Passy | Le Professeur de Technologie du Collège de Varens condamné à 6 mois de prison avec sursis pour des atteintes sexuelles sur plusieurs de ses élèves

Un ancien professeur du collège condamné pour son comportement inapproprié

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Le collège de Varens à Passy

Un ancien professeur du collège de Varens a été condamné ce jeudi 20 juin à 6 mois de prison avec sursis pour des faits d’atteintes sexuelles commis sur ses élèves de sixième.

Un ancien professeur de technologie du collège de Varens à Passy a été condamné à 6 mois de prison avec sursis assorti d’une obligation de soins et à une interdiction d’exercer des fonctions auprès des mineurs ce jeudi 20 juin par le tribunal de Bonneville.

Cette condamnation fait suite à des faits qualifiés d’atteintes sexuelles dénoncés par des élèves de sixième en octobre 2017.

Le 10 octobre 2017, quatre jeunes filles de sixième du collège de Varens à Passy se présentent au bureau de la direction du collège pour dénoncer le comportement jugé inapproprié de leur professeur de technologie arrivé en septembre dans l’établissement. Dans le même temps, deux autres jeunes filles font une démarche comparable auprès de leur professeur principal.

Ces élèves décrivent une même ambiance dans les cours de ce professeur arrivé dans l’établissement en début d’année. Ces élèves de sixième décrivent un professeur

« au comportement bizarre. »

Dès le deuxième cours, les adolescentes s’aperçoivent de l’attention particulière de leur professeur et décrivent un enseignant qui les entoure de ces bras pour leur donner des explications, la main posée sur celle de l’élève pour diriger la souris d’ordinateur, des regards insistants en direction de la poitrine ou du sexe des jeunes filles mais aussi d’un comportement complètement différent vis-à-vis des garçons.

Ces derniers ont droit à moins d’attention au point qu’ils se sentent « dévalorisés » voire « humiliés » par les remarques acides de leur professeur les concernant.

Reçu par sa direction, le professeur âgé d’une cinquantaine d’années, ne reconnaît pas les faits. Pour lui, les jeunes filles « fantasment » et sont « travaillées par leurs hormones ». Deux faits ont particulièrement attiré l’attention du tribunal : le professeur aurait ainsi profité des circonstances pour glisser durant quelques minutes sa main sous les fesses d’une élève assise sur son tabouret ; il aurait également caressé la poitrine d’une autre élève avec un stylo. Deux éléments confirmés par les témoignages d’autres élèves.

Le jour même, le professeur était mis à pied.

Un parcours qui pose question

Reste que tout au long de la procédure, le professeur nie les faits. Il explique être d’une nature « tactile » et d’expliquer lors de son audition que

« la porte était ouverte et que les élèves auraient quitté la salle s’il avait eu un tel comportement. Il y aurait eu des plaintes. »

Et la présidente Anne-Sophie Vilquin de faire remarquer que justement

« les élèves se sont plaintes à leur proviseur. »

D’autant que ce n’était pas la première fois que l’enseignant était soupçonné de faits comparables. Lui-même a reconnu qu’il avait

« déjà reçu des remarques du même genre »

par le passé. L’homme a exercé à Megève, à la Balme-de-Sillingy et à Bonneville. Si son dossier professionnel ne mentionne aucune sanction, le tribunal a relevé qu’à chaque fois la question de l’attitude du professeur s’était posée. Et de citer la lettre qu’un principal lui a adressée en juin 2016. Un courrier dans lequel il est encouragé à

« adopter une attitude responsable et d’éviter toute attitude trop tactile. »

Ses collègues interrogés ont évoqué que son cas relevait de « la patate chaude » dont aucun établissement ne voulait et que l’on se repassait.

Les expertises psychologiques réalisées sur les élèves ont confirmé l’existence d’un traumatisme, d’une perte de confiance envers elle-même et envers les hommes. Bref, pour les experts, les collégiennes ne sont pas des affabulatrices.

Les experts ont estimé que le professeur faisait preuve

« d’une grande immaturité »

et

« d’un comportement subordinateur »,

le tout rendant l’enseignant

« capable de subvertir une situation. »

Le procureur Blandine Martin s’est appuyé notamment sur cette expertise pour dénoncer la défense de l’accusé qui

« fait reposer la responsabilité sur ses élèves. »

Et d’insister :

« Monsieur nous dit que les élèves pouvaient quitter la pièce car la porte était ouverte… Nous savons très bien, et lui-même le sait, que ce n’est pas vrai. Il tirait parti de son autorité d’enseignant pour créer une situation de piège. Il utilisait des stratagèmes pour se rapprocher de ses élèves. Cet argument est à balayer d’un revers de main. »

Pour le procureur, les témoignages des victimes sont

« parfaitement crédibles. »

A noter que l’accusé ne s’est pas présenté au tribunal le jour du jugement ; par ailleurs, le tribunal a reconnu ne pas avoir d’informations sur ce qu’était devenu l’accusé depuis la conclusion de l’enquête.

Source : lemessager

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