer pour une femme puis un homme. »

L’homme explique qu’il a tout raconté à sa nouvelle amie et que cette dernière saura le motiver pour qu’il reste dans les clous.

Il dit ne plus fréquenter les sites de rencontres.

Ses explications convainquent le ministère public qui requiert six mois de prison avec sursis, « une peine d’avertissement ».

La défense plaide à contre-courant pour une peine effective (mais qui est moins grave sur un casier judiciaire), un stage de sensibilisation aux violences faites aux femmes par exemple, pour que la sanction ait davantage de portée qu’une mesure symbolique.

Elle n’est pas entendue puisque pour cette première incartade le jeune homme écope d’une peine de deux mois de prison avec sursis et l’interdiction d’avoir un contact habituel avec des mineurs pendant six mois.

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