Paris | Benjamin Lemaire, l’ex-community manager de stars jugé pour corruption de mineurs

Benjamin Lemaire, qui gérait la notoriété de célébrités sur les réseaux sociaux, comparait ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Après quatre ans d’enquête, Benjamin Lemaire sera jugé ce lundi à Paris. DR

Il s’était fait un nom dans l’univers des « youtubers », en créant l’une des premières agences pour gérer la carrière de ces nouvelles stars des ados, dont les vidéos font des millions de vues sur la toile.

En sa qualité de « community manager », Benjamin Lemaire s’occupait également de gérer la notoriété sur les réseaux sociaux de stars comme Sophie Marceau ou Joey Starr.

Mais, derrière cette façade de réussite professionnelle, dans l’intimité, cet homme aujourd’hui âgé de 33 ans se montrait incapable de freiner ses désirs pour les (très) jeunes adolescents.

Après quatre ans d’enquête, Benjamin Lemaire sera jugé ce lundi à Paris pour corruption de mineurs, atteinte sexuelle sur mineurs, détention et diffusion d’images pédopornographiques. Le prévenu reconnaît les faits mais assure ne pas s’être servi de sa notoriété sur les réseaux sociaux pour assouvir ses fantasmes. Il avait déjà été condamné à 10 mois de prison avec sursis en 2011 à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour détention d’images pédopornographiques.

La première alerte est donnée en décembre 2013 lorsqu’un père, après avoir confisqué l’iPod de son fils de 13 ans, découvre des conversations d’ordre sexuel et porte plainte. En exploitant l’appareil, les policiers constatent que Benjamin Lemaire, alors âgé de 28 ans, est l’un des interlocuteurs avec lequel l’adolescent échange des messages particulièrement crus.

Le jeune garçon, qui s’était inscrit sur un site de rencontres gay, raconte avoir fait la connaissance du community manager via Twitter et précise que leurs discussions ont débouché sur plusieurs rencontres physiques dont la dernière a donné lieu à des pratiques sexuelles. Il assure que son partenaire connaissait son jeune âge mais, comme toutes les victimes présumées de Benjamin Lemaire, il ne fait état d’aucune contrainte.

30 700 photos à caractère pédopornographiqueA la suite de cette plainte initiale, Benjamin Lemaire est placé une première fois en garde à vue en juillet 2014. L’exploitation de ses 18 disques durs et 22 clés USB saisis en perquisition à son domicile parisien révèle une quantité astronomique de photos (30 700) et vidéos (985) à caractère pédopornographique.

Les policiers découvrent qu’il pratique également à haute dose des sessions webcam avec de jeunes garçons. Pour mettre en confiance ses jeunes interlocuteurs, il n’hésitait pas à se faire passer lui-même pour un mineur.

Alors que l’enquête préliminaire est en cours, Benjamin Lemaire est interpellé en octobre 2014 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’il vient d’avoir des relations sexuelles avec un garçon de 15 ans rencontré sur Internet. Des images pédopornographiques sont à nouveau retrouvées sur son téléphone. Il est placé une première fois en détention provisoire pour six mois.

Mais, après sa sortie, même s’il est suivi médicalement, il se montre incapable de maîtriser ses pulsions et retourne six mois derrière les barreaux. En tout, les poursuites pour corruption de mineurs (âgés de moins de 15 ans, date de la majorité sexuelle) portent sur 7 victimes.

Les experts qui se sont penchés sur le cas de Benjamin Lemaire ne s’accordent pas sur la dimension perverse ou non de ses actes. L’un des psychiatres évoque une perversion du domaine du voyeurisme tandis qu’un second explique cette attirance pour les partenaires aussi jeunes par « un retard de croissance et un retard pubertaire » mais écarte toute perversion.

L’expertise psychologique évoque chez lui un grave trouble du narcissisme et parle d’un adulte resté à un registre infantile.

« Mon client est resté bloqué à l’adolescence, il n’est pas assez mature pour être pervers, insiste son avocat Me Romain Ruiz. Il a, qui plus est, été exposé très jeune à la sexualité. En tout cas, contrairement à ce qui a pu être dit par ses détracteurs, il n’a jamais cherché à se servir de son métier et de son influence pour ses rencontres. Il reconnaît avoir eu des relations inappropriées mais dans un cadre privé. »

Source : leparisien.fr

 

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