Castres | Un retraité condamné à 10 ans de réclusion criminelle

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Un viol et trois agressions sexuelles
En détention provisoire depuis le 14 mai 2021, le Castrais, atteint d’une leucémie depuis 2010, s’est présenté dans le box des accusés le 6 mars 2024, jugé par la cour criminelle d’Albi pour des faits de viol et d’agressions sexuelles sur deux fillettes, entre 2015 et 2021.

L’affaire éclate le 11 mai 2021 quand les policiers du commissariat de Castres sont informés par un médecin des urgences du passage d’une enfant de 12 ans, qui dit avoir été victime d’un viol par Christian Icher, un membre de la famille de son beau-père.

La veille, elle se serait confiée à sa mère, après l’avoir vu devant son collège.

Comme un électrochoc pour l’adolescente, qui a décidé de parler.

Entendue à quatre reprises et par trois enquêteurs différents, la petite Castraise relatera quatre faits.

Le plus grave : un viol dans une chambre à l’étage au domicile de l’accusé.

Et trois agressions sexuelles : dans les toilettes d’une grande enseigne en zone commerciale, dans la voiture sur le parking d’un supermarché, et dans le salon de la maison de ses parents, où l’agresseur aurait pris soin de débrancher la caméra de vidéo-protection.

Elle aurait donc été déflorée par l’individu alors âgé de 75 ans.

L’examen médico-légal exercé par le médecin le 11 mai 2021 avait confirmé l’hymen défloré, avec une cicatrisation pouvant confirmer des faits anciens de plusieurs mois.

Olivier Boonstoppel défendra cette petite et sa maman.

« J’attends de ce procès, et c’est souvent le cas dans ces matières difficiles où l’on voit des enfants et adolescents qui perdent leur innocence au travers de comportements inacceptables et irréparables, qu’il apporte à cette jeune fille un minimum de réconfort et qu’elle trouve sa place comme victime. De son côté, la maman attend qu’il soit puni à la hauteur de ce qu’il a fait », confie l’avocat castrais.

Autre témoignage à charge, celui de la cousine de l’enfant, qui au cours de l’enquête s’est souvenu avoir été touchée au-dessus de son maillot de bain pendant plusieurs secondes par la main de Christian Icher, durant des vacances d’été à Castres, près d’une piscine.

Dans les deux cas, les experts psychologues ont jugé crédibles les propos des fillettes.

Entendu à plusieurs reprises sur ces faits reprochés, le mis en examen a varié ses déclarations : d’abord en niant fermement, avant d’avouer deux agressions dont l’une où il aurait déclaré avoir cédé aux avances de la première fillette, à l’étage de la chambre.

Son avocate, la Toulousaine Maitre Marie-Hélène Pibouleau, annonce plaider l’acquittement de son client, convaincue de son innocence et de la fragilité des témoignages des enfants.

Elle précise : « Je ne crois pas absolument pas aux accusations portées à l’encontre de Christian Icher. Une petite se plaint d’atteinte sexuelle, on ne sait ni où, ni quand, ni quoi.

Pour la deuxième, il y a autant d’invraisemblances que d’incohérences dans ses déclarations, a tel point que l’enquêtrice qui l’a entendue n’a eu de cesse de lui faire remarquer que tout cela ne tenait pas debout. C’est la première fois que je vois une enquêtrice douter ouvertement à ce point.

Ces cousines ne disent pas la vérité. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Christian Icher n’a pas le moindre antécédent judiciaire. Dans sa famille, personne n’y croit, tout le monde en a dit que du bien. »

Au cours du procès à Albi, Christian Icher, assisté par Maitre Marie-Hélène Pibouleau, n’a reconnu que des attouchements, niant les faits les plus graves.

La première victime était présente à l’audience.

Elle et sa mère, assistées par Maitre Olivier Boonstoppel, se sont constituées parties civiles, tout comme son père qui était assisté par Maitre Fabienne Bex.

Au deuxième jour d’un procès qui s’est tenu à huis clos, la cour criminelle du Tarn a rendu son verdict.

Ce retraité castrais âgé de 80 ans a été reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur mineur.

Il est condamné à 10 ans de réclusion criminelle, une peine conforme aux réquisitions de l’avocat général, Claire-Marie De Agostini.

Il a également interdiction de mener toute activité en lien avec des mineurs pendant une période de 10 ans.

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