Goussainville | L’ancien élu jugé pour viols et agressions sexuelles

Tony Chauvin, ex-conseiller municipal de Goussainville, comparaît ce jeudi matin pour viols, agressions sexuelles et corruption de mineurs, devant la cour d’assises du Val-d’Oise. Il conteste les accusations et son avocat va présenter des éléments nouveaux posant la question du consentement des victimes.

Pontoise. Deux garçons et trois filles, âgées de 14 à 17 ans au moment des faits, survenus entre 2013 et 2017, se sont constitués partie civile avec leurs familles.LP Olivier Boitet

Un ancien élu face à la cour d’assises. Tony Chauvin, 36 ans, ex-conseiller municipal d’opposition de Goussainville (à l’époque UMP), doit répondre devant la justice ce jeudi matin de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs, ainsi que de corruption de mineurs.

Deux garçons et trois filles, âgées de 14 à 17 ans au moment des faits, survenus entre 2013 et 2017, se sont constitués partie civile avec leurs familles.

« Tony Chauvin conteste depuis le début les accusations portées contre lui, souligne son avocat, Me Frédéric Zajac. Les jeunes étaient consentants », assure-t-il. Il indique notamment que certains continuaient à converser sur Internet avec l’élu après les faits allégués.

L’avocat confie également qu’il va présenter à l’ouverture du procès ce jeudi matin des éléments nouveaux qui ne figurent pas dans l’enquête et qui confirmerait ce consentement. Selon lui, ces éléments sont « de nature à modifier l’appréciation du dossier ».

Un supplément d’information pour expertiser ces pièces pourrait être dès lors ordonné par la cour et le procès, prévu initialement sur quatre jours, pourrait être renvoyé à une date ultérieure.

Des victimes décrites comme vulnérablesLa plainte d’une mère à l’encontre de Tony Chauvin, un ami de la famille, est à l’origine de l’enquête en mars 2017.

Elle découle des révélations qui lui ont été faites par un autre couple quelques jours plus tôt ,qui l’alertait des propositions sexuelles du conseiller municipal faites à ses enfants. La mère et son mari avaient ensuite interrogé leurs trois enfants, qui confirmaient les propositions sexuelles de l’élu par SMS ou Internet.

L’enquête a révélé deux relations sexuelles avec un garçon de 17 ans et une fille de 16 ans. Pour le magistrat, qui retient la qualification de viol, les deux fellations ont été imposées aux adolescents, décrits comme fragiles et vulnérables. Pour le garçon, la juge d’instruction estime qu’il y a bien eu une contrainte morale et physique. Tony Chauvin devra aussi répondre d’agression sexuelle à son encontre.

Des pseudonymes féminins sur InternetL’enquête, notamment via l’expertise informatique, a fait apparaître qu’il entretenait de nombreuses relations par Internet ou par SMS portant sur le sexe avec des jeunes, dont les frères et sœurs des ados qui auraient été victimes de viols.

Les enquêteurs ont retrouvé des mots crus, des photos intimes échangées, des propositions de relations à plusieurs… Des faits qui lui valent aussi d’être jugé pour le délit de corruption de mineurs. Il aurait employé également des pseudos féminins dans le but de faciliter ses rapports avec les jeunes.

Tony Chauvin est en détention provisoire depuis sa mise en examen en mars 2017 et n’a jamais été condamné par la justice.

L’annonce de sa garde à vue avait créé un choc au sein de l’équipe d’opposition municipale d’Elisabeth Hermanville (LR). Cette dernière confiant être « tombée à la renverse » en apprenant les soupçons qui pèsent sur un homme qu’elle connaît « depuis qu’il a 8 ou 9 ans ». Il a été remplacé depuis au sein du conseil municipal par Chantal Pagès.

Source : leparisien.fr

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