Palaiseau | Un sexagénaire a agressé sexuellement sa nièce pendant cinq ans

non

Il en profitait pour l’embrasser sur la bouche, caresser ses seins et son sexe
Un homme âgé de 66 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Évry, ce mercredi 13 mars 2024, pour avoir agressé sexuellement sa nièce pendant 5 ans.

C’est sûre d’elle que Stéphanie* s’approche de la barre du tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes, ce mercredi 13 mars 2024.

La tête haute, et sans aucune haine contre son agresseur, elle doit aujourd’hui rétablir la vérité, et surtout ne plus taire les atrocités qu’elle a vécu à partir de l’âge de 6 ans jusqu’à son entrée au collège.

« Si je lui là, c’est pour ma fille. Il y a tellement de personnes qui ne témoignent pas, et ne disent rien. Alors je me dis que mon témoignage aidera d’autres victimes, dont ma famille », explique-t-elle.

« Une relation fusionnelle »

De janvier 1994 à décembre 1999, Stéphanie, âgée dorénavant de 36 ans, a été agressée sexuellement par son oncle, au sein du domicile de ses parents, situé à Palaiseau.

Dans des lettres envoyées au Procureur de la République en avril 2020 et en janvier 2021, la victime explique qu’elle entretenait « une relation fusionnelle » avec son oncle.

Ce dernier venait au moment du coucher lui lire des histoires dans sa chambre.

Il en profitait alors pour l’embrasser sur la bouche, caresser ses seins et son sexe.

Stéphanie explique également dans ses lettres, que lors de vacances au ski dans le Jura, le prévenu lui aurait mis la main dans le pantalon.

Le mis en cause aurait également procéder à des attouchements sur la fillette sur son lieu de travail.

Chauffeur de bus pour l’entreprise Transdev, il aurait une fois agressé sexuellement sa nièce dans son bus avant d’être surpris par l’un de ses collègues.

Le prévenu accusé d’agression sexuelle en 1985

« Il me disait que c’était un secret. Et que si je le disais à ma mère, ça lui ferait du mal, explique Stéphanie. Un jour, ma mère a eu un doute, et je lui ai dit non. J’avais peur de lui faire du mal. Je l’aimais beaucoup, j’avais confiance en lui. »

Lors de leurs investigations, les enquêteurs ont découvert que le mis en cause avait agressé sexuellement une mineure en 1985 alors qu’il était animateur dans une colonie de vacances.

« Vous avez reconnu les faits, mais la procédure a été classée pour cause de prescription, indique la présidente du tribunal. Une autre de vos nièces, a également expliqué que vous lui avez un jour attrapé les seins en lui disant : « Ça pousse ». »

À la barre du tribunal correctionnel d’Évry, le prévenu âgé de 66 ans, répond timidement aux questions.

« Je reconnais avoir eu des rapports qui n’étaient pas normaux avec ma nièce. Mais je ne lui ai jamais touché le sexe. Je ne lui ai jamais dit que c’était un secret. »

5 ans d’emprisonnement

Le prévenu explique également que s’il a mis fin aux attouchements dès l’entrée au collège de sa nièce, « c’est par peur d’aller plus loin et de franchir certaines frontières ».

« Quelles frontières ? », questionne la présidente du tribunal. « Pénétration, ou gestes encore plus obscènes », répond le mis en cause.

« C’est regrettable d’aboutir à un embryon de reconnaissance aujourd’hui. Vous ne pensez pas à ce qu’elle a ressenti et subi pendant des années. Vous la faites passer pour une menteuse » , se désole la procureure de la République qui requiert une peine de 5 ans d’emprisonnement, dont 3 ans assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans.

« Il a conscience du mal qu’il a commis, et il essaye avec les moyens qu’il a de réparer ce mal. Il reconnaît les faits devant sa nièce lorsqu’elle vient le voir quand elle a 17 ou 18 ans pour avoir des réponses », plaide l’avocat du prévenu, Me Martin.

Le prévenu écope finalement de 5 ans de prison, dont trois ans assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans.

Il devra payer la somme de 8 000 euros à la victime pour préjudice moral.

Il est aussi inscrit au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

*Le prénom a été modifié.

Source(s):