Marmande | Accusé d’atteinte sexuelle sur un mineur tétraplégique et mis hors de cause

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Le fils de la famille a poussé des cris qui ont alerté ses parents
un sexagénaire soupçonné d’avoir abusé, par voie de masturbation, d’un majeur de 17 ans, tétraplégique et épileptique à la suite d’un accident de la circulation en 2018. Il était l’aide soignant du jeune homme, recruté par les parents.

Le sexagénaire a réaffirmé lors de son procès qu’il n’avait pas franchi la ligne blanche.

Dans la moiteur lourde d’une salle d’audience privée de climatisation, quatre heures ont été nécessaires pour ouvrir et fermer un dossier d’atteintes sexuelles ancré pour la période entre février 2022 et juin 2023, à Marmande.

À la barre, un sexagénaire soupçonné d’avoir abusé, par voie de masturbation, d’un majeur de 17 ans, tétraplégique et épileptique à la suite d’un accident de la circulation en 2018. Il était l’aide soignant du jeune homme, recruté par les parents.

Des cris plus stridents

Le 30 juin dernier, son père porte plainte chez les gendarmes. Le sexagénaire est placé en garde à vue.

Dans les derniers jours de ce premier mois de l’été, le fils de la famille a poussé des cris.

«L’amplitude, la tonalité, la puissance étaient différentes» raconte le père.

Son fils est coutumier de ces réactions quand son corps meurtri est touché mais elles n’atteignent pas le paroxysme du jour en question, dit-il encore. Or, à ce moment-là de la matinée, l’aide soignant lui porte des soins, y compris intimes.

«J’ai tout fait comme je devais le faire» assure-t-il devant les magistrats de la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire.

Il nie avoir franchi la ligne blanche, réaffirme que ses gestes correspondaient à ce qui lui a été enseigné lors de sa formation initiale. Il était agriculteur au départ, a quitté la terre pour l’aide à domicile.

Réponses sur un tableau

La question était au fil de l’audience de mesurer la capacité cognitive du jeune homme à répondre aux questions des gendarmes. Il est handicapé depuis ses 12 ans, et pour se faire une idée plus précise, les juges ont diffusé une vidéo de l’audition du mineur. Aux questions des enquêteurs, il répond par l’écrit sur un tableau.

Son bras est soutenu, sa main est guidée :

«Mais c’est bien lui qui écrit» affirme son père.

Me Chambolle l’avocat des parents parties civiles cite les expertises allant dans le même sens, confirmant qu’il existe bien une communication possible avec le mineur et que ce qu’il a écrit est frappé du sceau de la vérité.

Prison avec sursis requise

«Il (la victime) a dit qu’il ne voulait plus qu’il le touche.»

La vice-procureure est convaincue de la responsabilité de l’adulte.

«Des éléments médico-légaux attestent que les déclarations du mis en cause ne sont pas fondées(…) Quel serait l’intérêt des parents et de leur fils de mentir ? »

La famille ne demande aucun dommage et intérêt, le ministère public requiert 18 mois de prison avec sursis :

«Mais il n’est pas concevable qu’il puisse continuer à travailler avec des personnes vulnérables.»

Toutefois, faute «d’éléments intentionnels», le sexagénaire, défendu par Me Grolleau, est mis hors de cause et relaxé.

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