La Roche-sur-Yon | 30 mois de sursis pour 10 ans d’agressions sexuelles

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En 2016, une pénétration digitale lui aurait été imposée
Lundi 11 mars, un homme de 52 ans était jugé par le tribunal de La Roche-sur-Yon pour voyeurisme et attouchements sur sa belle-fille pendant une dizaine d’années.

Dix ans d’horreur et une vie détruite.

Un homme de 52 ans était entendu à la barre du tribunal de La Roche-sur-Yon ce lundi 11 mars pour du voyeurisme et des attouchements sexuels sur une jeune femme.

Pas n’importe laquelle. La fille de sa compagne.

Une jeune fille qu’il a connue dès son plus jeune âge.

Il a rencontré sa mère à La Roche-sur-Yon, alors que la victime n’avait que six ans.

« Je la considérais comme ma fille », jure le prévenu à la barre du tribunal.

Ce qui ne l’a pas empêché de s’adonner à des pratiques malsaines durant dix ans, entre 2012 et 2022.

Le déclenchement des pulsions

En 2012, alors que l’adolescente a 14 ans, le prévenu commence à être tiraillé par ses premières pulsions.

Il se souvient de ce qui les a déclenchées:

« Elle est sortie de la douche, elle avait le haut du corps nu et elle m’a demandé de lui mettre de la crème hydratante dans le dos », raconte le prévenu.

« J’ai découvert à ce moment-là qu’elle avait le corps d’une vraie femme », souffle-t-il.

Dès lors, les attouchements deviennent réguliers.

Au départ, il lui impose des caresses à la poitrine, en lui signifiant de ne rien dire à sa mère, qui vit pourtant sous le même toit.

Puis un soir, il passe à l’étape supérieure.

Avec froideur, un semblant de larmes aux yeux, il se souvient:

« On était sur le canapé, devant la télé et j’ai essayé de lui toucher le sexe. »

La victime le repousse et lui dit non.

Puis en 2016, une pénétration digitale lui aurait été imposée.

À cette époque, tout est prétexte aux attouchements. Un massage du dos finit par un frottement de son sexe sur les fesses.

Le corps lâche

Le prévenu est obnubilé par le corps de sa belle-fille.

« Des pensées obsédantes », décrit l’expertise psychiatrique.

Il souhaite à tout prix voir la victime nue. Sous la douche ou dans sa chambre, il tente de l’observer.

Trou de serrure, fenêtres ou utilisation de son téléphone sous la porte pour la filmer, il viole son intimité. Sans aucun répit.

En 2021, la jeune femme fait deux malaises sur son lieu de travail.

Elle est hospitalisée en psychiatrie durant deux semaines.

« Quand on est internée deux semaines à Mazurelle à son jeune âge à cause d’un burn-out total, ça montre que le corps parle à la place des mots », assure l’avocate de la victime.

Une victime courageuse

Lors de l’audience, la jeune femme, atteinte de surdité, a eu le courage de faire face à celui qui a détruit sa vie.

Un geste salué par son avocate et la procureure de la République.

« Je vais vous dire son rêve à ma cliente, ce serait de posséder son petit studio et de travailler dans l’informatique », confie l’avocate de la victime.

Un rêve aujourd’hui difficilement atteignable.

La jeune femme est très réservée et « ne sort pas beaucoup ».

Elle croise encore son beau-père qui passe au domicile pour voir ses enfants.

Son agresseur est inconnu des services. Aucune mention au casier judiciaire. Le père de deux enfants assure n’avoir fait qu’une victime.

« J’avais des pulsions envers elle… alors que mes autres enfants, rien. »

Il confirme à demi-mot l’expertise psychiatrique.

C’était son corps à elle qui l’obsédait, mais il n’a jamais réitéré ces faits avec d’autres personnes.

30 mois avec sursis

L’avocate de la partie civile a tenté de chiffrer « bizarrement », selon ses dires, le préjudice moral de sa cliente.

« J’ai compté deux euros par jour depuis les premiers faits jusqu’à aujourd’hui. »

La somme s’élève à 8 030 €.

La présidente de l’audience l’a déclaré coupable des faits reprochés et l’a condamné à 30 mois de prison avec sursis et une interdiction de paraître au domicile de la victime.

Il écope également d’une obligation de soin et une inscription au Fijais (Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles).

Pour le préjudice moral, il devra verser 5 000 € à la victime.

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