La Réunion | Lahadji Mouridi, le serial-violeur aux 57.000 clichés condamné à 17 ans de réclusion criminelle

C’est un complot, il n’a violé personne, les rapports sexuels étaient consentis, ce sont les filles qui ont enregistré des photos sur son ordinateur et les autres photos proviennent de téléphones et clés USB retrouvés “dans le chemin”.

Lahadji Mouridi

Voilà deux ans que Lahadji M., 36 ans, est en détention provisoire et manifestement, cela ne lui a pas permis de ressentir quelconque compassion envers ses 14 victimes. Outre les accusations lancées aux parties civiles, et ses interruptions lorsque la présidente s’exprime, il menace aussi l’un des enquêteurs en pleine audience de la cour criminelle.

Un comportement devant la cour depuis lundi qui parfait le portrait déjà dressé d’un égocentrique, narcissique, obsessionnel qui n’a aucun égard pour ses victimes.

“S’il est capable de cette agressivité et violence verbale alors qu’il est dans le box avec une escorte, vous imaginez comment les victimes ont dû être intimidées ?”

demande l’avocat général qui rappelle que, lui, n’a pas été interrompu. “Peut-être parce que je suis de la gente masculine”.

Un dossier « inhabituel » selon lui, sur plus de dix ans, avec 14 victimes (entre 7 et 49 ans) de viols (un viol sur majeur, trois sur mineurs), agressions sexuelles, atteinte à l’intimité et vol qui lui vaudraient bien la peine maximale de 20 ans avec une période de sûreté de deux tiers. C’est ce que l’avocat général a requis.

Un “film d’horreur”

Les parties civiles dressent également le portrait d’un malade, violeur, collectionneur.

En effet, comme un “catalogue de trophées”, les 57.000 photos et vidéos sur un disque dur sont “des preuves” des viols, agressions et atteintes de filles et femmes de la famille de sa compagne, mais aussi de parfaites inconnues.

C’est le cas des joueuses d’une équipe de rugby du sud, par exemple, prises en photo dans les vestiaires. Ou encore de la victime qui a osé porter plainte – ouvrant ainsi les portes de cette vaste affaire – violée chez elle à Terre-Sainte.

Comme un personnage sorti d’un “film d’horreur”, au souffle rauque “comme une bête” que l’on entend dans certaines vidéos.

Me Gabriel Odier, avocat de Lahadji M., tente de défaire ce portrait. Il s’agirait d’un homme dont le casier judiciaire est vierge, sans famille à l’âge de 13 ans à La Réunion, sollicité par une femme de 40 ans, à l’enfance volée.

Un homme fragile qui a avoué avoir touché des enfants mais pour la majorité des accusations, fait face à “des déclarations contradictoires et incohérentes” et de “mensonges” de la part des victimes, selon son avocat, ainsi qu’un manque de preuves matérielles et médico-légales. Et ce viol “pas ordinaire” de la femme de Terre-Sainte ; sans savoir ce qui caractérise réellement pour Me Gabriel Odier un “viol ordinaire”.

La partie civile l’avait d’ailleurs mentionné :

“Une victime de viol ne va pas nécessairement se débattre, hurler, tenter de s’échapper en courant ou pleurer tous les jours, comme on le voit à la télé. Ce n’est pas la réalité dans ces dossiers”. 

Et de poursuivre :

“Un viol c’est aussi la plainte, l’expertise gynécologique, psychologique, l’exposition de sa vie privée”,  

devant les jeunes femmes en larmes.

Ce jeudi après-midi, le serial violeur a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle pour les chefs de viol, viol sur mineur, agressions sexuelles, agressions sexuelles d’une personne ayant autorité, agression sexuelles sur mineur, atteinte à l’intimité et la vie privée.

Une condamnation assortie d’une Interdiction d’entrer en contact ou paraître au domicile des victimes et d’une Obligation de soins sur une période de 10 ans. Enfin, la cour a complété son verdict d’une interdiction d’exercer auprès de mineurs.

Source : zinfos974.com

Lahadji M., beau garçon, footballeur, âgé de 36 ans, semble avoir bien caché son jeu pendant toutes ces années.

Depuis hier, il est jugé devant la cour criminelle pour viol, agressions sexuelles et prise de photos et vidéos sur des femmes, adolescentes et enfants ; la plus jeune ayant 9 ans.

En tout, une douzaine de personnes se sont constituées partie civile dans l’affaire. Parmi elles, les filles et nièces de son ex-compagne. D’autres, des joueuses d’une équipe de rugby.

L’enquête débute un soir de novembre 2016 lorsqu’une femme en pyjama fait irruption en pleine nuit dans le commissariat de Saint-Pierre. Elle raconte que l’homme qui l’aurait violée un mois auparavant chez elle était revenu la voir. Une voisine l’a également aperçu cette fois-ci, permettant son identification.

C’est à la suite de cela, du courage d’une femme, que tout s’enchaîne et les autres osent enfin parler. Les forces de l’ordre tentent de l’interpeller ; la chasse prendra cinq mois. Lorsqu’il est arrêté, il est en possession de plusieurs couteaux et un disque dur contenant 57.000 clichés et vidéos de jeunes femmes et adolescentes.

Elles sont le plus souvent nues, en petite tenue, sous la douche, dans leur sommeil… Des images prises à leur insu. Le tout classé de façon presque professionnelle.

“S’agirait-il d’un commerce ou d’un échange de photos ? Comment expliquer une telle consommation ?” 

demande l’un des avocats des parties civiles, le bâtonnier Georges-André Hoarau.

Mais Lahadji M., malgré les nombreuses accusations, ses sept téléphones et 14 enfants de femmes différentes, crie au complot. Un complot instigué par un policier avant que toutes ces femmes et filles ne se mettent à mentir.

Il nie les viols et c’est même elles qui auraient mis les photos sur son ordinateur. D’autres clichés proviendraient de clés USB trouvées dans la rue.

Des versions qui font réagir tout le monde, les parties civiles aussi bien que les magistrats sourient, frustrés. Il vaut mieux en rire parfois. Mais les larmes reprennent rapidement le dessus, et le groupe de victimes se console tant bien que mal.

Le procès se poursuit jusqu’à jeudi. Lahadji M. sera alors fixé sur son sort.

Source : zinfos974.com

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