Orléans | Procès du prêtre Pierre de Castelet, il reconnaît des agressions sexuelles sur mineurs

Le procès du père Pierre de Castelet est en cours, ce mardi 30 octobre, au tribunal correctionnel d’Orléans. L’ancien évêque de la ville, André Fort, au courant des actes du prêtre, est lui aussi jugé pour s’être tu mais est finalement absent à l’audience.

Le 30 octobre au tribunal d’Orléans, le père Pierre Coye de Castelet. © Gaujard Christelle

La salle d’audience du tribunal correctionnel d’Orléans est comble, alors que se tient le procès du père Pierre de Castelet.

L’ancien prêtre de Lorris, aujourd’hui âgé de 69 ans, est accusé d’agressions sexuelles sur une dizaine de garçons âgés de 11 à 13 ans.

Des faits qui remonteraient au mois de juillet 1993.

L’ancien évêque d’Orléans, André Fort, qui avait été mis au courant des actes du prêtre et qui avait choisi de ne pas dénoncer ces faits, n’est pas présent à l’audience.

À la barre, interrogé par la présidente, Pierre de Castelet reconnaît les faits.

“À chaque camp, dit-il, je complétais les fiches médicales.

Quand il manquait des infos, je faisais venir les jeunes.

J’ai fait ces manœuvres pour me rapprocher d’eux.”

Le prêtre reconnaît avoir profité de ces “visites médicales” pour pratiquer des attouchements sur les jeunes du camp.

“J’étais déprimé, en attente d’affection”, se justifie-t-il.

“Est-ce que c’était prémédité ?”, lui demande alors la présidente.

“Non”, répond-il, “en voyant ces jeunes, j’ai eu le désir de me rapprocher d’eux.

Je ne pensais pas que c’était mal.

Je ne pensais pas faire du mal à des enfants”.

Pierre de Castelet poursuit.

Il évoque des “faits isolés”, un “dérapage” limité à l’année 1993.

Toujours selon l’ancien prêtre de Lorris, l’évêque d’Orléans de l’époque, Mgr Picandet, a immédiatement été mis au courant de ces agressions.

Et après lui, Mgr Daucourt et Mgr Fort, ses successeurs, ont, eux aussi eu connaissance des faits.

Peu avant 14 heures ce mardi, l’ancien évêque d’Orléans Mgr Fort ne s’est pas présenté à l’audience.

“Sa situation de santé s’est dégradée suite à une récente intervention chirurgicale, sa présence était prévue”, justifie son avocat.

De son côté, Maître Frety, pour les parties civiles, dénonce “l’incapacité à assumer les faits” de Mgr André Fort.

Nicolas Bessone, procureur de la République d’Orléans, traduit cette absence comme de la “lâcheté”.

“On ne saura jamais si c’est une maladie de circonstance.

J’ai longuement hésité à envoyer un médecin légiste (pour faire constater l’état de santé de Mgr Fort, ndlr.).

Ce que je faisais avec les mafieux corses ou les truands marseillais, j’ai hésité à le faire avec un évêque”, cingle l’ancien procureur de Bastia.

Source : La République du Centre

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