Saint-Louis | Un prédateur piégé par un faux compte d’une ado de 13 ans

non

Catégories :

Mots clés :

Deux ans de prison ferme ont été requis à son encontre, ainsi qu’un suivi judiciaire de 5 ans.
Un père de famille était jugé, hier, pour avoir envoyé des centaines de photos et vidéos pornographiques à un profil Facebook d’une mineure. Une association était cachée derrière ce faux compte.

C’est le profil inquiétant d’un homme attiré par les jeunes filles.

Des messages crus qui font froid dans le dos.

Des envois de vidéos pornographiques, aux pratiques extrêmes, à un profil Facebook.

Celui de Léa, une jeune adolescente de 13 ans.

Derrière ce faux compte se cache une association belge qui lutte contre la pédopornographie.

En avril 2020, Laurent M. contacte ce profil, de sa propre initiative.

Il utilise aussi un leurre, le compte d’une certaine Marie.

Cette femme se présente comme la compagne de Laurent.

Une stratégie pour mettre en confiance ses interlocutrices.

Mais le prédateur est tombé dans le piège.

Convaincu qu’il s’adresse à une jeune adolescente, il multiplie les allusions à caractère sexuel.

“Est-ce que tu es vierge ? […] Il faut que tu regardes des vidéos X pour bien comprendre”,

lance-t-il sur Messenger.

De l’autre côté de l’écran, les membres de l’association ne jouent pas le jeu du prédateur.

Ils restent distants.

Léa lui répond avoir peur et être trop jeune.

Pourtant, le Saint-Louisien insiste.

Les messages montent crescendo.

Au fil des échanges, Laurent M. envoie des myriades de photos et vidéos pornographiques.

Certaines sont même à caractère zoophile et sadomasochiste.

“Tu aimeras ça plus tard”,

appuie-t-il.

Il ne s’arrête pas là et réclame des photos du sexe de la jeune adolescente.

Après des semaines de conversation, le prédateur, qui agit toujours sous le profil de Marie, rentre en scène.

Il se présente à Léa sous sa vraie identité et lui envoie des photos de son sexe.

C’est seulement en octobre 2020 que la bascule opère.

Sur Messenger, la jeune ado indique être en vacances à La Réunion, avec ses parents.

Le père de famille avait insisté pendant des semaines pour qu’elle vienne.

Ni une, ni deux, il lui propose de se rencontrer à l’hôtel.

Il est tombé dans le panneau.

Laurent M. demande à Léa si elle est consentante pour une relation sexuelle.

Pas de réponse.

“Quand le pénis sera dans ton sexe, faudra pas crier au viol”,

rage-t-il.

n rendez-vous est tout de même fixé.

Les gendarmes sont sur le coup.

L’étau se resserre sur le prédateur.

Sur place, les forces de l’ordre sont en planque.

Ils voient débarquer le trentenaire en voiture, sa fille de deux ans sur le siège arrière.

Pas une minute de retard.

Après plusieurs hésitations, il se gare devant l’hôtel.

C’est à ce moment que les gendarmes resserrent leur filet.

Le trentenaire est immédiatement placé en garde à vue.

Lors de la fouille, les enquêteurs constatent qu’il avait pris soin de venir au rendez-vous avec un préservatif dans ses poches.

Après plus d’un an de détention provisoire, il comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel.

Devant la cour, le prévenu, au casier vierge et à la vie bien rangée, a du mal à expliquer son comportement.

“Je regrette. J’ai texté sans réfléchir aux conséquences”,

bredouille-t-il, tout penaud.

Il explique avoir envoyé ces messages à cause de frustrations sexuelles au sein de son couple.

“On attendait une évolution en prison. Il ne semble pas avoir de prise de conscience”,

rétorque le ministère public.

Surtout que l’expertise psychiatrique livre le profil d’un homme aux déviances pédophiles :

“Il présente un intérêt pour les enfants et évoque un fantasme de virginité”.

Au cours de la procédure, les gendarmes sont tombés sur d’autres conversations avec un autre compte anonyme.

Des photos d’enfants étaient échangées, sans aucun caractère pornographique, mais avec des allusions salaces.

“Elle est jolie, j’aime bien ses lèvres”,

écrit-il en parlant de jeunes marmailles.

Le ministère public a insisté sur la prévention de toute récidive.

Le père de famille sera fixé sur son sort mardi prochain.

Deux ans de prison ferme ont été requis à son encontre, ainsi qu’un suivi judiciaire de 5 ans.

Il pourrait être inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Source(s):