Jouy-aux-Arches | Un pédocriminel mosellan dénoncé par Twitter

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Condamné en 2018 pour échange d’images pédopornographiques, il récidive
L’homme est décrit comme capable de passer par des réseaux pour créer le sien, contacter d’autres pédophiles et échanger des fichiers en passant par des messageries cryptées !

Déjà condamné à Metz en 2018, un trentenaire de Jouy-aux-Arches a multiplié les précautions pour créer un système d’échange d’images pédopornographiques. Malgré ses efforts pour passer sous les radars, il n’a pu éviter le filtre du réseau californien Twitter qui a dénoncé son activité.

David Manicone a pu brouiller les pistes pendant plus d’un an, avant que Twitter ne repère son activité et ne la dénonce aux autorités américaines.

Les pieds parfaitement alignés et les jambes serrées, David Manicone revient en comparution immédiate devant la présidente Miceli qui l’a jugé pour les mêmes infractions en 2018 : acquisition, détention et diffusion d’images pédopornographiques.

Le trentenaire de Jouy-aux-Arches qui pensait avoir tiré les leçons de son précédent passage à la barre avoue avoir succombé à nouveau à son intérêt pour ce type de documents.

Julien Berger au ministère public, qui ne croit pas à une simple rechute, dessine :

« On n’a pas affaire à un pédophile bas de gamme ».

Le parquetier l’appréhende plutôt comme un expert, un homme capable de passer par des réseaux pour créer le sien, contacter d’autres pédophiles et échanger des fichiers en passant par des messageries cryptées.

David Manicone a pu brouiller les pistes pendant plus d’un an, entre le 23 février 2020 et le 31 mai 2021, avant que Twitter ne repère son activité et ne la dénonce aux autorités américaines. Elles-mêmes répercutent le cas de ce Francais à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) qui parvient à l’identifier et à le ramener à la case justice. Celle par laquelle il a déjà pris 18 mois avec sursis et 8 ans de suivi sociojudiciaire, dont la durée exceptionnellement longue soulignait l’inquiétude du tribunal.

David Manicone a bien souscrit à son suivi psychologique, mais, il le reconnaît lui-même, aucun mot n’est venu devant le thérapeute lorsqu’il a fallu aborder cette sexualité déviante. Seulement cette fois, le parquet n’en accepte plus les excès et réclame 10 mois ferme, la révocation intégrale du premier sursis et un mandat de dépôt.

Me Anne Muller a vite fait le compte des 28 mois planant au-dessus de son client. L’avocate ne peut que s’appuyer sur la personnalité de David et va passer par le chas d’une aiguille pour tenter d’alléger l’addition.

Elle tire le fil du récit « d’un petit garçon de 9 ans laissé entre les mains de Marcel, un sexagénaire dont il a été l’objet sexuel jusqu’à ses 13 ans ».

La défense n’excuse rien, mais offre de comprendre le cheminement de ce prévenu dont l’agresseur n’a jamais été condamné avant de décéder, « qui n’a jamais intégré l’interdit », et qui la déconcerte.

Son client lui a expliqué que « regarder des vidéos est le miroir de son enfance », de son histoire avec ce type six fois plus âgé que lui dont il a été amoureux alors qu’il l’a violé pendant quatre ans.

La trajectoire est encore plus déroutante quand Me Muller révèle qu’à l’exception de cette période, son client « n’a jamais eu de relations physiques, pas même avec l’homme qui partage ses jours ».

La juridiction écoute. Attentivement. Au retour de son délibéré, elle prononce un total de 18 mois ferme et l’incarcération de David Manicone.

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