Grèce | Démantèlement d’un réseau de trafic d’ovaires et de nourrissons

Un réseau de trafiquants vendant ovaires et nourrissons de femmes venues principalement de Bulgarie a été démantelé mercredi 24 septembre à Thessalonique, au nord de la Grèce, a annoncé la police grecque

(photo d’illustration). Crédit – Brendan Smialowski – AFP

Les femmes, des Bulgares, des Géorgiennes et des Roms grecques, étaient emmenées dans des cliniques privées de Thessalonique pour accoucher ou se faire prélever leurs ovaires, selon la police grecque. Les enquêteurs ont dénombré 22 cas d’adoptions illégales et 24 cas de ventes d’ovaires dans le cadre de trafic d’un montant supérieur à 500.000 euros depuis 2016, selon la police.

Douze personnes ont été arrêtées mercredi, parmi lesquelles un médecin, un avocat, et deux employés de cliniques privées de Thessalonique. Mais 66 autres personnes pourraient être impliquées dans ce réseau soupçonné aussi de blanchiment d’argent. A la tête des opérations se trouveraient un avocat et une gynécologue, selon les enquêteurs grecs.

«Les familles candidates à l’adoption donnaient entre 25.000 et 28.000 euros pour adopter un enfant, ce prix comprenait l’argent versé à la mère biologique, à l’avocat, les frais d’hospitalisation et le pourcentage versé aux intermédiaires du réseau»

Christos Dimitrakopoulos, le chef de la police de Thessalonique.

Les femmes qui faisaient partie du réseau touchaient entre 4000 et 5000 euros pour accoucher en Grèce.

En Grèce, la lenteur des procédures légales d’adoption, qui peuvent prendre jusqu’à cinq ans, conduit de nombreux candidats à l’adoption à recourir à ce type de trafics illégaux.

Le gouvernement précédent du premier ministre Alexis Tsipras avait réformé les procédures d’adoption pour réduire le temps d’attente. En 2011, 10 Bulgares et deux Grecs avaient été poursuivis pour avoir acheminé en Grèce 17 femmes bulgares enceintes, pour vendre leurs nouveaux-nés.

En 2013, la petite Maria, surnommée l’«ange blond» par les médias grecs, avait été retrouvée dans un camp rom et confiée à une association, «Le sourire de l’enfant».

L’intérêt médiatique pour Maria avait poussé les autorités bulgares à se pencher sur les trafics de bébés à l’étranger, notamment en Grèce.

Les parents roms bulgares de Maria, vivant dans une extrême pauvreté, l’avaient abandonnée à l’âge de sept mois et avaient fait l’objet d’une enquête pour vente d’enfant en Bulgarie. Le couple rom chez qui la fillette avait été retrouvée avait finalement été blanchi de l’accusation d’enlèvement d’enfant.

Source : lefigaro.fr

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