Amiens | Pédophile oui, mais acquitté de viols sur mineur

Un Samarien de 38 ans a écopé vendredi 24 juin de cinq ans de prison parce qu’il détenait 200 000 photos pédopornographiques. Au premier abord, on aurait pu croire que c’était du pain bénit pour l’accusation.
Car tout semblait accabler cet homme de 38 ans dans la procédure.

Les faits : une fillette, qui avait entre 5 et 6 ans à l’époque des faits, l’accusait de viols et d’agression sexuelle, entre 2011 et 2013, dans un village situé à l’ouest d’Amiens.

Les indices : environ 200 000 fichiers d’images pédopornographiques, encore en place ou effacés, sont découverts sur l’ordinateur et les disques durs du suspect, lors de la perquisition effectuée par les gendarmes. Les antécédents du trentenaire pouvaient aussi peser lourd devant la cour d’assises : il a été condamné en avril 2001 par la cour d’assises des mineurs de la Somme à 3 ans de prison dont deux avec sursis pour avoir violé son petit frère et sa petite sœur.

Il vit avec le père de la fillette

Sa vie sexuelle actuelle : il a des relations sexuelles avec le père de la petite plaignante chez qui il vit.

Ce qu’il dit : sous curatelle renforcée, il reconnaît qu’il est pédophile. Il dit être attiré par les petites filles âgées de 7 à 8 ans. Pour autant, il nie avoir agressé la fillette.

Jugé de mercredi 22 à vendredi 24 juin devant la cour d’assises de la Somme, l’accusé est resté sur sa position. Au cours de l’instruction, il avait indiqué qu’il était attiré par l’enfant, mais qu’il essayait de ne jamais être en contact avec elle. Pour lui, toute l’affaire ne peut être qu’un coup monté par la mère de la fillette.

L’omniprésence de cette dernière aura fini par semer le doute chez les jurés.

«  Que ce soit devant le juge d’instruction ou à l’audience, les déclarations de la petite plaignante n’ont jamais été précises. Elles ne permettaient pas d’entrer en voie de condamnation  », rapporte l’avocat de l’accusé, Me Ghislain Fay, qui a plaidé l’acquittement.

Car la fillette, assistée de Me Amélie Dathy, a peiné à expliquer ce qu’elle aurait subi. C’est de la tête qu’elle acquiesçait aux questions qu’on lui posait lors de l’enquête. Pour la défense, il était tout à fait possible alors d’orienter l’accusation. Les jurés ont estimé que le doute devait profiter à l’accusé.

Celui qui est en détention depuis juin 2014 a cependant été condamné à 5 ans de prison, pour la détention des photos pédopornographiques. Il a rejoint la maison d’arrêt.

Source : http://www.courrier-picard.fr/

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