Incheville | Un ami de la famille poursuivi pour agressions sexuelles sur une mineure de 14 ans

Un quadragénaire d’Incheville est passé devant le tribunal correctionnel de Dieppe le mardi 10 décembre, prévenu pour avoir eu des relations avec une mineure de 14 ans.

Illustration | Google Maps – TGI de Dieppe

Un quadragénaire d’Incheville (Seine-Maritime) est passé devant le tribunal correctionnel de Dieppe le mardi 10 décembre, prévenu « d’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans et d’agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans. » Il aurait en effet eu des relations avec une mineure de 14 ans au moment des faits.

Le procureur a requis 3 ans de prison ferme. Le jugement a été mis en délibéré au 14 janvier.

28 ans d’écart

Au moment des faits, entre le 1er janvier 2012 et le 30 avril 2013, il y avait 28 ans d’écart entre les deux personnes.

La beauté de l’adolescente aurait éveillé chez le prévenu des sentiments. Pourquoi les experts ont établi dans leurs rapports que la jeune fille n’était pas une « séductrice ».

Le prévenu aurait profité de la situation alors qu’il fréquentait une amie.

Au moment des faits, la victime est accueillie chez son parrain qui héberge également le prévenu. Un soir, elle vient l’embrasser pour dire bonsoir, il en aurait profité pour l’embrasser sur la bouche.

Elle part alors dans sa chambre où elle pleure… Le prévenu vient ensuite la voir et aurait commencé à aller plus loin.

C’est ainsi qu’il aurait inauguré une série de relations à raison de deux à trois par semaine, des relations qu’il considère comme consenties. Toutefois l’enquête avance une autre hypothèse, celle de l’action dans un contexte de peur.

 « Elle n’avait pas les capacités de résister »

Lit du haut, lit du bas

Lorsqu’ensuite elle est placée en foyer en même temps que son frère et sa sœur, elle revient régulièrement chez sa maman dans le cadre des droits d’hébergement. Mais le prévenu y a élu domicile. Ils partagent la même chambre.

Lui occupe le lit du bas et elle, le lit du haut, quand elle vient. Et cela aurait recommencé… Elle pleure souvent. Il lui demande de se taire « pour ne pas réveiller la maison. » Un jour sa mère les a surpris, installés sur le canapé, sous la même couette. Cela l’a fâchée.

C’est en foyer que l’affaire a été dévoilée car les éducateurs ont trouvé dans son téléphone portable des messages qui révélaient l’attirance du prévenu pour la jeune fille. Il la réclamait, elle lui répondait :

 « Tu me saoules »

À l’audience, il conteste et insiste :

 « c’est elle qui me relançait »

La présidente à plusieurs reprises le questionne sur leur grande différence d’âge. Il admet en effet que peut-être elle était un peu jeune. C’est alors que la magistrate lui demande « Et vous, à quel âge avez-vous eu vos premières relations sexuelles ? ». « À 25 ans, » répondit-il.

La contrainte d’un « chaud lapin »

Même si la citation en justice n’évoque pas la « contrainte » comme élément aggravant pour les délits « d’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans et d’agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans », l’avocate de la jeune fille, Maître Cobert soulève ce point « qui l’écœure » dans le mauvais traitement judiciaire du dossier et dénonce cette remarque d’un juge d’instruction :

« la victime aurait dû mieux se défendre »

Elle est en cela suivie par le procureur de la République pour qui la contrainte est une évidence.

« Le prévenu considéré comme « un chaud lapin » a vu l’opportunité de varier les plaisirs. Et elle avait peur… Elle ne pouvait que se soumettre ».

D’ailleurs après les faits, la victime a eu un comportement qui trahissait un très grand malaise.

Tenant compte de tous ces éléments le Procureur de la République a requis une lourde peine de 5 ans de prison dont 2 ans avec sursis et une mise à l’épreuve de 3 ans avec des obligations de soins (psychiatriques, mais aussi en lien avec l’alcool très présent dans le dossier).

Une sanction qui a semblé disproportionnée à l’avocate de la défense, maître Derny qui a souhaité qu’on s’en tienne uniquement aux termes de la citation. Elle met en cause la victime « qui était en demande d’une relation amoureuse, même si elle était interdite ».

Elle ajoute que son client a pris conscience et honte de ces faits anciens et qui ont eu lieu il y a 7 ans. Elle plaide pour une peine aménageable.

Le tribunal a réservé sa réponse en mettant le jugement en délibéré au 14 janvier.

Source : Actu.fr

 

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