Paris | Cour d’assises pour ex-entraîneur de foot accusé de viol sur mineurs

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« Corruption de mineurs, il leur faisait miroiter une carrière professionnelle »
Meurthe-et-Moselle : Un ex-entraîneur de foot condamné pour des propositions sexuelles
Remis en liberté après un an de détention pour viols et agressions sexuelles, un ex-entraîneur de football reprend ses fonctions avant d’être à nouveau interpellé et placé en détention provisoire en février 2019 après d’autres agressions, notamment le viol d’un jeune garçon.

Ex-entraîneur de football, il passe devant les assises pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

Un ancien entraîneur de football dans des clubs amateurs de la région parisienne est jugé à partir de mardi 1er mars devant la cour d’assises de Paris pour les viols et agressions sexuelles d’une dizaine de mineurs, à qui il faisait miroiter une carrière professionnelle.

Le procès d’Ahmed G., 49 ans, est prévu sur deux semaines. Il devrait se tenir à huis clos à la demande des parties civiles.

L’homme est notamment accusé de « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité » sur mineurs de moins de 15 ans et tentatives, « propositions sexuelles par voie électronique » et « corruption de mineurs » sur 13 jeunes joueurs qu’il entraînait dans des clubs de région parisienne entre 2003 et 2018.

Les adolescents avaient pour la plupart moins de 15 ans au moment des faits. Neuf sont concernés par des faits de viols ou d’agressions sexuelles.

À l’époque, Ahmed G. exerce dans plusieurs clubs. Il s’occupe de jeunes joueurs, va jusqu’à en présenter certains à des centres de formation.

Il leur assure connaître ou avoir fait émerger des talents du football français.

Son « mode opératoire » est souvent le même, décrit l’accusation :

“Après avoir repéré ses proies, il instaure une relation de confiance, leur offre des cadeaux, les invite au restaurant.”

“Il les amène et ramène en voiture des entraînements, des matches ou des événements liés au foot, parfois organisés dans d’autres régions.”

Certains mineurs le voient comme « un père » décrit l’accusation.

C’est lors de ces sorties que commencent les agressions, allant de caresses à des fellations et pénétrations pour plusieurs d’entre eux. Des actes qu’il commettra aussi à son domicile.

« Abus de transfert »

Les premiers faits sont mis au jour en 2015, quand la mère d’un joueur de 13 ans se présente devant la brigade de protection des mineurs après avoir retrouvé des conversations de nature sexuelle entre son fils et l’accusé sur son téléphone portable.

Au cours de l’enquête, d’autres conversations, par message ou via les réseaux sociaux, sont découvertes.

Ahmed G. se défend en évoquant :

Des « plaisanteries » ou de l’« affection »

Mais reconnaît qu’il demandait aux adolescents d’effacer les conversations. Il finira par admettre :

«Une attirance pour les jeunes mineurs d’origine africaine »

Mais justifiera ses actes par :

Une « maladie » liée à des « problèmes d’érection ».

L’homme, originaire de région parisienne, dit aussi avoir été également victime de viol durant son adolescence.

À plusieurs reprises, il affirme :

Les jeunes joueurs étaient « consentants ».

Ces derniers sont cependant présentés comme des passionnés de football, démunis face à la gravité des faits.

Résigné l’un d’eux explique aux enquêteurs :

Un obligatoire « raccourci pour réussir »

Un autre a dit ne pas avoir osé parler de ce qu’il subissait par crainte de ne pouvoir « percer dans le football professionnel » ni obtenir une place en centre de formation.

L’expertise psychiatrique a conclu :

Un « abus de transfert de la part d’un pédagogue sportif mêlant l’autorité, l’admiration et l’intérêt dont il fait l’objet ».

L’avocate de l’accusé n’a pas souhaité s’exprimer avant le procès.

Ahmed G. avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en février 2016, avec interdiction de fréquenter des mineurs.

Il avait été incarcéré un mois plus tard, après avoir repris les entraînements, selon lui à la demande de parents et joueurs.

Remis en liberté un an après, il avait repris des fonctions d’entraîneur, avant d’être à nouveau interpellé et placé en détention provisoire en février 2019 après d’autres agressions, notamment le viol d’un jeune garçon.

Le verdict est attendu le 11 mars.

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