Issoudun | Un père tarifait ses rapports avec sa fille mineure

Un habitant du canton d’Issoudun comparaissait, vendredi, prévenu d’agressions sexuelles et de comportements déviants sur sa fille mineure

illustration. AFP

L’affaire présentée à la barre, vendredi, est sans doute à classer parmi les plus sordides de ces dernières années dans l’Indre. Les éléments : un père de famille reconnaît à mi-mots des pratiques incestueuses sur sa fille, de 13 ans à 16 ans.

« Tout a éclaté au grand jour lorsque la jeune victime a déposé plainte », explique le président, Philippe Vignon. Une démarche qui allait mettre en route la lourde machine judiciaire et la constitution d’un dossier qui allait frôler les assises.

« Votre fille a notamment dit aux enquêteurs que vous lui aviez demandé qu’elle vous lèche le sexe. “ C’est moins grave qu’une fellation ”, avez-vous répondu aux mêmes enquêteurs. »

L’homme qui est à la barre baisse la tête et tente d’expliquer. « J’étais parfois alcoolisé. »

Une perquisition était faite au domicile du prévenu et « plus de trois cents fichiers à caractère pornographique ont été retrouvés sur votre ordinateur, ainsi que des milliers de connexions internet pédopornographiques ou zoophiles. »

Mais ce n’est pas tout :

« Vous demandiez à votre fille de poser nue, les jambes écartées, afin de faire des photos. Ou de vous uriner dessus, alors que vous étiez allongé dans la baignoire ».
Des actes répétés chaque semaine et « parfois même tarifés », s’étonne le président.

Un feuillet retrouvé au domicile du père pouvant le laisser imaginer. Sordide.

La vulnérabilité d’une jeune fille Pour Me Alexia Augereau, conseil de la jeune victime, aujourd’hui, âgée de 32 ans, absente de l’audience, « il est insupportable d’entendre un père qui banalise ces faits. Sa fille, qui a aujourd’hui deux enfants, demeure dans une douleur immense et ressent toujours autant de rage et de haine. Elle lui disait qu’elle ne voulait pas. Il lui proposait alors de l’argent ou des cigarettes pour arriver à ses fins. »

Une vie brisée : « Je suis incapable de vivre heureuse », a-t-elle écrit à son avocate. Surtout que dans cette sordide mouvance, « elle pense chaque jour à son frère qui s’est donné la mort. Un geste désespéré vis-à-vis duquel elle n’a aucune responsabilité. »

Pour le ministère public, représenté par Lionel Josserand, vice-procureur, « l’homme qui est jugé, aujourd’hui, a profité de la vulnérabilité de sa fille. Elle avait confiance en lui et il l’a associée à ses déviances sexuelles. Je demande cinq ans d’emprisonnement dont une année avec sursis. Et surtout, une obligation de soins. »

Sur le banc de la défense, Me Émilie Coutant a reconnu le côté abject des faits. « Mon client en a totalement conscience. Il est là, aujourd’hui, pour assumer ses actes. » L’avocate allait ensuite établir des liens entre ces faits gravissimes et l’enfance de son client.

« Il était le souffre-douleur de son père qui sans arrêt l’humiliait ; lui recouvrait la tête avec des vêtements dans lesquelles il avait involontairement uriné », le menaçait de le couper en deux avec un hachoir… Une enfance de souffrance qui allait le faire plonger dans l’alcool, puis dans cette sexualité interdite conduisant à ces actes incestueux.

A l’issue de ces débats, ce pédocriminel a été condamné à quatre ans d’emprisonnement.

Il devra verser 12.000 € de dommages et intérêts à sa victime ; répondre à un suivi sociojudiciaire de sept ans et son nom sera mentionné au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : lanouvellerepublique.fr

 

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