Livarot | Jugée pour corruption de mineurs, une mère de 46 ans prend 12 mois ferme en appel

Une mère de famille de Livarot (Calvados) a été condamnée par le tribunal de Lisieux pour corruption de mineurs. Elle montrait des films pornographiques à ses enfants.

Le tribunal de Lisieux (Calvados). ©Le Pays d’Auge

Lors de l’audience du 19 juin 2018, les époux livarotais avaient été condamnés à 1 an de prison ferme pour corruption de mineurs. La mère de famille âgée de 46 ans, qui avait fait opposition au jugement, a comparu à nouveau au tribunal de Lisieux (Calvados) mardi 13 novembre 2018. 

Retour en arrière.

En 2007, la mère étant malade et le père occupé, leurs trois enfants âgés de 9, 7 et 6 ans sont placés en famille d’accueil.

L’affaire éclate suite à une plainte déposée par le Conseil départemental, informé du comportement déviant d’un des garçons.

Le jeune simule la sodomie avec une cuiller en bois, s’exhibe et pratique l’onanisme au vu de ses camarades.

Les enfants du couple sont alors entendus par les enquêteurs.

Selon l’aîné et son jeune frère, il arrivait à leurs parents de se masturber en face d’eux et même de les masturber eux-mêmes, père ou mère indifféremment.

Les enfants du couple ont également assisté aux ébats amoureux de leurs parents.

« On comprend qu’un couple peut être surpris, mais dans ce cas-là, habituellement, il s’arrête aussitôt », lance le procureur.

Tous ces griefs n’ayant pu être totalement prouvés faute de témoins, la mère de famille comparait « uniquement » pour corruption de mineurs.

L’ensemble des faits, avérés ou non, se sont déroulés sur fond d’alcool et de violences, selon les aveux de la prévenue et ceux qu’avait fait son mari lors de l’audience du mois de juin.

Si les faits d’attouchements ne sont pas retenus contre la quadragénaire, cette dernière est soupçonnée d’avoir visionné « en famille » des cassettes pornographiques.

Elle consent :

« Il y avait deux ou trois films qui traînaient à la maison »

Selon elle, seul son mari devait « peut-être » les regarder.

Les témoins – visiteurs sociaux et même la grand-mère des enfants – évoquent quant à eux une quantité impressionnante de cassettes, notamment dans les chambres des enfants dont chacun possédait un poste de télévision équipé d’un magnétoscope.

Pour le procureur, des atteintes sexuelles pratiquées par les parents entraînent des conséquences psychologiques lourdes pour la sexualité, qui habituellement s’apprend « étape par étape et pas dans le désordre des choses ».

L’avocat de la mise en cause évoque l’enfance malheureuse de sa cliente, violée par son père à l’âge de 14 ans, avant de s’interroger sur le fait que, faute de preuves pour les agressions sexuelles, on ait gardé le délit de corruption.

Maître Naviaux plaide la relaxe:

« Je ne vois pas plus de solidité dans les faits poursuivis que dans les faits qui n’ont pas été retenus ».

Le tribunal a confirmé son jugement du 19 juin 2018.

La mère de famille a été condamnée à 12 mois de prison ferme.

Elle devra payer 3 000 € à chacun de ses deux enfants au titre de dommages et intérêts.

Source : Actu

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