Saint-Malo | Autorité parentale retirée pour le père coupable d’agression sexuelle

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Pédocriminel En liberté

Le récit glaçant du comportement inquiétant d’un père avec sa fille
Un père de famille comparaissait jeudi 24 février devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo pour agression sexuelle sur sa fille qui avait 13 ans au début des faits.

Impassible.

L’homme de 51 ans à la barre du tribunal de Saint-Maloce jeudi 24 février 2022 écoute sans un mot, sans une réaction, ce que la justice lui reproche et le long récit, glaçant, du juge.

Ordinateur et téléphone réinitialisés

Depuis que sa fille est au collège, il lui envoie des messages à caractère sexuel.

Il y en a eu beaucoup mais l’adolescente en a effacés une bonne partie.

Lui a entièrement réinitialisé le système de son ordinateur et de son téléphone le jour où sa fille s’est confiée à son professeur principal d’un lycée de Saint-Malo.

Puis il a de nouveau réinitialisé ses appareils deux jours avant sa garde à vue.

La police scientifique n’a rien pu faire : les fichiers ont disparu.

« C’est quasi professionnel,

évoque le substitut du procureur.

Qu’avait-il donc à se reprocher ? »

Des caresses en cadeau d’anniversaire

Sa fille en revanche a décidé, un jour, d’arrêter de supprimer ce dont elle avait honte jusque-là.

Dans ses messages, son père lui parle d’épilation avec insistance, lui demande de se raser avant d’aller chez son grand-père, lui suggère de se masturber pour « aller mieux » puis il lui envoie « redis-moi quand tu l’as fait ».

Comme cadeau d’anniversaire il lui propose « des caresses ».

Il la surnomme « pussy » (« chatte » en anglais, à connotation vulgaire).

« C’était pour la faire rire »,

dit-il à la barre.

L’adolescente a 13 ans.

Elle ne rit pas et va de plus en plus mal. 

Massages et films pornographiques

Elle se scarifie.

Son père entre régulièrement dans la salle de bains quand elle prend sa douche pour « discuter ».

Il la complimente sur son corps.

Un jour il apporte un ordinateur dans sa chambre et lui propose de visionner un film pornographique pour « faire son éducation ».

Régulièrement, il la masse pour la « déstresser » avant d’aller au lycée.

Puis il lui masse le ventre et propose de lui masser les seins.

L’adolescente refuse.

« Papa, arrête s’il te plaît »

Les quelques SMS récupérés relatent une détresse.

La jeune fille lui demande d’arrêter

« Papa, arrête s’il te plaît, ça ne m’intéresse pas. »

Mais le père insiste, même quand elle lui dit qu’elle commence à avoir peur de lui.

La mère, elle, dit n’avoir rien vu.

A l’audience où l’adolescente et la mère sont représentées par leur avocate, l’homme explique faire un travail psychologique.

Il en est sûr : si sa fille ne s’était pas confiée, les choses n’auraient pas été plus loin.

Pourquoi avoir notamment autant insisté pour que sa fille se rase ?

« C’était pour l’hygiène »,

dit-il.

« On a tout le panel d’excuses qu’on peut entendre sur ce type de procédure, Il n’y a que lui qui ne comprend pas qu’il y a un problème. »

raille le substitut du procureur.

Déjà condamné pour détention d’images pédopornographiques

Condamné en 2013 à Versailles pour détention d’images à caractère pédopornographique, le technicien dans les réseaux de télécommunication reconnaît être « sexuellement addict ».

« Il y a un problème psychologique grave chez lui, c’était du harcèlement ! »,

relève l’avocate de la victime Me Helouvry, mentionnant aussi le sentiment de culpabilité de la jeune fille qui voudrait pouvoir revoir son père.

En défense, Me Postollec évoque une « relation de complicité devenue anormale ».

Autorité parentale retirée

Le tribunal a déclaré le père coupable d’agression sexuelle et de corruption de mineur.

Il est condamné à 36 mois de prison qu’il n’effectuera pas s’il respecte un suivi probatoire pendant trois ans : il devra se soigner et indemniser la victime à hauteur de 900 €.

Il a désormais l’interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole auprès de mineurs et est inscrit au Fichier judiciaire des auteurs d’infraction sexuelle.

Le tribunal lui a retiré l’autorité parentale sur sa fille.

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