Fauquembergues | Il agresse sexuellement sa demi-sœur de 5 ans, 10 mois de prison ferme

Veste en jean blanche, coiffure à la mode, moustache et barbe naissante, à la barre, le prévenu reconnaît les faits sans sourciller. Deux ans plus tôt, à l’âge de 21 ans, il a imposé la simulation d’un acte sexuel à sa demi-sœur alors âgée de 5 ans.

Invitée par son demi-frère à le rejoindre dans la chambre, elle monte à l’étage, une après-midi où ils étaient restés à trois, avec une autre sœur.

Seuls à la maison.

Les parents étaient partis pour une sortie en Belgique.

Des baisers sur la bouche.

Elle était restée habillée. Lui, en caleçon.

Un film pornographique tournant.

Il l’a fait monter sur lui. Le caleçon glisse.

Cela dure dix minutes.

« À aucun moment, vous ne vous êtes dit : Faut que j’arrête ? », interroge la présidente.

Il a aujourd’hui 23 ans. « Je regrette », marmonne-t-il à la barre.

« Je voulais jouer avec elle… Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. »

Une juge pose la question centrale, après que le jeune homme a déclaré avoir déjà eu des copines de son âge :

« N’est-ce pas paradoxal d’être en érection alors que c’est une jeune enfant ? »

Un pédophile…

En exploitant les données du téléphone, les enquêteurs relèvent des recherches fréquentes vers des sites Internet à caractère pornographique montrant des jeunes adolescents.

« Ce qui est inquiétant dans cette affaire est de se demander où se situe la barrière morale de ce jeune », interroge le procureur de la République.

L’avocat de la jeune victime qualifie les faits de

« relativement graves ; à la quasi-limite de la tentative de viol »

Cette affaire s’inscrit dans un contexte pesant.

L’agresseur a arrêté subitement sa scolarité à l’âge de 17 ans.

Sans diplôme, consommateur de cannabis, il est décrit par les psychologues comme « frustre, immature, avec un certain potentiel d’instabilité ».

Mais ce n’est pas un jeune complètement marginalisé, relève le procureur.

Il requiert 3 ans d’emprisonnement, dont 26 mois assortis d’un sursis mise à l’épreuve d’une durée de deux ans.

La peine tombe, plus légère que supposée : 2 ans d’emprisonnement, dont 14 mois assortis d’un sursis mise à l’épreuve d’une durée de deux ans.

Obligation lui est faite de fixer sa résidence, de travailler (il a engagé une formation), d’un suivi psychologique, et de l’interdiction de toutes activités, bénévoles ou professionnelles, qui le mettraient en contact avec des enfants.

Il a été inscrit au fichier national des auteurs d’agressions sexuelles.

Source : Nord Littoral

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