Montauban | 4 ans ferme pour Thomy Ginestet, pédocriminel multi-récidiviste de 28 ans

Extrait de sa cellule où il est incarcéré depuis septembre pour trois affaires sexuelles commises à Montauban entre le 30 juillet et le 2 septembre dernier sur trois jeunes mineures, Thomy Ginestet, 28 ans, aura tout fait pour tenter de faire croire à une prise de conscience et un changement de cap personnel.

Le seul problème comme allait brillamment le rappeler Me Isabelle Rossi :

«Il nous disait la même chose, en 2012, alors qu’il était jugé dans une affaire de viol sur mineure devant le tribunal des enfants».

La description du profil psychologique du Montalbanais déjà condamné à neuf reprises dont cinq pour des affaires sexuelles sur des mineures de moins de quinze ans, faisait froid dans le dos.

«Le premier viol pour lequel il a été condamné, il avait onze ans», indiquait le ministère public qui qualifiait le prévenu « d’être un prédateur sexuel depuis dix-sept ans ».

Le rapport de l’expert n’allait pas rassurer les parents des quatre jeunes victimes.

«État dangereux, fonctionnement pervers et trouble paraphilique»

Revenant sur les faits, le président Philippe Colson montrait leur caractère graduel alors même que le prévenu était sorti seulement de détention trois mois plus tôt.

« Il y a d’abord eu une première exhibition lors d’une soirée d’anniversaire chez des amis à vous.

Vous vous êtes assis sur un canapé avec deux enfants dont une fillette de six ans, au moment où leurs parents étaient absents.

Là, vous sortez votre sexe pour vous masturber devant elles.

Un mois plus tard, vous appelez une autre fillette de 5 ans qui joue dans le jardin clôturé de ses parents.

À 3 mètres d’elle, vous baissez votre pantalon.

Enfin, trois jours plus tard, dans l’enseigne Cultura vous passez la main sous la jupe d’une enfant de 9 ans pour lui toucher le sexe»

Des faits particulièrement traumatisants pour les quatre parties civiles que soutenaient Mes Rossi et Luc Fiorina.

«Il agit comme un rapace», plaidait l’ancien bâtonnier.

«Il a fallu seulement quelques minutes d’inattention à cette mère pour que celui-ci en profite dans ce magasin.

Que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu d’adultes à ce moment-là?», s’interrogeait légitimement Me Rossi.

«Quand je suis dépressif, j’ai des pulsions vis-à-vis des petites filles», expliquait le prévenu qui parlait longuement de ses états d’âme et de sa difficulté à trancher entre une séance de piscine avec sa petite amie du moment et une séance chez le psy pour lutter contre ses pulsions pédophiles.

« Vous connaissez la différence entre les deux ?, lui lâchait le vice-procureur.

C’est que chez le psy il n’y a pas d’enfants ! »

Avec éloquence et sensibilité, Pierre Vignolles démontait ainsi l’habile mécanique de défense du prévenu.

«Il a fait un faux mea culpa.

Il est dangereux, je ne crois pas qu’il recommencera, j’en suis sûr»

Tonnait le magistrat qui requérait 8 ans ferme.

Revenant sur le parcours chaotique de son client, Me Amarande-Julie Guyot cherchait sa part d’humanité.

Après un long délibéré, le tribunal condamnait le Montalbanais à 4 ans ferme et 10 ans de suivi socio-judiciare, le maximum prévu par la loi.

Max Lagarrigue

Source : La Dépêche

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